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Légendes du Blues et étincelles electro au Camionneur

Sept soirées pour emprunter les chemins de traverse du blues, du delta du Mississippi aux plateaux de l’ouest camerounais, des plaines canadiennes à la grisaille londonienne en passant par l’Île de France et l’Alsace. La 7e édition de la Semaine du Blues se déroule au Camionneur du 2 au 7 novembre. Présentation de l’affiche.

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Fred Wesley

Fred Wesley
Fred Wesley, en ouverture de la Semaine du Blues au Camionneur, le 2 novembre (Doc. remis)

Sept ans, l’âge de raison. Même pour le blues ? Assurément pas, tant le blues a besoin de vivre, remuer, gigoter, sortir des sentiers battus pour exister pleinement. Il en va d’ailleurs de même pour tous les styles musicaux, mais plus spécifiquement pour le blues qui ne cesse d’être modelé et associé à d’autres genres.

2 novembre : Fred Wesley, mémoire et légende du blues

C’est typiquement ce qu’incarne l’immense Fred Wesley, tromboniste de légende qui fut notamment le directeur musical des JB’s Friends puis des JB’s Horns, le groupe de James Brown, le parrain de la soul. C’est sans compter d’autres collaborations mythiques avec George Clinton et Funkadelic puis Parliament, avec Marcus Miller, George Benson, Bootsy Collins, Maceo Parker ou, plus récemment, le clarinettiste klezmer David Krakauer et le DJ SoCalled pour un disque exaltant, Tweet Tweet, publié en 2009 sous le patronyme Abraham Inc. Lundi soir, Fred Wesley, 72 ans, ouvrira son grand livre de souvenirs accompagné de ses New JB’s  :

4 novembre : Dirty blues rugueux avec They Call Me Rico et Bad Juice

Rico, c’est le petit nom du Québécois Frédéric Pellerin, deux albums à son actif, un troisième bientôt né, et véritable héritier d’un blues authentique joué dans les juke joints américains. They Call Me Rico, donc, propose un son sans artifices ni édulcorants sans pour autant garder l’oeil dans le rétroviseur. Avec son timbre puissant et accrocheur et son bottleneck, il rend hommage au blues tutélaire du Delta sur les quelque 400 scènes qu’il a déjà pu fouler à Montreal, Cognac, Cahors et Vienne :

Le même soir, mercredi 4 novembre, un duo strasbourgeois viendra lui aussi faire monter la température avec son « Hillbilly urban blues » : Bad Juice, alias David et Tom Schmidt, fratrie rock’n’roll biberonnée au son garage bien abrasif dont Rue89 Strasbourg vous avait déjà parlé dans le détail.

5 novembre : la douce folie de Mountain Men

Avec Mr Mat au chant et à la guitare et l’harmonica endiablé du fantasque Barefoot Iano, Mountain Men propose un cocktail indescriptible où se côtoient folk, pop, blues tourbeux et accents cajun dans un univers festif et frissonnant. Le tandem franco-australien détonne sur scène grâce à un son groovy tantôt acoustique tantôt électrique mais surtout grâce au charisme sans pareil de ses deux acteurs :

7 novembre : blues et électro font des étincelles avec No Money Kids, Leopard DaVinci et Dirty Deep

Ce ne sont pas des enfants de choeur mais plutôt des gamins turbulents et râleurs. No Money Kids, c’est le chanteur-guitariste Félix Kazablanca et le bassiste-sampleur-arrangeur Jean-Marc Pelatan. Récemment programmé au festival MaMA Event de Paris, ce jeune tandem électro-blues rageur joue plusieurs cartes à la fois : la puissance sismique d’hymnes rock portés par des cordes graves et décapantes, une esthétique vintage qui sent le cambouis et les viscères, des nappes électro furieuses et épileptiques.

Une recette qui fait mouche à l’écoute du premier album, Old Man, sorti début 2014, et au regard, également, des nombreux prix remportés et scènes écumées par les deux génies parisiens.

Eux aussi prônent le métissage musical : Leopard DaVinci et Dirty Deep, réunis en exclusivité le 7 novembre au Camionneur pour marier la soul funky et discoïde du premier au blues rude et chaleureux des seconds. Soirée incandescente en perspective !

Durant sa Semaine du Blues, le Camionneur propose aussi, le mardi 3 novembre, une soirée « Blue-eyed soul and blues revue » avec deux grands noms du blues à l’affiche : l’Américain Tom Principato et le Britannique Paul Cox, à la manière des grands duos du blues tels Sam & Dave, Clapton et BB King, Sam Cooke & Lou Rawls. Enfin, vendredi 6 novembre, soirée afro-blues avec le Camerounais Roland Tchakounté et son répertoire en bamiléké, sa langue maternelle des hauts-plateaux du Grassland.


#blues

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