Allié perpétuel du Parti socialiste, le Parti radical de gauche se voit mener une liste jusqu’au premier tour des élections municipales 2026 à Strasbourg. Son président dans le Bas-Rhin, Thibaut Vinci, estime qu’il a les moyens et le programme pour rallier le centre-gauche strasbourgeois.
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Pierre France
Publié le ·
Imprimé le 5 décembre 2025 à 07h21 ·
Modifié le ·
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Thibaut Vinci va œuvrer lui aussi à un rassemblement au centre-gauche.Photo : Pierre France / Rue89 Strasbourg / cc
Thibaut Vinci était sur la liste de Catherine Trautmann aux élections municipales de 2020. L’année suivante, il était sur la liste de l’ex-socialiste Aurélie Filipetti aux élections régionales. Mais pour mars 2026, Thibaut Vinci prend ses distances avec les socialistes et pourrait présenter sa propre liste au nom du Parti radical de gauche (PRG).
« Catherine Trautmann n’a pas répondu à mes sollicitations », indique Thibaut Vinci, qui aurait aimé qu’une élection primaire départage les candidats de gauche. Une idée effectivement écartée par le Parti socialiste du Bas-Rhin, dont les sections strasbourgeoises ont voté en avril pour l’établissement d’une « liste autonome ».
Pas d’ennemis à gauche
« C’est l’opportunité de présenter aux Strasbourgeois une gauche plus moderne », réplique Thibaut Vinci :
« Contrairement aux élus socialistes, je n’ai pas trois ou quatre mandats voire plus derrière moi. À 38 ans, je suis encore neuf en politique et puis je ne me suis jamais compromis avec la droite. »
Thibaut Vinci se souvient que « lorsqu’Alain Fontanel (candidat macroniste, NDLR) s’est allié avec Jean-Philippe Vetter (Les Républicains) au second tour des élections municipales de 2020, il a perdu tout le centre-gauche. Moi je ne proclame pas vouloir un rassemblement trop large mais j’invite toute la gauche. »
Toute la gauche, y compris La France insoumise ? « Je m’entends très bien avec Emmanuel Fernandes », assure Thibaut Vinci :
« Avec LFI, nous avons des divergences politiques importantes mais au niveau national. Au plan local, ça ne m’intéresse pas de clasher avec la gauche radicale chaque semaine. Comme avec les Écologistes, il faut discuter plutôt que de faire de l’écolo-bashing en permanence. C’est normal qu’il y ait des travaux dans une ville en fin de mandat et il faut leur reconnaître qu’ils ont su renouveler l’exécutif municipal. »
Une campagne sur la tranquillité publique
Pas d’ennemis à gauche donc, même si Thibaut Vinci avoue que les discussions n’ont pas vraiment débuté entre le PRG et les Écologistes et LFI. Ce sera compliqué dans la mesure où ces formations sont parties pour présenter des têtes de listes au premier tour. Mais Thibaut Vinci espère convaincre que ses thèmes de campagne et ses propositions seront plus fortes (voir ci-dessous) :
« Je suis policier et la question de la tranquillité publique est pour moi un thème de gauche. La sécurité, c’est pour tous, y compris dans les quartiers populaires qui sont les plus confrontés à la délinquance. La gauche doit s’emparer de ce thème d’autant que lorsque la droite en parle, c’est une escroquerie : de la répression sans moyens adéquats. »
Déficit de notoriété
Thibaut Vinci est déterminé mais il sait qu’il va devoir pallier un déficit de notoriété en quelques semaines de campagne et ce, avec une formation politique affaiblie. « On sort d’une scission après une fusion ratée, rappelle Thibaut Vinci. Mais nous avons une cinquantaine de sympathisants à Strasbourg, ce qui nous permettra de tracter sur les marchés deux fois par semaine. »
Thibaut Vinci donne rendez-vous pour un grand meeting de campagne samedi 22 novembre, jour de son anniversaire. Le lieu n’est pas encore arrêté. Mais comme pour tout le reste rappelle le candidat, « d’ici novembre, on devrait y voir plus clair ».
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