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Secrétaire du PCF 67, Hülliya Turan arrêtée puis relâchée en Turquie dimanche

Les forces de sécurité turques ont arrêté et détenu Hülliya Turan, secrétaire départementale du Parti communiste du Bas-Rhin, avec deux autres Français alors qu’ils se livraient à des observations du scrutin présidentiel à Agri, à l’est de la Turquie. Tous les trois n’ont été relâchés qu’en fin de journée, sans qu’aucune charge n’ait été retenue contre eux.

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Hülliya Turan à Strasbourg en juin 2017 (Photo L'Humanité)

La secrétaire départementale du Parti communiste du Bas-Rhin, Hülliya Turan, a été arrêtée ce dimanche matin par les forces de sécurité turques, à Agri dans l’est de la Turquie, une région à majorité kurde. La Strasbourgeoise a été retenue et interrogée toute la journée avant d’être relâchée vers 17h.

Hülliya Turan se trouvait en Turquie en tant qu’observatrice des élections législatives et présidentielle, elle est accompagnée de Christine Prunaud, sénatrice des Côtes d’Armor, et Pascal Torre, en charge des relations internationales du Parti communiste français. Ils répondaient à l’invitation du HDP, le Parti démocratique des peuples, principal parti pro-kurde.

Jointe en soirée, Hülliya Turan devrait rentrer en France lundi :

« Nous étions avec le HDP pour voir comment se déroulaient les élections dans cette partie de la Turquie. Nous avions visité trois bureaux lorsqu’à 10h30, nous sommes interpellés par l’armée, qui demande nos passeports. Nous refusons et leur proposons de prendre des photos des documents pour qu’ils puissent procéder aux vérifications qu’ils veulent. Mais ils nous emmènent à la gendarmerie. Là, nous avons été interrogés sur les raisons de notre présence dans les bureaux de vote, etc. Puis ils nous ont indiqué qu’ils allaient vérifier si nous nous étions livrés à des activités illégales. Vers 17h, nous avons finalement été libérés sans qu’aucune charge n’ait été retenue contre nous, ils ne nous ont même pas laissé un double du document qu’on a signé… »

Hülliya Turan à Strasbourg en juin 2017 (Photo L'Humanité)
Hülliya Turan à Strasbourg en juin 2017 (Photo L’Humanité)

Fraudes massives à craindre

Dans son communiqué, le PCF indique :

« Le pouvoir turc veut étouffer toutes les voix qui dénoncent les fraudes massives à l’œuvre, notamment en véhiculant sur Twitter que les membres de la délégation seraient de faux observateurs qui tenteraient de manipuler les élections ».

Les trois communistes ont été présentés publiquement comme des « agents secrets » tentant d’intervenir en faveur du HDP, les photos de leurs passeports prises par les militaires circulent sur les réseaux sociaux. De son côté, Pascal Torre a twitté avant son interpellation en faisant état de « fraudes de grande ampleur. »

Hülliya Turan confirme :

« De nombreux bureaux de vote dans les villages ont été déplacés sans que la population n’ait été avertie, des assesseurs du HDP ont été empêchés de pouvoir réaliser leur travail de vérification correctement, il y a une forte présence militaire et de grosses pressions sur les maires des villages kurdes… Oui, nous sommes inquiets quant à la sincérité du résultat qui sortira des urnes. »

Hülliya Turan doit rentrer à Istanbul lundi, puis vers Paris lundi soir avant d’être de retour à Strasbourg mardi.


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