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Mardi soir, je me suis laissée emporter par les éclats du slam au Kitsch’n Bar

Mardi, j’ai découvert pour la première fois les scènes ouvertes organisées par Oaz’Art au Kitsch’n Bar. Et j’ai adoré ! J’ai même pu voir un petit bout du concert de Tartart, un duo belge de poésie en rock.

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Oaz'art

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Oh ! Mon collègue ! Désolée pour la qualité minable, je n’avais que mon téléphone à 2€ sur moi. (Photo Lulu / Rue89 Strasbourg / cc)

C’était mardi soir. J’avais la tête dans les dossiers, je comptais et recomptais des listes de nombres, j’envoyais de longs e-mails sur des histoires très compliquées, et là un de mes collègues m’écrit : « Bon désolé mais je dois te laisser. Je vais faire un slam au Kitsch’n Bar. » Sur le coup j’étais genre… WTF ? Il faut que j’aille voir ça ! Alors ni une ni deux j’ai couru au garage, j’ai grimpé sur mon vélo et je suis partie dans la nuit strasbourgeoise jusqu’à ce repère de joie, à la décoration légère, moderne et sophistiquée. Je fais de l’ironie parce que je suis jalouse, j’aimerais bien avoir la moitié de leur déco rétro, loufoque et trop cool dans mon salon.

Je découvre alors mon collègue, entouré d’amis à lui, tous poètes, chanteurs et musiciens, et j’aperçois même une autre collègue un peu plus loin. La nuit, tous les chats sont gris. Et la nuit, tous mes collègues vont s’éclater dans les bars en révélant leurs multiples talents.

Tout est permis… en trois minutes

Mon collègue me paye une bière de Noël, un grand merci à ce parfait gentleman, puis je pars en quête d’une chaise pour m’asseoir. C’est vraiment un miracle d’avoir réussi à en trouver une, parce que le bar était plein à craquer. Avant que la soirée ne commence, j’ai juste le temps de demander à la magnifique brune assise à côté de moi comment ça se passe. Elle m’explique :

« C’est une scène ouverte en fait, organisée par Oaz’art, une association qui veut promouvoir la culture Slam. Tu vois le micro, devant nous ? Eh bien ! Il suffit de s’inscrire sur une liste là-bas, puis on t’appelle et alors tu peux prendre le micro et dire, chanter, bredouiller, clamer, slamer, rapper, conter tout ce que tu veux. Il faut juste le faire en trois minutes. »

Une jeune femme pleine de vie et au grand sourire s’avance alors sur scène pour annoncer que la première partie de la scène ouverte commence. Elle appelle les participants chacun à leur tour, les surnommant poète Arnaud ou poétesse Clémentine.

Le public applaudit chaque personne, les encouragements chaleureux portant les artistes de la soirée jusqu’au micro. Pour la plupart, ils sont très sûrs d’eux, on sent qu’ils ont l’habitude de parler en public, que ce soit ici ou ailleurs. Certains sont quand même un peu hésitants, on sent un léger trac au début, avant qu’ils ne se lancent et oublient le stress, portés par la bonne ambiance et le bonheur de faire ce qu’ils aiment.

Des éclats de personnalités différentes

Les prises de parole sont toutes très différentes, tant par la forme que par le fond. Il y en a un qui a lu un texte en tenant sa page, une autre qui a fredonné son récit de tête, une autre encore qui a raconté en jouant avec les rythmes, accélérant pour laisser des temps de pause avant de reprendre de plus belle. C’était leurs textes à eux, leurs rythmes à eux, et c’est aussi ça qui m’a tant plu, l’éclat de leur personnalité qui se révélait dans la sincérité et la beauté joyeuse de ce moment.

L’un des poètes a fait un texte plein d’humour sur les fans de sport, le sport devant la TV, celui que tu regardes avec une bière dans une main, une pizza dans l’autre. Une autre poète était plus engagée, s’imaginant face à ses amies d’enfance, leur demandant comment elles se sentent, après avoir renoncé à leurs idéaux et leurs combats d’antan pour se lancer dans l’unique course de l’argent. Une autre encore a récité un très beau texte, sur la fête, la danse et la nuit.

Après cela c’est le duo belge Tartart qui est monté sur scène. Ils font de la poésie en rock. En gros, il y a le grand chevelu qui scande ses poèmes et à côté de lui le barbu qui l’accompagne à la guitare. Ils étaient joyeux et plein de talent, collant parfaitement à la soirée.

Et là, j’ai dû partir, parce que je me levais très tôt le lendemain et j’avais encore du taff qui m’attendait. Mais cette soirée, je l’ai vécu comme une parenthèse magique dans ma soirée de travail. Ça m’a fait du bien, ça m’a donné envie d’y retourner, peut-être même un jour d’y lire un de mes textes, ça m’a surtout donner envie de le partager avec toi. Si tu as envie de découvrir les soirées d’Oaz’art, sache qu’il y en a une par mois.


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