Dans une ordonnance publiée lundi 3 février, le juge des référés du tribunal administratif de Strasbourg a décidé que le campement situé parc Eugène Imbs dans le quartier de la Montagne Verte à Strasbourg devait être évacué. Saisi par la Ville de Strasbourg, le juge donne cinq jours à la centaine de personnes présentes pour partir avant que le concours de la force publique ne puisse être requis. Ces personnes sont constituées en majorité de demandeurs et de demandeuses d’asile (voir notre reportage).
Mais, contrairement aux procédures précédentes, la préfecture n’a pas répondu aux sollicitations de la Ville de Strasbourg pour se joindre à la procédure. Alors que le juge des référés, Xavier Foessel, par ailleurs président du tribunal administratif, avait donné une semaine à la préfecture pour se positionner, celle-ci n’en a rien fait. En conséquence, cette évacuation pourrait donc se dérouler sans dispositif de relogement de ces personnes dans les différents centres d’hébergement de l’État, comme à l’accoutumée.
Silence de la préfecture
Me Sophie Schweitzer et Me Gabriella Carraud, avocates de quelques personnes présentes au parc Eugène Imbs craignent que cette évacuation par la force publique ne provoque qu’un traumatisme de plus pour les personnes présentes. Lors de l’audience, elles avaient demandé des garanties de prise en charge auprès de la préfecture, sans succès.
Dans son ordonnance, Xavier Foessel a précisé que « la présente ordonnance n’est pas de nature à préjudicier aux intérêts de l’État. Dès lors, il n’y a pas lieu d’appeler ce dernier à la cause ». La préfecture est donc fondée à ne pas intervenir dans cette expulsion, quand bien même l’hébergement d’urgence inconditionnel de toutes les personnes présentes sur le territoire est une compétence de l’État.
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