
Semaine de quatre jours et congés menstruels… L’Eurométropole veut bousculer l’organisation du travail
Pour être plus « attractive » sur le marché de l’emploi, l’Eurométropole expérimente une nouvelle organisation du travail laissant davantage de libertés aux agents de la collectivité pour organiser leur semaine.
« L’image de la maison Eurométropole n’est plus ce qu’elle a été. » Au fil de la conférence de presse qu’il a convoqué, ce lundi 18 septembre, Valentin Rabot (sans étiquette) aura répété le mot « maison » une bonne dizaine de fois. Derrière sa prose un brin corpo, le 13e vice-président de l’Eurométropole chargé des ressources humaines assume les problèmes « d’attractivité » de l’Eurométropole. « C’est un problème que rencontrent toutes les collectivités », ajoute à sa gauche le vice-président en charge des finances, Syamak Agha Babaei (Strasbourg écologistes et citoyennes).

Pour réduire leurs difficultés de recrutement, les deux élus exposent plusieurs pistes d’aménagement du travail. Valentin Rabot résume la méthode en deux mots : « expérimentation » et « volontariat ». La semaine de quatre jours ou les congés menstruels restent des essais, qui reposeront sur le bon vouloir des 7000 salariés de l’Eurométropole.
« Cela se fera avec discernement »
La mesure la plus iconique, et présentée d’emblée, c’est la semaine de quatre jours. Déjà mise en place pour cette rentrée à Lyon, la mesure concernera tous les agents volontaires, à partir du 1er janvier 2024. « Nous sommes vraiment aux prémices, » explique Valentin Rabot, avant d’exposer la démarche :
« La direction générale teste les services. Ce ne sera pas possible de proposer la semaine de quatre jours partout. Et puis, nous prenons en compte les réticences, de ceux qui ne veulent pas travailler 8 heures 45 sur quatre jours, comme les parents seuls par exemple. Ils pourront continuer de travailler cinq jours. Tout cela se fera avec discernement. »
Valentin Rabot, vice-président chargé du personnel, de la politique des ressources humaines et du dialogue social.
Opinant du chef, Syamak Agha Babaei précise qu’une telle organisation est déjà mise en place pour les agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles (Atsem), qui représentent 390 salariés parmi les agents de l’Eurométropole. Les retours des Atsem faisait état d’une surcharge de travail. Leur volume horaire passera à 32 heures sur quatre jours, payées comme 35 heures.
Expérimentation sur les congés menstruels
Dans un autre volet, la collectivité va également proposer à ses agentes la mise en place de « congés menstruels ». L’élu en charge des finances explique l’état des débats :
« Certaines communes en font un jour maladie, qui peut être vécu comme stigmatisant. Cela créé un clivage au sein même des associations féministes, qui n’ont pas toutes le même avis sur la question. (…) L’objectif est d’arriver à proposer un dispositif finalisé au cours de l’année 2024. »
Syamak Agha Babaei, vice-président de l’Eurométropole chargé des finances et premier adjoint à Strasbourg.
Syamak Agha Babaei assure que le sujet sera étudié par un groupe de travail en interne, mêlant notamment des agentes et des associations. Il précise que le congé menstruel n’est pas la seule question examinée. D’autres points pourraient faire l’objet d’une réflexion, comme l’endométriose ou les maladies chroniques.
Moins de contrôle au travail
L’autre mesure mise en avant est le contrôle du temps de travail. L’Eurométropole s’attaque là à un symbole : la badgeuse. Mais sans précipitation, rassure tout de suite Valentin Rabot :
« La badgeuse n’est pas supprimée, puisque des agents ne le souhaitent pas. Pour certains, c’est une forme de reconnaissance de leur temps de travail. (…) Mais pour les autres agents, on propose la suppression de la badgeuse et une simplification (du contrôle). »
En dehors de la diminution du temps de travail des Atsem, qui serait imminente, les deux élus restent flous sur la pérennisation de la semaine de quatre jours ou des congés menstruels. Ces nouvelles organisations du travail pourraient être entérinées « courant 2024 ».
"Les retours des Atsem faisait état d’une surcharge de travail. Leur volume horaire passera à 32 heures sur quatre jours, payées comme 35 heures."
Chantier à suivre avec attention.
L'Eurométrople hérite d'une situation de cooptation et d'entre-soi qui date de plusieurs décennies. Certes, les employés sont pléthoriques, mais mal payés. Les fonctionnaires territoriaux qui viennent à Strasbourg doivent s'assoir sur une partie de leur salaire... Parce que c'est Strasbourg !
Pendant ce temps, dans l'Eurométropole, les chefs sont surpayés et cumulent des emplois... Certains on même des logements de fonctions pris en charge par les municipalités (bail au nom de la municipalité pour que le fonctionnaire/copain ne paie pas trop d'impôts !).
La semaine de 4 jours ?
Pourquoi ?
Parce qu'à force d'embaucher les copains, de leur faire des ponts en or, les petits fonctionnaires eux n'ont pas d'avancement.
Vous comprenez, lorsque qu'une municipalité refuse les avancements et parle de problèmes économiques, c'est bien souvent sur les salaires des copains des élus qu'il faut regarder.
Intéressantes observations anthropologiques.
Sont-elles documentées?
Douce année de miel et de lait.
Déjà que le vendredi à 15h, les sites sont déserts...
L'intelligence du grattage de temps va pouvoir s'exprimer dans toute sa puissance.
Par contre, les deux autres initiatives, 32h pour les ATSEM et le congé sont les bienvenues.