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« Le gel des contrats aidés, une attaque brutale contre les plus fragiles »

Alors que le gouvernement annonce la non-reconduction de certains contrats aidés par l’État, les élus écologistes de Strasbourg estiment que cette la décision fragilise les associations, ainsi que les hommes et femmes qui en bénéficient.

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« Le gel des contrats aidés, une attaque brutale contre les plus fragiles »

Plusieurs élus et associations ont déposé un recours juridique contre le gel des emplois aidés décidé par le gouvernement. Élus écologistes Strasbourgeois, en responsabilité, nous soutenons ce recours contre le gel des contrats aidés, nous appelons nos collègues élus dans les collectivités, les députés strasbourgeois de toutes sensibilités à rejoindre ce mouvement, il en va de la cohésion sociale, de la survie du monde associatif et des personnes qui occupent ces emplois.

Décidé en plein mois d’août, le gel des contrats aidés est un coup dur porté d’une part aux collectivités territoriales et aux associations, d’autre part à l’insertion et à l’emploi. Ces contrats concernent tous les secteurs d’activités : sport, culture, petite enfance, handicap, éducation, santé, vieillissement, environnement… Leurs actions servent le bien commun au quotidien. Ces dispositifs visent la création d’emplois durables pour des activités porteuses de sens et d’avenir.

300 agents concernés à Strasbourg

À Strasbourg, la Ville et l’Eurométropole s’efforcent de maintenir un soutien important au secteur associatif, déjà déstabilisé par les baisses de subventions publiques, conséquence immédiate des baisses de dotations.

À Strasbourg et au sein de l’Eurométropole, des centaines d’emplois sont ainsi menacés, 300 agents bénéficient de ces contrats. 85 postes sont aujourd’hui en suspens dans la collectivité. Cela aura des conséquences sur le service public local, le fonctionnement des associations, et mettra à mal des publics déjà fragiles. C’est donc la cohésion sociale même de notre territoire qui est fragilisée.

Ils bénéficient aux plus fragiles

Ces contrats aidés sont destinés aux plus fragilisés par le chômage de masse : personnes éloignées de l’emploi depuis plusieurs années, sans qualification, jeunes des quartiers, personnes en situation de handicap… Contrairement à ce qu’affirme la Ministre du Travail, les emplois aidés sont plutôt efficaces en matière de retour à l’emploi pour les personnes qui en bénéficient.

Les contrats aidés sont pris en charge en partie par l’État, pour les associations et les collectivités locales (photo Public Domain / via Visual Hunt)

Avec un taux d’accès à l’emploi de 52 % dans le secteur non marchand pour les moins de 28 ans, ils dépassent de nombreux autres dispositifs d’insertion par le travail. C’est aussi le constat de la DARES (les statistiques du ministère du travail, ndlr), pour qui les emplois aidés ont donc un réel impact sur la dynamique de création d’emplois, notamment dans le secteur non marchand. Ces contrats aidés agissent comme un tremplin vers l’emploi pour des personnes qui en sont particulièrement éloignées.

L’autre argument avancé par le gouvernement est le coût supposé onéreux de ces contrats, de 7 000 à 10 000 euros par emploi, par an, mais qu’en est-il d’autres mesures telles que le CICE dont les impacts sur l’emploi ont été estimés à 100 000 créations de postes pour un budget de 17,2 milliards d’euros en 2014, soit 286 000 euros par emploi sans que ce dernier ne soit remis en question ?

Le sujet mérite une discussion de fond

Le gouvernement est en droit de revoir un dispositif largement perfectible, mais il ne peut pas agir seul et de façon aussi radicale. Combien de personnes vont être brutalement renvoyées au chômage du fait de cette décision dogmatique ?

Ce débat touche à la bonne gestion des deniers publics. Il mérite une discussion de fond sur l’emploi, les dispositifs d’insertion et l’avenir du service public. Les bénéficiaires et leurs employeurs ne doivent pas faire les frais de décisions brutales, qui mettent à mal les équilibres financiers et territoriaux, précipitant des publics déjà en difficulté dans le chômage, sans dispositions transitoires. Dans l’immédiat, nous l’espérons, ce référé-supension devra permettre de débloquer les renouvellements et embauches prévus pour la rentrée et l’automne, nous appelons les collectivités à se mobiliser contre ce projet.

Jeanne Barseghian, Jean Werlen, Abdelkarim Ramdane et Marie-Dominique Dreyssé
Co-présidents et présidentes des groupes d’élus écologistes à la Ville et l’Eurométropole de Strasbourg


#contrats aidés

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