

L’impressionnante serre du parc du Kaysersguet n’est plus aux normes de sécurité et doit être démontée (Photo EJ / Rue89 Strasbourg)
Toute la Robertsau s’indigne des travaux en cours dans l’ancienne villa du Kaysersguet, appelée à devenir le « lieu d’Europe » de Strasbourg. Cinq associations de quartier et de résidents ont déposé des recours gracieux auprès de la Ville pour faire cesser ces travaux, jugés peu respectueux du caractère patrimonial des lieux.
C’est pourquoi la Ville dit « stop ». Elle a mis les travaux en pause pour une durée de deux mois et indique qu’il n’a jamais été question de démolir la serre à proximité de la villa. Nawel Rafik Elmrini, adjointe au maire en charge des relations européennes, a été missionnée avec l’adjointe de quartier Nicole Dreyer, pour déminer le dossier. Lors d’une conférence de presse mardi après-midi, Nawel Rafik Elmrini a détaillé :
« Certes, la procédure part d’un “permis de démolir” mais c’est l’acte administratif qui s’appelle ainsi. Si on le consulte, on voit bien que la Ville a indiqué clairement qu’il s’agissait de démonter la serre en vue de son stockage et de son remontage, pas de la détruire. »
Un « patrimoine jamais menacé »
Aaaaaah, voilà. Tout le monde avait donc mal compris et la situation de ce patrimoine en déshérence tout à coup sous les projecteurs n’a jamais été menacé par la municipalité. Et l’adjointe de continuer :
« Nous allons nous revoir avec les associations de quartier et les résidents, confirmer que nous sommes dans les mêmes dispositions quant à la sauvegarde du patrimoine autour de la ville Kaysersguet, puis les travaux pourront reprendre. Le remontage de la serre sera programmé dans une phase ultérieure des aménagements du lieu d’Europe. »
Les élues concèdent juste quelques erreurs sur la conservation des statues et déplorent que l’arche du puit ait été cassée pendant un déplacement. Mais indique-t-on aux service de la construction et du patrimoine, « ce sont des choses qui arrivent malheureusement, surtout avec des sculptures en grès ». Pour Nawel Rafik Elmrini et Nicole Dreyer, la polémique autour de ce dossier vient surtout de sa politisation, comme le précise la première :
« L’époque n’est pas neutre, nous ne sommes pas dupes. »
Voilà que même les petits oiseaux qui profitent du calme des lieux, et que les deux élues sont allées écouter à cinq heures du matin, sont à leur tour victimes de querelles politiciennes.
Aller plus loin
Sur Rue89 Strasbourg : Lieu d’Europe : émoi autour de la destruction de la serre du Kaysersguet
Dès que l'on essaie de protéger quelque valeur ou quelque architecture, on est réac ou ultraconservateur.
Le béton, c'est tellement mieux.
Les hlm, c'est tellement mieux.
Les nouvelles valeurs individualistes, cyniques, et matérialistes du monde actuel sont tellement mieux...
Quels arguments !
Allez, on rase tout et on construit des blockhaus dessus, comme ça on sera progressistes, humanistes (ou je ne sais quel adjectif valorisant)
En effet, ce sont bien les élus qui ont été pris en défaut, n'ont pas anticipé les réactions toujours prévisibles des associations robertsauviennes-.
Mais c'est tellement plus simple d'invoquer les manœuvres politiques à l'approche des élections... que de faire un sincère mea culpa
Or c'est justement non seulement le permis de démolir de la serre (mais on a tous mal compris! c'est une "déconstruction-reconstruction"!) mais aussi le puits fortement abimé qui a provoqué notre réaction et ses conséquences évoquées plus haut qui a fait réagir la Ville de Strasbourg.
ça voudrai dire stockée ... pendant 50 ans puis mise à la ferraille ?