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La Ville refuse de mener une médiation entre le Racing et ses supporters

Au conseil municipal du 29 septembre, la municipalité de Strasbourg a appelé à la réouverture d’un dialogue entre le Racing club de Strasbourg et les associations de supporters engagées contre le foot business. Mais elle refuse pour l’instant d’endosser le rôle de médiatrice.

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Les associations de supporters qui mènent les chants d’habitude sont restées silencieuses lors du match contre l’Olympique de Marseille le 26 septembre, suite aux mesures de répression décidées par le Racing.

Le Racing club de Strasbourg a annoncé des mesures de surveillance et de contrôle des banderoles de quatre associations de supporters le 18 septembre. Leur point commun : elles ont signé un communiqué dénonçant le foot business et l’actionnariat du club, qui fait désormais partie d’une multipropriété avec le Chelsea FC. Et elles suggéraient à Marc Keller, le président, « de s’en aller », comme « la défense du Racing n’est plus de son ressort ». Le surlendemain de l’annonce des mesures, le 20 septembre, ces associations ont envoyé un courriel à la direction pour demander un dialogue. Cette dernière n’a pas accepté le principe d’une réunion d’urgence. Dans une réponse adressée le 23 septembre, elle a demandé quels seraient les points de discussion et des garanties sur le fait que la conversation comporterait des éléments nouveaux.

C’est dans ce contexte que la conseillère municipale Soraya Ouldji (non inscrite) a interpellé la maire de Strasbourg lors du conseil municipal du 29 septembre. Elle demandait que la Ville permette qu’une discussion entre le club et ces associations ait lieu :

« La Ville de Strasbourg pourrait proposer la mise en place d’une instance de médiation tripartite réunissant la direction du club, les représentants des groupes de supporters et la municipalité. Cette instance aurait pour vocation de rétablir un dialogue serein et structuré, et de prévenir toute escalade conflictuelle. »

Les associations « très ouvertes au dialogue »

Refus de la municipalité exprimé par Owusu Tufuor, adjoint à la maire en charge des sports. Il a répondu à Soraya Ouldji que « les tensions actuelles ne laissent personne indifférent » mais il a estimé que la Ville n’avait pas à « s’insérer dans le fonctionnement interne d’un club privé ». « Nous restons attentifs à la situation et continuerons à dialoguer avec les dirigeants du club pour favoriser un climat constructif, a-t-il précisé. La sortie de crise ne pourra être que partagée. Nous faisons confiance aux dirigeants du club et aux supporters pour construire ensemble ce schéma. »

Soraya Ouldji a rétorqué qu’il n’était pas question de décider quel serait « le fonctionnement d’une entreprise privée mais de proposer un espace de médiation étant donné la rupture du dialogue ». Elle rappelle que les municipalités jouent régulièrement ce rôle, « avec des propriétaires privés et des locataires ou avec des entreprises et des riverains ». Et à Marseille, la Ville a précisément proposé une médiation entre le club et les supporters en 2021. Pour la conseillère municipale, « il s’agit d’un enjeu de participation citoyenne, d’écoute et de régulation pacifique des conflits, des piliers fondamentaux de la démocratie locale ».

Contacté par Rue89 Strasbourg, Alexandre, porte-parole de la Fédération des supporters affirme que les associations sont « toujours très ouvertes au dialogue ». Le Racing club de Strasbourg attend de son côté une nouvelle sollicitation des supporters avec des précisions sur leur démarche.


#Racing Club de Strasbourg Alsace

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