

Gabriel Wetzer, guide des Free tours strasbourgeois – Ici, place de la République (Photo MM / Rue89 Strasbourg)
Comment Strasbourg se présente aux touristes – 3. Depuis 18 mois, Gabriel Wetzer propose des « Free tours » (tours gratuits) de Strasbourg… rémunérés au pourboire. Tous les jours s’agglomèrent autour de lui entre 10 et 30 touristes pour près de deux heures de visite au pas de charge, mais avec un très grand sourire.
Jeans usés, tee-shirt siglé défraichi, tatouages aux bras et barbe fournie… Gabriel Wetzer, la trentaine, n’a rien du guide propre sur lui, armé d’un parapluie ou d’un drapeau, indiqué par l’office de tourisme. Et pour cause, Gabriel est un pirate de la profession : depuis 18 mois, il guide quasi-quotidiennement sans être référencé nul part, excepté sur internet, où l’on trouve calendrier, types de tours et présentation de ses prestations sur son site Happy Strasbourg. Il n’a pas non plus de carte officielle de guide-conférencier et ne peut, de ce fait, rentrer ni dans les églises, ni dans les musées de la ville.
5 ou 10€ glissés dans la casquette
Et pourtant, à l’issue de près de deux heures de visite dans le secteur Cathédrale-République-Kléber, la dizaine de touristes rassemblés ce jour-là autour de Gabriel semble enchantée et, avec reconnaissance et non sans une pointe de gêne pour certains, glisse un billet de 5 ou 10€ dans la casquette du jeune homme, déposée par terre à l’arrivée.
Tout commence à 14h30 – pétantes – au milieu de la place de la Cathédrale, où le guide est repérable par sa pancarte montée sur un gros manche à balais en bois. Les participants, quatre couples de Chinois, Allemands, Hollandais et Latino-Américains âgés d’environ 25-30 ans s’agrègent rapidement autour de lui, ponctuels.
Personne n’a réservé la visite, mais la majorité a consulté les horaires de Gabriel sur Facebook ou sur son site internet. Ce jour-là, un vendredi ensoleillé de la fin juillet, le guide propose son « happy original tour », en anglais, « comme d’habitude ». Les tours en français se font sur demande, nous indique-t-il, car rares sont les touristes maîtrisant la langue de Molière.
« D’abord, vous avez un SUPER tour, ensuite… »
Rapidement, le principe est posé, le tour est gratuit mais les pourboires sont encouragés. Sur son site, Grabriel l’explique d’ailleurs clairement :
« In case you liked the tour, you are encouraged to tip your guide any affordable sum for you. This is because we are convinced that you don´t have to prepay for a service that you don´t know how it is. First you just get an AWESOME tour, and then, if you are « happy », you will be more than welcome to tip ! »
(Traduction) « Si vous aimez le tour, vous êtes encouragés à donner un pourboire du montant que vous souhaitez à votre guide. Nous privilégions ce fonctionnement, car nous sommes convaincus que vous n’avez pas à payer un service que vous ne connaissez pas encore. D’abord vous avez votre SUPER tour, et ensuite, si vous êtes « contents », vous serez on ne peut plus les bienvenus à laisser un pourboire ! »
Questions attendues, réponses du tac-au-tac
Après cette courte introduction, la visite commence par quelques anecdotes sur le fronton de la cathédrale, telle celle sur les vierges, le « bon mari » barbu (« comme moi », s’amuse Gabriel) et le séducteur, reconnaissable aux serpents qui lui grimpent dans le dos… Sollicitant les questions de ses auditeurs, le guide répond du tac-au-tac, notamment sur celle, très attendue, de la deuxième tour manquante.
Très vite, la troupe se met à cavaler pour ne pas semer son guide, longeant le mur nord de la cathédrale, descendant la rue des Frères et celle des Ecrivains, direction la place du Marché-Gayot. Là, Gabriel explique le concept des places spécialisées à Strasbourg, précisant que celle-là était réservée aux… poulets. Questionné sur la nature des pavés, il précise leur provenance (les berges du Rhin) et glisse : « Pas très pratiques pour rouler à vélo et marcher en talons hauts ! » Et s’amuse encore : « Vous voyez cette maison à quatre étages ? Elle était mise à disposition des nains – vous savez ce que veut dire « dwarfs » ? – par les évêques de Strasbourg ! »
Place de la « french » République, construite par les « Germans »
Place Saint-Etienne, le guide sert son petit topo sur les maisons à colombages, biens « mobiliers » qui, intégrés aux dots des jeunes filles, pouvaient être déménagées et reconstruites ailleurs ; ou la légende du « meiselocker » (le charmeur de mésanges) et sa blague afférente sur les « chicks » (filles) que les jeunes garçons Strasbourgeois chassent désormais à la place des « chickadees » (mésanges à tête noire) d’antan.

Pour permettre aux touristes de digérer l’histoire des relations franco-allemandes à Strasbourg, Gabriel fait asseoir son auditoire (Photo MM / Rue89 Strasbourg)
La troupe court ensuite jusqu’à la place de la République, après un petit arrêt devant la Poste centrale et son architecture allemande, puis française, en introduction du propos sur les relations franco-allemandes, traitées avec beaucoup d’humour et de solides connaissances historiques. « Parce que ça va être assez long, je vous propose de vous asseoir », annonce-t-il, une fois parvenu sur la place de la (« french ») République.
A gros traits, l’âme alsacienne et ses ressorts
Là, Gabriel évoque Charlemagne, Strasbourg ville libre d’empire, les bombardements de 1870, les deux guerres mondiales et la réconciliation. Il émaille son récit de précisions sur tel arbre ou telle statue, de blagues un brin chauvine, tantôt pro-allemandes, tantôt franchouillardes. Son auditoire rit, questionne, s’extasie. Il fait mouche. Pour dépeindre à gros traits l’âme alsacienne et ses ressorts, le « free » guide souligne les changements de langue officielle, de l’allemand au français, du français à l’allemand et rebelote. Il raconte les guerres opposant hier des frères et, en 2017, le tram vers Kehl qui reliera Strasbourg à Kehl, nouveau symbole de l’amitié franco-allemande.

« Un aqueduc pour symboliser la fondation de Strasbourg par les Romains… même s’il n’y a jamais eu d’aqueduc à Strasbourg », s’amuse Gabriel, « free » guide (Photo MM / Rue89 Strasbourg)
Après un nouvel arrêt devant la fontaine de Janus, inaugurée en 1988 à l’occasion des 2000 ans de la fondation d’Argentoratum, Strasbourg au temps des Romains, Gabriel fait une pause devant les canons du Mess des officiers, place Broglie. Là, outre quelques mots sur les fonderies royales, la défaite d’Henri II et l’annexion de la ville par Louis XIV, le guide rappelle :
« Vous pouvez me poser toutes vos questions ! Cela dit, si vous ne me posez aucune question, c’est que je suis un guide parfait ! Et si je suis un guide parfait, il me faut un pourboire parfait ! Ah, voilà, une question… »
Leclerc, Kléber, Gutenberg : les figures incontournables
Leclerc et Koufra, la campagne d’Egypte, Napoléon et le général Kléber… La discussion sur les mérites et figures des armées de et à Strasbourg se poursuit place Kléber, où Gabriel ne manque pas d’évoquer la création de la Marseillaise (et de l’entonner), ce chant de guerre révolutionnaire composée pour les troupes de l’armée du Rhin.
Place Gutenberg, dernier arrêt avant la fin du tour, c’est Gutenberg – « sur la statue, il ressemble à un monstre, mais ce n’est pas un monstre » – et sa célèbre invention qui sont au centre du commentaire. Parce qu’il identifie un couple de Chinois et un couple d’Allemand dans la petite assistance, Gabriel joue de la supposée rivalité entre Chine, France et Allemagne pour la paternité de l’imprimerie. Donnant du grain à moudre à tous, tout en réussissant l’exploit de ne vexer personne, le guide met tout le monde d’accord :
« Les Chinois ont inventé une technique bien avant les Européens, mais l’idée de l’imprimerie actuelle a été imaginée à Strasbourg par Gutenberg, où il a imprimé la première Bible. Et c’est à Mayence qu’a été imprimée la première série de livres… Et puis Gutenberg était allemand, tout comme Strasbourg à l’époque. Donc l’imprimerie est une invention allemande et strasbourgeoise ! Yeah ! »
De retour devant la Boutique culture place de la Cathédrale, Gabriel pose sa pancarte par terre, raconte une dernière histoire à propos du « büchmesser » ou pilier « mesureur de ventre » au coin de l’ancienne pharmacie du Cerf et lance dans un sourire : « Any other question ? »
Aller plus loin
Sur Rue89 Strasbourg : les articles de la rubrique « comment Strasbourg se présente aux touristes »
Sur Rue89 Strasbourg : les Local-trotters vous font découvrir Strasbourg comme à des potes
Les vrais guides tout aussi passionnés et agréables à écouter vont malheureusement disparaitre .... tués par ce genre de personnes
Je suis guide conf, et j'assure mes prestations avec qualité et consciencieusement, selon les visiteurs, j'y mets aussi de l'humour !
Le problème qui se pose est la décrédibilisation, la dé-professionnalisation, la déqualification du métier ... et je ne parle même pas de savoir comment ce cher Free Guide financera sa retraite !! Nous savons tous que le travail au noir ne peut pas avoir que de bonnes répercutions ...
Enfin, après avoir payé leur visite, mes "touristes" ont un geste envers leur guide, pas toujours, mais sans que j'ai à leur tendre mon chapeau, et je dois dire que c'est d'autant plus gratifiant !
Le gouvernement ne protège plus le statut de guide professionnel, et depuis 91 n'importe qui peut guider dans la rue, et bientôt dans les musées. Les monuments historiques suivront. La profession évolue, qu'on le veuille ou non, et même s'il est important de communiquer aux clients toutes les problématiques du métier, on ne peut pas (selon moi hein!) reprocher à quelqu'un de tirer son épingle du jeu. Je préfère 1000 fois un guide non-carté drôle et passionné (et du coup passionnant) qu'un professionnel monocorde qui récite son texte (oui ça existe encore...).
Je trouve ça très français, à chaque changement, de se plaindre plutôt que de s'adapter. Que les guides rendent leurs visites interactives, amusantes, riches d'histoire et de simplicité, qu'ils enlèvent enfin cette étiquette de parapluie/chapeau récitant des dates inutiles que tout le monde imagine.
Gabriel a l'air de bien gérer son affaire, alors bon vent! Et à mon humble avis, il ne pique le travail de personne...
Bien sûr qu'il existe des guides conf ennuyeux comme pas permis, mais ce n'est quand même pas la majorité, heureusement.
Je suis d'accord avec vous dans le sens que les temps sont durs et qu'il faut bien trouver comment gagner sa vie. Cela dit, je trouve ça un peu étrange qu'avec une seule visite par jour, payé au pourboires, il puisse gagner sa vie décemment. Mais peut-être n'est-il pas père de famille avec un ou deux crédits sur le dos, et tant mieux pour lui. Guide cartée sur Strasbourg et intervenant dans la Licence Pro je prends cependant mal sa réaction quant à la formation des guides qui est tout sauf légère. Aussi, ce qu'il dit est juste, l'important c'est bien sûr que les gens soient contents et passent un bon moment. Mais qu'il se renseigne avant de dire que les guides cartés disent des sottises, notamment concernant la maison kammerzel car c'est lui qui se trompe, une fois de plus, il connait plein de choses mais c'est superficiel, et du coup il induit les gens en erreur. On est d'accord, les gens s'en foutent pas mal, mais qu'il ne vienne pas dire que les guides disent n'importe quoi. Quand il arrêtera de raconter que la marseillaise a été inventé à l'Aubette (d'où tient-il ça???), alors peut-être nous entendrons-nous. J'ai suivi un tas de guides non cartés dans des musées ou sites privés, ils sont souvent passionnants et amusants et c'est très bien ainsi. Il n'y a peut-être pas de concurrence direct mais il ne peut pas nous en vouloir de tenter de protéger cette profession, n'est-ce pas ce que les taxis ont fait? Fort heureusement nous ne sommes pas violents!
Ce sera ici ma dernière réponse, assez de me faire presque insulté parce que j'ai eu une idée, pris une initiative, me suis lancé dans une aventure (loin d'être gagnée d'avance), qui ne plaît pas à tous le monde.
Je n'ai pas payé d'études pour être guide, j'ai payé d'autres études qui ne me servent pas en l’occurrence, j'ai fait d'autres choix de vie, chacun sa route.
J'ai envie d'être guide, et je ne ferai quand même pas cette formation, tout simplement car elle n'apporterait rien à ma pratique actuelle.
Je déclare la totalité de mes revenus, paye mes impôts, suis assuré, comme n'importe quel bon français lambda.
Je ne demande ni ne recommande aucune somme, que ce soit clair une bonne fois pour toute.
Et pour finir le plus beau : "concurrence déloyale"? Comme je l'ai expliqué précédemment, je ne considère absolument pas que nous soyons concurrent, mais plutôt complémentaire, et pour en finir avec cette question : tout ce que je fais avec Happy Strasbourg est totalement légal et parfaitement en règle avec les lois françaises, sinon, je n'aurais pas accepté qu'on fasse un article sur moi, et encore moins de passer au JT de France 3 Alsace, soyez en sûrs.
Merci à tous ceux qui me soutiennent, ça fait chaud au coeur, vraiment, merci! Je devrais faire comme vous et commenter un simple "jaloux" pour chaque détracteur.
Merci encore, j'espère, grâce à vous, faire encore longtemps plaisir aux touristes, leur faire aimer notre belle ville de Strasbourg comme jamais, qu'ils repartent de chez nous avec le sourire aux lèvres et des beaux souvenirs de chez nous plein la tête, parce que au final, c'est simplement ça qui importe.
Demander 5 euros de pourboire recommandé me paraît énorme sachant qu'un guide professionnel n'est pas nécessairement payé 5 euros net par personne présente à la visite (après cela dépend de la durée de la visite et du lieu de visite) !
Même si vous vous dites passionné, il est clair que vous "exercez" le métier de guide de manière controversée...
A la fin de la visite, chacun donne ce qu'il veut, ce qu'il peut, tout simplement ce qu'il pense que la prestation valait. Il n'y a aucune recommandation.
J'aimerais répondre à certaines questions, notamment sur mon parcours qui n'est effectivement pas décrit.
J'ai un diplôme de mécanicien automobile, donc effectivement rien à voir. En fait, cette aventure a commencé il y a quelques années, alors que je me lançais de l'aventure "Couchsurfing", et en hébergeant des gens, évidemment, on essaie de passer du temps avec eux, ça nous amène donc à visiter la ville ensemble. J'ai malheureusement très vite découvert que je ne connaissais rien à Strasbourg, ce qui a mis un coup à ma fierté d'alsacien, j'ai donc entrepris d'en apprendre d'avantage, pour au moins être capable de raconter 2 ou 3 choses... Et au final, c'est simplement devenu une vraie passion, j'ai donc appris énormément de choses, et souvent, mes "couchsurfers" me disaient que j'étais un très bon guide et que je devrais faire ça dans ma vie. Je le prenais comme un gentil compliment de la part de personnes que j'hébergeais gratuitement au début, et puis l'idée a fait son bonhomme de chemin.
Entre temps, j'ai aussi découvert le concept des Free Tours au cours de mes nombreux voyages, un concept qui me ravissait! Et c'est donc à mon retour d'un long voyage en Amérique du Nord en 2013 que j'ai décidé de tenter cette nouvelle aventure.
Donc pour revenir à ma formation, dans l'histoire, l'art ou autre, je n'en ai strictement aucune, c'est un fait. Mais l'histoire de Strasbourg, l'Alsace, la France et finalement du monde est une réelle passion pour moi, j'ai donc fait beaucoup de recherches. Mon niveau de connaissance n'est certainement pas à la hauteur de celui d'un guide conférencier, c'est un fait, mais j'ai quand même de bonnes connaissance.
Pour répondre à Armand de La Sine et son questionnement sur la gestion d'un groupe, j'ai organisé dans ma vie beaucoup d'événement avant Happy Strasbourg, j'ai appris au fil du temps à gérer un groupe, c'est un métier, c'est sûr, ça s'apprend, c'est sûr, mais l'expérience, dans ce domaine, est la meilleure des enseignante :)
Je n'ai aujourd'hui plus aucun problème à gérer des groupes, jusqu'à 30 ou 40 personnes, même si au-delà de 25, ça se complique beaucoup, il faut l'admettre.
Réponse faite sur ma formation, je voulais aussi rassurer les guide possesseurs de la carte de guide conférencier, je ne suis pas si riche que le calcul de "Registered Guide of Alsace", je suis très loin des 3000€, même si je suis heureux de pouvoir enfin, depuis le mois d'avril de cette année, vivre de mon activité qui me rend heureux, car chaque jour je fais quelque chose que j'aime.
Pour le comprendre, c'est très simple, déjà, le pourboire n'est absolument pas "fortement conseillé à 5€", c'est complètement mensonger (je n'ai jamais mentionné ça, mais bref...), les gens sont libre de donner ce qu'ils veulent, je fais bien quelques blagues de temps en temps pour suggérer la générosité (c'est d'ailleurs de là qu'est tiré le titre de cet article.
@Armand de La Sine : Je crois comprendre que vous prenez assez mal la "concurrence" que je fais aux guide officiels. J'en suis désolé, sachez cependant que je ne considère pas faire de la concurrence aux guide, nous guidons des gens à travers la ville et racontons des choses, c'est à peu près les seules choses que nous ayons en commun, nous racontons des choses différentes, de manière très différentes, dans des lieux différents, le tout basé sur des fonctionnements très différents. Croyez-moi, nous sommes plus complémentaires que concurrent à mon sens.
Merci de votre réponse, longue, argumentée et très convaincante (je vous réponds tardivement, je m'en excuse).
Une réponse à votre réponse, et une question. La question c'est l'assurance : si un de vos touristes se casse la figure pendant un de vos tours et se retourne contre vous, êtes-vous assuré, comme l'est un professionnel ?
La réponse, c'est sur la concurrence. Je ne suis pas guide touristique, donc je ne prends rien « mal », hormis notre société qui met tout le temps tout le monde en concurrence, et spécialement les plus mal payés et les plus lotis d'entre nous, ceux qui précieusement devraient se serrer les coudes et lutter. Parfois on ne peut pas faire autrement, c'est aussi mon cas, mais ça n'empêche pas de garder du recul... Et forcément, même si vvous n'en dites pas un mot, vous faites baisser le prix du travail, donc vous appauvrisse la société, et partant vous contribuez activement à votre propre appauvrissement. Bizarre, hein ?
Parlons de bénévolat et de générosité, parlons d'élan vers l'autre. Je fais du couchsurfing et je ne suis pas du tout en concurrence avec les hôteliers. De plus je ne gagne rien à cette activité, je dirais même qu'elle me coûte plutôt cher en nourriture et autres pour recevoir mes hôtes, qui je vous l'assure ne me versent aucun pourboire ! Et ça me désole quand je vois que des offices du tourisme utilisent maintenant des Greeters pour faire des visites gratuites ou à bon marché, détournant de manière peu honnête une belle initiative. Mais OK, vous n'êtes pas Greeters, vous êtes une sorte de Greeters qui se fait quand même payer, et là est toute l’ambiguïté que j'avais tenté de soulever.
Un dernier mot sur les revenus des guides (je ne suis pas guide, mais je connais un peu la question) : 3 000 € par mois, dites-vous. En but, en net,on ne sait pas. Cela dit vous rêvez : les guides professionnels ne gagnent pas cette somme, ils la gagnent peut-être un mois ou deux par an, merci de la diviser par douze pour connaître leur revenu réel. Et veillons à intégrer le cas des guides qui ont peu de travail et de ceux qui n'en ont pas du tout dans le calcul du revenu moyen d'un guide professionnel : à mon avis, on est très loin des 3 000 € en question.
Donc à nouveau : mes excuses. Cela dit, les guides professionnels ne gagnent pas ça non plus, et de très très loin, surtout une fois lissé sur les douze mois de l'année.
1°) La journaliste patentée que nous informe ici appartient à ces professions protégées, encadrées par des règles strictes et pas prêtes du tout à partager leur fromage.
Elle nous présente un homme qui par une activité bénévole tente de se faire un revenu (de misère ?). Elle ne voit pas de problème à cette situation plus que précaire.
Il est vrai, qu'elle, frais émoulue de ses formations agrées par l'Etat - carte de journaliste qui lui donne plein d'avantages fiscaux et j'ose l'espérer de beaux revenus - n'a pas de problème de fin de mois.
Je propose donc que quiconque ayant les capacités, mais non la formation, soit habilité à être journaliste (bénévole) et produise des articles pour Le Monde, Libé et pourquoi pas La Croix. Ces journalistes - sans carte - ne seront bien entendu pas payés, mais ce n'est pas un problème.
Les journalistes dans les règles n'auront qu'à aller se faire voir ailleurs.
(Il semble que la presse écrite française soit au plus mal et tente de survivre grâce aux subventions étatiques énormes - ce n'est pas cher, c'est l'Etat qui paie.)
Mme Marty, avant de vous pâmer devant ces nouveaux jobs low cost inventés par nos brillants énarques socialistes, vous devriez y réfléchir à deux fois. Quand c'est vous qui vous retrouverez sur le carreau car des "bénévoles" feront votre job, vous aurez la joie de rejoindre les quelques 6 millions de français qui pointent au chômedû.
2°) Cet homme est sans doute idiot d'informer par voie de presse les administrations fiscales françaises du fait qu'il est hors la loi :
Toute entreprise qui fournit un service se doit d'émettre des factures, de tenir une comptabilité, de faire parvenir à ses clients des conditions générales de vente... Or, lui, il quémande une obole - non déclarée - et il prétend payer toutes ses charges. Quand bien même, il est passible des lois (martiales) de la Socialie européiste qui n'aime pas les riches (qu'y disaient).
Bien le bonjour chez vous !
Et oui, notre profession si "protégée" connaît depuis 10 ans au bas mot une paupérisation massive et nombreux sont les articles - y compris sur ce site - écrits par des étudiants non-rémunérés, en stage. Je comprends donc votre agressivité, sans doute alimentée par une peur bien compréhensible de perdre quelques rares avantages acquis. Votre carte de guide-conférencier, peut-être ?
Il n'empêche. Cet article ne fait ni l'apologie de l'auto-entreprise (un statut qui ne génère qu'une très inconfortable couverture sociale) ni de la déréglementation dont sont certes parfois victimes certaines professions. Il n'a pour vocation que de présenter l'une des façons qu'ont les touristes à leur disposition pour découvrir notre ville. Je remercie encore Gabriel pour son accueil et son sourire, une denrée rare que les visiteurs se plaignent bien souvent de ne pas beaucoup trouver à Strasbourg.
Quand je disais qu'elle avait embellie Marie) , c''était par rapport à la précédente photo et un angle très caractéristique.
Maintenant pour le Monsieur c'est un cinglé parce que l'autre jour j'ai bien cru le voir avec sa pancarte tout seul ( à vélo ?) en plein centre ville, presqu' à l'attaque...
Par contre - et c'est encore une raison pour laquelle j'aime ce site -
permettez-moi de reprendre le texte :
"Tout commence à 14h30 – pétantes – au milieu de la place de la Cathédrale,"
Tant que c'est pas en vélo.... ;-)
C'est un truc que même les "strasbourgeois" gagneraient à découvrir
A Strasbourg, envahie par les touristes, les guides certifiés sont nombreux et plutôt de qualité supérieure (les tarifs pratiqués en témoignent). Ils ne chôment pas ces derniers temps.
Cependant l'on voit moult guides sauvages : Allemands, Italiens, pays de l'Est... qui guident sans aucune considération pour le respect des lieux. Là est la nuisance.
Gabriel semble intelligent et d'un niveau d'études supérieur. Il aurait tout intérêt à se former (à l'université) pour acquérir le précieux sésame lui permettant de rejoindre la corporation qui serait prête à lui faire bon accueil.
@ Armand de la S. : Aisé de savoir combien gagne Gabriel : Il est écrit qu'il a 10 à 30 clients par jour avec un pourboire fortement conseillé à 5 euros, cela lui fait entre 50 et 150 euros par jour. Si il travaille 20 jours par mois, cela peut représenter 3000 euros brut par mois.
En commençant la lecture de cet article, je pensais lire un portrait, connaitre un personnage de la vie strasbourgeoise... Je vois régulièrement passer au loin la pancarte de notre guide...
Je reste un peu sur ma faim, n'ayant appris ni ses motivations, ni son parcours...
Le personnage est néanmoins sympathique et il semble avoir une connaissance encyclopédique ! De là a faire couler la profession de guide conférencier à lui seul....
Le point positif : ça me donne envie de suivre une de ses visites.
Le problème c'est qu'il n'est pas tout seul!
Très bon thème d'article! Les "free tour" existent partout ailleurs, et Gab' est un bon représentant pour Strasbourg.
Je trouve le ton de l'article hautain et la journaliste ("journaliste") semble porter un jugement personnel. On est dans l'information ou dans le jugement ?
Finalement, je trouve que trop de détails de ses anecdotes sont dévoilées.
Que Gab continue et se structure avec 2-3 autres guides (comme a ljubljana, Stockholm, Copenhague ou Munich,...).
Cela dit, tous les historiens sont désormais d'accord : Gutenberg n'a pas imprimé sa première Bible à Strasbourg, il est même plus que probable qu'il n'y a rien imprimé du tout. D'ailleurs s'il l'avait fait, pourquoi ne l'aurait-il pas imprimée en série, puisque c'est à ça que sert l'imprimerie ? En revanche, il il y a sans doute fabriqué (en série !) des petits miroirs polis vendus aux pèlerins d'Aix-la-Chapelle. Et il y a peut-être imaginé ce qu'il nommait son « secret », c'est-à-dire les caractères mobiles d'imprimerie.
Pour moi, ce genre d'activité fait surtout partie de la floraison de ces « petits métiers » qui détruisent l'activité professionnelle et font drastiquement baisser les tarifs horaires,et appauvrissent par contre-coup la masse des salariés : freelances, autoentrepreneurs (j'en suis, à mon corps défendant et parce que dans certains secteurs c'est le seul moyen qu'on a d'encore gagner un peu sa vie), etc. Sans protection juridique, sans droits réels, sans certitude du lendemain et avec peu de protection sociale (pas de congés payés, pas de retraite, assurance maladie réduite au minimum, etc.).
Une forme soft et d'apparence « sympathique » du précariat, encore nommé, parce que ça fait chic, l'uberisation du travail.
Autre point : comment une personne seule avec peu de moyen arrive à mobiliser autant de touristes pour ses parcours. A comparer par rapport aux moyens financiers et humains de l'office de tourisme de Strasbourg qui devrait s'interroger sur son mode de fonctionnement !! Pourquoi pas embaucher Gabriel Wetzer ?
Tout ça pour dire que ce "Saint Graal" de carte n'apporte en soi aucune garantie non plus du savoir de son détenteur. Par contre, il est souvent vrai que les guides conférencier, de par leur vocation, ont fait beaucoup de recherches et ont donc une connaissance très large, souvent plus que la mienne, je ne fais des recherches sérieuses que depuis peu de temps en fin de compte.
Au final, il ne tiens qu'à vous de venir et de vérifier si mon niveau de connaissances est suffisant pour guider des touristes ;)
pour ce qui est de la maison Kammerzel, il faut approfondir le sujet. La date que vous citez concerne le RDC, les étages supérieurs sont bel et bien du 16ème siècle...
Il y a une coquille: "Aucun n’a pas réservés la visite, mais la majorité a consulté les horaires de Gabriel ..."
Amitiés.
Par contre, ayant visité le site de Gabriel il y a quelques temps, je m'interroge sur son niveau d'anglais; Bonjour les fautes! De ce fait, il est sur le même pied d'égalité que les guides locaux, cartés en plus. Un petit stage linguistique sera de rigueur pour certains. En tout cas, bravo Gabriel and keep being Happy!