Un cinéma plus petit mais plus aéré et plus accessible, voici en résumé ce qui résulte du projet de réaménagement complet du bâtiment sis au 18 rue du 22-Novembre, qui abrite le cinéma Star Saint-Exupéry, le Café du 7e Art, quelques bureaux et un logement.
18 mois de travaux
Syamak Agha Babaei, premier adjoint à la maire de Strasbourg, a présenté lundi 28 avril l’ensemble des aménagements prévus, que Stéphane Libs, directeur des cinémas Star, avait déjà évoqués en juillet 2023. Les travaux devraient débuter en octobre 2025, durer 18 mois et coûter 8,542 millions d’euros à la Ville de Strasbourg. Ils nécessitent la fermeture complète du cinéma et de la brasserie, qui devraient rouvrir en mars 2027. Cette perte d’exploitation est compensée par la Ville à hauteur d’environ 700 000 euros.
La Ville a confié au cabinet d’architectes DRLW la conduite de ces aménagements, qui doivent séparer les activités, respecter les normes de sécurité et permettre les accès aux personnes à mobilité réduite. Le cabinet s’est d’abord confronté à l’Architecte des bâtiments de France (ABF), qui a exigé le retour de la façade de 1912 et le respect de la symétrie d’origine. Terminées donc les affiches des films sur la rue du 22-Novembre, l’entrée du cinéma sera légèrement déplacée sur la droite, tandis que la salle de la brasserie sera étendue à l’actuel hall d’accueil. Des lumières seront projetées depuis les (fausses) fenêtres à la place des fresques, afin de produire l’illusion d’un bâtiment habité.

Une nouvelle entrée principale
Ensuite, il fallait faire quelque chose à propos de la sortie du Star Saint-Exupéry, qui débouche au milieu des poubelles sur la place de la Vignette. Les architectes de DRLW proposent d’en faire la véritable entrée du cinéma, où le public pourra retrouver les affiches et identifier le cinéma. De grands escaliers et un ascenseur permettront d’accéder aux salles depuis les deux entrées. « Les flux étaient un peu cachés dans l’aménagement actuel, précise Noémie Weibel, architecte chez DRLW. Nous avons essayé de mettre en valeur la circulation au sein du bâtiment. »

Stéphane Libs est à la fois soulagé et inquiet par ce chantier à venir, qui va réduire la jauge maximale du cinéma de 683 à 626 sièges. La société qu’il dirige, Cinest, va investir 1,5 million d’euros, dont 450 000€ de fonds propres et 350 000€ venant du Centre national du cinéma (CNC) :
« L’équipe a dû s’habituer à travailler dans des locaux exigus, à gérer des problèmes qui surviennent au dernier moment, comme un début d’incendie, une canalisation qui éclate quelques heures avant une projection spéciale… Je remercie la Ville d’avoir choisi l’option la plus ambitieuse pour cette rénovation d’ampleur mais 18 mois de fermeture, ce sera long. Nous allons devoir renoncer à certaines sorties et j’espère que nous ne perdrons pas des spectateurs durant ce temps… »

Discours similaire d’Akif Dolanbay, gérant du Café du 7e Art, qui ne compte plus les problèmes auxquels lui et son équipe ont dû faire face depuis 14 ans en raison de la vétusté des lieux. La cuisine, actuellement au rez-de-chaussée, sera déplacée au sous-sol, la salle principale sera agrandie et plus ouverte sur la rue, tandis que la salle au sous-sol bénéficiera d’une rénovation complète.
Reste la question du loyer demandé par la Ville à partir de mars 2027, qui devrait augmenter en raison du nombre de mètres carrés alloués aux exploitants et de l’amélioration des prestations fournies. Ville et exploitants sont restés très discrets sur ce chapitre, en indiquant qu’ils resteront « dans les valeurs du marché ».
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