

Dans le monde plus de 5 000 monnaies alternatives circulent dont une trentaine en France (doc remis)
Une nouvelle monnaie sera en circulation à Strasbourg, à partir du samedi 3 octobre : le Stück. L’objectif de ce moyen de paiement alternatif est de favoriser les échanges locaux et d’alerter sur les conséquences de la consommation. L’association éponyme, en partenariat avec la NEF et le Crédit Municipal, ont mis sur le marché strasbourgeois 100 000 Stück, l’équivalent de 100 000 euros.
Le Stück, morceau en alsacien, est la monnaie locale complémentaire de Strasbourg. L’association éponyme, en partenariat avec la banque NEF (Nouvelle économie fraternelle) et le Crédit Municipal ont concrétisé ce projet né d’une initiative citoyenne en juin 2012. Le Stück n’a pas vocation à remplacer l’euro. Son objectif est de favoriser les échanges locaux, grâce à cette monnaie qui n’a pas cours au delà des frontières de l’Alsace. Selon les porteurs du Stück, elle a « été créée pour circuler, l’euro pour s’accumuler ».
Lancement samedi 3 octobre, 1 Stück = 1 euro
Le Stück fait son apparition sur le marché strasbourgeois, samedi 3 octobre, à midi place Saint Thomas à Strasbourg. L’utilisation de la monnaie est ouverte à tous, à une seule condition, d’avoir conscience que consommer n’est pas un geste anodin. L’association espère que la monnaie sera rapidement valorisée dans les sites culturels, par exemple. Pour l’instant, environ 50 commerces dans un rayon de 50 km autour de Strasbourg acceptent les Stücks comme moyen de paiement.
Le taux de change est simple : 1 Stück = 1 euro. Le Crédit municipal sert de bureau de change.
Il faut être membre de l’association Le Stück, pour prétendre à l’utilisation de cette monnaie locale complémentaire (MLC). L’inscription coûte de 5 à 20 euros pour les usagers et de 20 à 200 euros pour les professionnels.
Une monnaie qui perd de sa valeur
L’objectif est de dynamiser les échanges locaux et de refuser les accumulations. Les billets doivent sans cesse circuler. L’indice de circulation des monnaies alternatives est 4 à 10 fois plus élevé que les monnaies aux cours légaux. Pour inciter les usagers à ne pas stocker les billets, la monnaie perd 2% de sa valeur tous les 9 mois. Des « vignettes de fontes » seront a coller (tous les 9 mois) sur une face du billet, dans un des cinq cercles prévus à cet effet. Ce sont les usagers qui devront acheter les vignettes, au prix de 2% de la valeur du billet.
Au lancement du Stück, une première vignette est déjà collée. Une date d’expiration est inscrite dessus. Rendez-vous dans 9 mois. Si le billet ne comporte pas de vignette, le commerçant peut le refuser. Les vignettes seront à acheter au bureau de change du Crédit Municipal.
Comme un ticket restaurant
Pour comprendre le Stück, il faut le comparer à un ticket restaurant. L’euro peut être changé en Stück, mais pas l’inverse. Pour un paiement en euro, la monnaie peut être rendue en Stück. Mais pour un paiement en Stück, la monnaie ne peut pas être rendue en euro. Le Stück, monnaie complémentaire, devra être parfois complétée, par l’euro. Les professionnels pourront convertir leurs Stück en euros, contre une taxe de 2 % du montant total. Ce prélèvement n’ira pas dans les caisses de l’association, mais servira à financer des projets locaux.
Les fonds de garantie sont placés pour une moitié à la NEF et l’autre au Crédit Municipal. Au total, 25 000 billets, d’une valeur de 100 000 euros, ont été édités. Les coupures sont de 1, 5, 20 ou 50 Stücks. Il n’y a pas de pièces. Un code à bulle, avec un numéro de série unique, se trouve en bas à gauche des billets. Certifiés par la Banque de France, ils sont filigranés, réagissent à la lumière ultra-violette et difficiles à reproduire.
Former un réseau de consommation raisonnée
L’intérêt, pour les professionnels et les usagers, est de former « un réseau d’acteurs au service de la consommation raisonnée et raisonnable ». Christelle Lux, du restaurant « La Ruche Aux Deux Reines » dans le quartier gare, travaille déjà, dans son restaurant, dans cet esprit :
« Pour lutter contre le gaspillage, j’utilise une application anti-gâchis, Optimiam, qui m’informe, en temps-réel des promotions sur les excédents alimentaires des commerçants autour de moi. Je permets aussi à mes clients de partir avec un doggy bag, moyen encore trop peu utilisé en France. Je travaille un maximum avec des produits frais et de saison. Avec le Stück, je cherche à augmenter mes liens avec les producteurs locaux. »
Stephane Fery, de la P’tite boulangerie, minimise son utilisation d’électricité. Il travaille avec un four a bois, construit lui aussi en matériaux écologiques. Il utilise de la farine biologique et travaille sur la réduction de ses déchets. Intégrer le Stück dans sa boulangerie va de soi pour lui. Il fait partie de cette chaîne d’achats journaliers. D’après lui, ses clients sont « impatients d’avoir à payer en Stücks ».
Pour arriver au bout de ce projet, l’association Le Stück a bénéficié d’aides publiques :
- Ville de Strasbourg : 25 000 euros
- Fondation de France : 15 000 euros
- Fonds social européen : 17 000 euros
- Région Alsace : 2 000 euros
Aller plus loin
Le site web de l’association : www.lestuck.eu
Sur Rue89 Lyon : Monnaie locale complémentaire, la gonette verra-t-elle le jour ?
Y aller
Journée de lancement du Stück : présentation, conférences et petite restauration, en présence de Pierre Rabhi, samedi 3 octobre à partir de 10h, place Saint Thomas à Strasbourg. Programme complet.
Quel est le rôle du Stück au sein du système économique de la ville de Strasbourg?
Quel sont les avantage et inconvénients de cette monnaie locale complémentaire ?
Quel sont les trois fonction de cette monnaie , en quoi le Stück peut être reconnu comme une monnaie a part entière ?
Pourquoi ne peut on pas affirmer que cette monnaie locale complémentaire, n'est pas vu comme une monnaie universelle ?
Sur quel systeme économique repose le Stück , centralisé ou décentralisé expliqué pourquoi svp
Et pour finir de votre point de vue par rapport a cette article pouvez vous définir le terme de monnaie complémentaire ?
Qui perçoit les inscriptions-abonnements?
Qui perçoit les 2% de perte de valeur à échéance de 9 mois?
Qui perçoit la monnaie non-rendue?
Qui perçoit la taxe de 2% de change des professionnels pour le change stuck euros?
A quoi sert cet argent? Quelle transparence sur l'utilisation de ces fonds?
Quel est le cahier des charges justifiant l'inclusion de tel ou tel professionnel dans le système stück? qui l'écrit ou modifie sur la base de quels critères? ou est-il consultable?
En quoi l'utilisation d'un compost par un professionnel, l'utilisation d'un four à bois est-il un critère pertinent pour un "consommer local" ou la liquidité de la "monnaie"...
Ce cahier des charges semble déjà partir dans tous les sens à la fois avec des objectifs contradictoires sans grande transparence... mais je me trompe peut-être...
Autant je comprends l'intérêt économique et social de ces monnaies alternatives dans des bourgs tenant à défendre leurs commerces locaux de centre-ville face aux chaînes et aux hypers, autant là ça me paraît confiner au prechi-précha écolo très étroit d'esprit qui ne convaincra qu'une secte déjà convaincue (et je n'ai rien contre le compost et le pain cuit au bois en soi)
Pour répondre point par point.
Comme pour les tickets restaurants, les professionnels touchent la monnaie non-rendue (mais il est aussi possible pour les usagers de faire l'appoint !).
L'association Le Stück touche les autres sommes afin d'assurer son fonctionnement quotidien. L'adhésion est à prix libre avec un montant minimum de 5€/an afin que le projet soit accessible à tous. Le montant de la fonte est très faible au regard de la complexité du dispositif qui a été choisi pour des raisons pédagogiques. L'association ne compte par sur la taxe de reconversion pour se financer puisque l'objectif est que la monnaie circule, et qu'il y ai le moins possible de reconversion.
L'ensemble des membres de l'association peut faire partie de sa gouvernance, et assister à l'assemblée générale où un bilan des comptes est présenté. Il n'y a rien à cacher !
Tous les choix stratégiques et monétaires ont été validés en AG et décidé suite à une consultation publique ouverte à tous au printemps 2014.
Il n'y a pas de cahier des charges pour faire partie du réseau des professionnels. Nous leur demandons d'adhérer à notre charte (http://www.lestuck.eu/la-charte/) et après co-concevons le défi avec eux. L'idée est d'inclure toutes les bonnes volontés et d'augmenter la complexité du défi pour les structures moins vertueuses.
Le "jury" qui valide les défis est composé de membres de l'association tirés au sort.
Pour finir, la défense du commerce local n'est malheureusement pas l'apanage des petites bourgades. Nombres de TPE et PME sont en difficultés. L'imprimeur local que nous avions choisi, l'IREG, à fermé ses portes une semaine avant que nous imprimions les billets. Nous faisons le constat que les commerces locaux ont déjà déserté de nombreux quartiers. Je vous invite à consulter cet article qui résume bien où nous en sommes : http://www.rue89strasbourg.com/index.php/2015/09/07/societe/a-lelsau-un-carrefour-city-en-octobre-cest-promis-par-eric-elkouby/
Le côté "viral" pêche un peu dans ce système. L'idée est de détourner les gens de la consommation de masse pour aller vers une "consommation" de qualité, locale, etc.
Si des entreprises ou services sociaux locales ne paient pas une partie des salaires et indemnités etc. en Stuck les gens étrangers à la consommation locale ne viendront pas !
Parce que le jour on ce dernier veut me payer moi et d'autres en monnaie de singe, ça risque de mal se passer...
Pourquoi payer les salaires en nature pendant que vous y êtes... ou revenir au bon temps du métayage dans le travail agricole...
Par ailleurs la monnaie de singe, c'est celle créée par les banques, nous créons une monnaie citoyenne, qui redonne de la valeur au territoire, de la richesse aux individus. Mais peut être aimez vous l'état actuel de la société française...
Vous reprenez sur le plan de la communication quasi point par point cette brochure du mouvement colibri de Pierre Rabhi sur la création de monnaie locale :
https://www.colibris-lemouvement.org/agir/guide-tnt/creer-une-monnaie-locale
j'aime beaucoup le "2. Rédiger la charte : elle précise le but et l'esprit du réseau. Elle doit être simple et courte pour être facilement mémorisée."
Ben voyons...
Quels sont vos liens avec colibri?
Petit rappel aux gens qui le considèrent comme un gentil petit vieux : http://blogs.mediapart.fr/blog/yann-kindo/270315/pierre-rabhi-naturellement-reac-gentiment-homophobe
En revanche, toutes mes félicitations pour toute vos subventions
Quant à colibri je vois que ça dérange alors passons.
La "révolution nécessaire" (votre expression aussi, je vous la laisse aussi, et la chose avec) en marche.
Pas très logique tout ça.
Si on crée une monnaie alternative autant qu'elle soit basée sur l'or par exemple, quelque chose de matériel, là ça favorisera les échanges régionaux et cela créera une économie nouvelle.
Votre démarche est compréhensible, mais reste très flou pour moi. Quelles sont vos limites ? Par exemple dans le cas de la papeterie (j'ai absolument rien contre lui !!) : tous ses papiers sont du coin ou il y a une autre raison pour qu'il ait été agréé ?
- critères sociaux : niveau de gouvernance partagée, écart de salaire, lutte contre les discrimination, respect de la vie privée, etc.
- critères environnementaux : déchets,transports, gaspillage, énergie, santé, pollution de l'air / de l'eau / du sol, conscience de l'impact de son activité sur ces domaines, efforts entrepris pour les réduires.
- critères équitables et solidaires : démarches de solidarités avec des partenaires, ouverture aux fournisseurs et clients, prise en compte des remarques, prise en compte du juste prix, usage de logiciels libres, conscience du choix d'une banque éthique ou non, ancrage local.
- traçabilité des produits
Après, je ne peux pas expliquer pourquoi chacun a été choisi (dans l'exemple cité, je n'étais pas là lors du jury), mais si l'entreprise montre sa volonté de changer son impact sur la société, d'améliorer ses pratiques sociales et environnementales, alors c'est bien.
Ces défis seront bientôt rendus publics.
Nous sommes tous traversés par nos contradictions, mais l'essentiel c'est d'aller de l'avant (et dans la bonne direction), non ?
Si vous avez des idées pour que la société aille mieux, nous sommes preneurs, plein de gens on essayé des solutions qui n'ont pas marché, on essaie quelque chose de nouveau qui marche ailleurs, alors ça pourrait marcher ici.
une monnaie qui perd 2% de sa valeur tous les 9 mois et pour laquelle il faut acheter des vignettes pour éviter la péremption?
je ne trouve pas ça génial... j'ai peut-être besoin de lunettes, mais je ne vois pas le lient entre lutte contre le gaspi et stuck ; au contraire, on imprime des trucs (des stucks ?) dont on a pas vraiment besoin.
La monnaie numérique est dans les cartons, mais pas si simple à mettre en place aussi bien pour des raisons techniques que légales. Nous avancons stück après stück.
La seule possibilité pour que énoncé soit correct, est qu'il n'y a que des billets de 1 Stück.