Enquêtes et actualité à Strasbourg et Eurométropole

La FSU constate dès la rentrée un sous-effectif généralisé dans l’Éducation nationale

La Fédération syndicale unitaire (FSU), premier syndicat enseignant, constate la poursuite de la dégradation des conditions de travail et de la qualité de l’enseignement dans l’Éducation nationale. De nombreux personnels devraient être en grève jeudi 18 septembre.

Cet article est en accès libre. Pour soutenir Rue89 Strasbourg, abonnez-vous.

La FSU constate dès la rentrée un sous-effectif généralisé dans l’Éducation nationale
L’état de l’éducation nationale semble continuellement se dégrader.

« Ce dossier de presse de rentrée scolaire ressemble à celui de l’année dernière, avec des chiffres encore pires », introduit Géraldine Delaye, responsable de la Fédération syndicale unitaire du Bas-Rhin (FSU 67) pour le premier degré. Lors d’une conférence de rentrée, mardi 16 septembre à Strasbourg, elle continue :

« Nous dénonçons une fois encore le manque de moyens partout, en nombre d’enseignants, d’assistants des élèves en situation de handicap, de personnels administratifs, d’infirmiers, d’assistants sociaux. Ce sous-effectif met en péril le service public que nous sommes censés assurer. »

Dans le Haut-Rhin, 45% des remplaçants des écoles sont déjà affectés au 16 septembre d’après Mariane Brosse-Heimburger, responsable de la FSU 68 pour le premier degré :

« Le plus souvent, ces remplaçants sont affectés à des arrêts de longue durée. Ils ne pourront donc pas effectuer d’autres remplacements. Sur l’année 2024-2025, nous avions eu au moins 150 absences non-remplacées. »

Dans le Bas-Rhin, certaines circonscription n’ont déjà plus de remplaçants disponibles, à Strasbourg ou à Truchtersheim par exemple. « Nous avons 687 remplaçants dans l’académie au total. Il en faudrait au minimum 735 », indique Géraldine Delaye.

Géraldine Delaye.Photo : Thibault Vetter / Rue89 Strasbourg

Des démissions en hausse

Mariane Brosse-Heimburger évoque également les « 29 démissions d’enseignants titulaires » dans son département au cours ou à la fin de l’année 2024-2025, et « déjà cinq abandons » depuis la rentrée début septembre. Des chiffres semblables d’année en année. En 2023-2024, ce sont 35 enseignants titulaires du premier degré qui avaient démissionné dans le Bas-Rhin. De son côté, Valérie Wolff, responsable FSU pour les infirmières scolaires, explique que ses collègues ont entre 2 et 3 000 élèves à charge : « C’est impossible de répondre aux besoins de ceux qui ne vont pas bien, alors même que leur nombre augmente. »

Le syndicat déplore également le manque de moyens à l’Université de Strasbourg (Unistra). « En six ans, on a 150 postes d’enseignants chercheurs en moins, soit une baisse de 7 à 8% de l’effectif, pour une augmentation de 10% du nombre d’étudiants, constate Pascal Maillard, responsable Snesup-FSU à l’Unistra :

« Cette année, on aura plus de contractuels que de titulaires. On n’arrive plus à obtenir des CDI. Les gens sont jetés dehors avant de les obtenir. Globalement, on le constate tous les jours en tant que syndicalistes, les personnels ne vont pas bien. »

Pascal Maillard.Photo : Thibault Vetter / Rue89 Strasbourg

Grève massive le 18 septembre ?

« Il y a des choix budgétaires très discutables qui sont fait, avec des millions d’euros consacrés à des filières d’excellence tout en diminuant le nombre de titulaires », abonde Pierre Gilliot, représentant des chercheurs pour la FSU. Jacky Dietrich, responsable de la section FSU qui s’occupe du personnel des bibliothèques regrette « la grande souffrance de ses collègues », qui se retrouvent souvent avec « des fiches de poste de fonctionnaires de catégorie A ou B mais des statuts de catégorie C », et ont la rémunération qui va avec. « Encore ce matin j’ai vu une collègue de 56 ans en pleurs parce qu’elle n’a jamais eu de promotion », conclut-il.

Pierre Gilliot.Photo : Thibault Vetter / Rue89 Strasbourg

Toutes ces sections syndicales de la FSU s’attendent à une forte participation de leurs collègues pour la journée de mobilisation intersyndicale et de grève prévue jeudi 18 septembre. « Nous sommes dans une situation de maltraitance, et le gouvernement nous menace d’une politique austéritaire, avec des non remplacements de départs de fonctionnaires. C’est exactement l’inverse dont nous avons besoin urgemment : des moyens en plus », résume Géraldine Delaye.


#Éducation nationale

Activez les notifications pour être alerté des nouveaux articles publiés en lien avec ce sujet.

Voir tous les articles

Autres mots-clés :

Partager
Plus d'options