
Première application des préconisations du groupe de travail sur la gratuité des transports en commun : un accès libre lors des pics de pollution. Mais le flou demeure sur le jour de déclenchement de cette gratuité ponctuelle.
L’Eurométropole délibérera fin novembre sur la gratuité des transports en commun lors des pics de pollution. L’assemblée des 33 communes devait en effet se mettre en règle suite à une gratuité décrétée dans l’urgence fin juin 2019. L’accès non-payant aux bus et aux trams avait d’abord servi à aider les commerçants pour le premier samedi des soldes. Ces derniers se plaignaient des conséquences néfastes des manifestations des « Gilets jaunes ». Puis la gratuité avait été étendue aux vendredi et dimanche du pic d’ozone, pendant la canicule. Plusieurs groupes politiques, de droite et de gauche, avaient plaidé pour un déclenchement automatique de cette mesure. L’Eurométropole compte désormais généraliser cette politique, suivant les recommandation du groupe de travail chargé d’évaluer la pertinence d’une politique de « gratuité des transports ».
Au bout de combien de temps ?
Mais le flou demeure quant au jour de déclenchement de gratuité. L’accès libre aux transports en commun sera-t-il valable dès le premier jour « d’alerte » ? Face au premier pic, les billets de la CTS passaient jusque-là à un tarif de 1,70€ pour voyager toute la journée. Ou bien est-ce que la gratuité ne sera déclenchée que le troisième jour du pic, lorsque les voitures les plus anciennes étaient jusque là interdites (véhicules sans Crit’Air, Crit’Air 5, Crit’Air 4 et désormais Crit’Air 3) ? Le président Robert Herrmann (PS) et le maire Roland Ries (désormais LREM) ont convenu qu’il fallait encore « travailler la délibération ».
Plusieurs préconisations
Depuis quelques années, le deuxième jour au « seuil d’information » se transforme automatiquement en seuil « d’alerte » selon ce que l’on appelle le « critère de persistance ». « Le groupe de travail préconise un déclenchement de la gratuité dès le premier jour au seuil d’information », rappelle pour sa part la rapporteuse du groupe de travail sur la gratuité des transports, Christel Kohler (LREM). Ces réflexions avaient été initiées par l’élu de Schiltigheim Antoine Splet (PC), qui plaide pour une évolution « par étapes » jusqu’à la gratuité totale.
Le groupe de travail a rendu d’autres préconisations. Les élus proposent notamment d’étendre la gratuité pour les jeunes, que ce soit jusqu’à 12 ans, 16 ans, voire 18 ans. Le but est de changer les habitudes, alors que le manque à gagner pour la CTS est assez faible (environ 10% de ses recettes).
Les élus proposent aussi la gratuité lors des sorties scolaires (les transports en car privés coûtent de plus en plus cher aux classes). Enfin, le groupe de travail propose une refonte et un ajustement régulier des barèmes de la tarification solidaire. En 2019, ils ont été ajustés à l’inflation de l’année en cours. C’était une première depuis son instauration 2010.
La gratuite n'est donc pas intéressante comme outil de réduction de la pollution. Elle peut bien sûr être le pendant des limitations de circulation auto, ou peut avoir des objectifs sociaux. Mais même dans ce dernier cas, il y a déjà une tarification solidaire.
A noter aussi que Strasbourg ayant une part modela importante de déplacements en vélo et à pieds, la gratuite des transports en commun entraîne un report de ces modes de déplacements, et donc une baisse de la santé publique.
On pourrait imaginer, par exemple, un peage Urbain pour financer cette gratuite. La encore, il y a bien sûr des gagnants et des perdants.
Pour le coup, je trouve les conclusions de ce groupe de travail intelligentes et raisonnables. Mais incomplètes, car il faudrait élargir la problématique à l'objectif impérieux de diminuer plus fortement la place de la voiture en ville, au-delà même des problématiques de pollution de l'air.
En outre, qui a goûté aux transports en commun a des chances de continuer...sauf si des grèves impromptues ou à répétition ne venaient perturber la continuité de service.
Quel impact cette gratuité très ponctuelle a t elle eu sur le nombre de véhicules privés en circulation?? Cela a t il été mesuré? Et sur la pollution de l air donc au final?
Les scolaires sont captifs, de toutes façons, ils constituent le gros des passagers des bus et trams aux heures de pointe. Et puis il y a ceux plutot rares qui ne prendront que les transports en commun ou leur vélo de toutes facons et qui ont un abonnement annuel.
Et les autres, ceux qui circulent dans leurs voitures privés, le gros des troupes, pourquoi ne prennent ils pas les bus et trams? Question de prix du service et/ou de qualite de service (fiabilité rapidité desserte fréquence confort ...)..? La question a se poser peut etre pour prendre des decisios susceptibles de vraiment changer la donne en matière de pratiques de mobilité.
Bien d'autres villes et comcom y ont passé avec bcp de succès.
Je ne vois pas en ce qui me concerne pourquoi je travaillerai pour que d'autres se promènent à l'oeil pendant mes heures de boulot...
Facile de donner des leçons et des conseils quand on n'est pas concerné, non ?
Personne ne vous empêche de travailler. Et les usagers du tram sont par ailleurs pour la grande majorité des gens qui travaillent. Que le tram soit un service gratuit pour aller à son travail est quand même essentiel.
Donc le tram doit être gratuit pour aller à son travail, OK, comment le contrôleur identifiera celui qui n'y va pas ? selon son âge, l'horaire, le port de la casquette et du sac en bandoulière Gucci ou Lacoste...
Contrairement à une idée répandue, la gratuité a un coût, il y a toujours quelqu'un qui paie...
L'argent public ne tombe pas du ciel, mais du porte-monnaie du contribuable.
"comment le contrôleur identifiera celui qui n'y va pas".
Tout simplement, par le fait que plus de 90% des gens qui se déplacent en ville ne se déplacent pas pour leur plaisir, mais pour aller au travail.
Reste peut-être 10% qui font leurs courses.
Donc sachant cela, ça ne sert à rien de contrôler individuellement les usagers.
Le mieux est de rendre ce transport gratuit. Charge aux entreprises strasbourgeoises qui emploient le personnel et aux commerces, praticiens de santé et différentes activités qui in fine sont les grandes bénéficiaires de ce service de transport efficace d'en financer le fonctionnement au travers d'une juste contribution financière qui sera versée directement à la CTS.
Vous voulez accroître les ZI périphériques et l'étalement urbain que vous ne feriez pas autrement...
Justement l'Archipel est une tentative de la Ville pour maintenir sur place des sièges sociaux et des emplois tout en renforçant la dimension européenne de Strasbourg. Les entreprises présentes sur le site disposent toutes d'un PDE (Plan Déplacement Entreprise - obligation légale) qui prévoit notamment la prise en charge à 50 % des abonnements transports de leurs salariés
. Objectivement, je ne vois pas en quoi je serai tenu en tant que contribuable à titre particulier de payer pour les autres, quelque soit leur zone d'habitation, leurs besoins et leurs envies ?
Puisqu'on vous dit que ce n'est pas à vous qu'on demande de payer, mais aux entreprises. Archipel paye seulement 50%? Encore un effort, ces entreprises peuvent payer les 50% restants. Et les autres aussi.