L’Élysée ne mâche pas ses mots quand il s’agit de vanter la nature « disruptive » d’Emmanuel Macron. Jeudi 8 avril, quelques heures avant que le chef de l’État annonce, pour la énième fois, la « suppression » de l’École nationale d’administration (ENA), son entourage expliquait à quel point sa réforme de la haute fonction publique, qui resurgit sporadiquement depuis le printemps 2019 et la crise des « gilets jaunes » constitue une « révolution ». Le président de la République s’en est expliqué dans l’après-midi, lors d’une intervention, organisée à huis clos et par visioconférence, avec les principaux cadres dirigeants de l’État, évoquant lui aussi « une révolution profonde ».
Dans les faits, l’ENA, qui forme depuis 1945 les hauts fonctionnaires, n’est pas supprimée. Elle est remplacée par une nouvelle entité : l’Institut du service public (ISP). Cette structure aura vocation à former, en cursus initial et « tout au long de la vie », les administrateurs de l’État et opérera « un tronc commun » à treize écoles de service public, « y compris les auditeurs de justice et les élèves ingénieurs recrutés à la sortie de l’École polytechnique ». Mi-février, Emmanuel Macron avait déjà annoncé une modification du processus d’accès à l’ENA, en indiquant que des places seraient « réservées » aux candidats issus de milieux modestes, à compter de 2021. L’ISP devra elle aussi « sélectionner des profils moins déterminés socialement », a-t-il précisé jeudi.
De hauts fonctionnaires à tous les postes clés
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