Enquêtes et actualité à Strasbourg et Eurométropole

Tribune : Strasbourg doit achever sa transition écologique

Membre du bureau fédéral du Parti socialiste du Bas-Rhin, Jean-Michel Augé invite ses camarades strasbourgeois à faire de Strasbourg la première métropole verte de France. L’agglomération en a les capacités selon lui, il ne manque que le choix politique « d’agir sur tous les leviers pour atteindre cet objectif ».

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Tribune : Strasbourg doit achever sa transition écologique

Jean-Michel Augé prône une révolution écologique pour Strasbourg.
Jean-Michel Augé, membre du PS, prône une révolution écologique pour Strasbourg (DR)

Les dix prochaines années seront décisives pour la protection de l’environnement. Les atteintes au climat s’intensifient. Les experts prévoient une multiplication des tempêtes, des inondations et des canicules. Pétrole et gaz seront de plus en plus rares. Le prix de l’énergie flambera. L’impact sur nos sociétés sera majeur. Il appartient aux responsables politiques de l’anticiper.

Les collectivités locales ont un rôle clé à jouer sur ces questions. Compte tenu de l’ampleur des enjeux, aucune hésitation n’est permise. Strasbourg devra franchir un nouveau cap et s’y engager de façon très résolue.

Deux grandes villes au monde ont décidé de devenir des modèles sur le plan de l’écologie. Seattle vise la neutralité carbone en 2050. Copenhague y parviendra dès 2025. Ces objectifs ne peuvent être atteints qu’en agissant puissamment sur tous les leviers (habitat, énergie, déplacements, comportements individuels…). Strasbourg ne dispose pas des ressources éoliennes de Copenhague ni de l’hydroélectricité de Seattle. Mais nous avons nos propres forces :

  • un territoire plat et compact,
  • une pratique cyclable, déjà bien développée à Strasbourg,
  • un tissu associatif et des citoyens très engagés,
  • une coopération permanente entre les différents acteurs institutionnels,
  • une situation financière qui reste convenable en dépit d’un contexte économique globalement récessif,
  • des relations étroites avec nos voisins allemands.

Passer de 12% des déplacements à vélo à 35%

Ces atouts permettent d’envisager les actions suivantes :

• La meilleure des énergies est celle qu’on ne consomme pas. Un grand plan d’économies d’énergie doit être mis en œuvre. Il concernera la collectivité. Il s’adressera aussi aux associations, aux citoyens et aux entreprises, qui en seront partenaires.

• Actuellement 12% des déplacements se font à vélo dans notre agglomération contre 30% à Fribourg, Ferrare et Amsterdam. Avec un réseau cyclable à peine plus développé que le nôtre, Copenhague compte 35 % de déplacements à vélo (50%.en 2025). Strasbourg doit viser 35%. Un vaste programme d’éducation populaire à la pratique cyclable doit être entrepris. Il ciblera notamment les trajets de 1 à 3 km, ceux qui peuvent être effectués plus aisément, plus rapidement, et pour moins cher à vélo qu’en voiture. Une économie de 35 000 tonnes de C02/an est en jeu. Ne requérant quasiment aucun investissement, le coût de cette mesure sera très faible.

• Le bâtiment représente 30 % des émissions de gaz à effet de serre dans la CUS. Un plan d’aides substantielles à la rénovation thermique du bâti ancien doit être mis en œuvre. Impossible à réaliser ? Nos voisins allemands ont fait ce pari il y a plus de dix ans. Cela profite notamment aux entreprises locales. Nous devrons donc le faire à hauteur de 100 millions d’euros/an, soit 600 millions d’euros sur un mandat, c’est 7,5% des budgets cumulés de la CUS et de la ville de Strasbourg. L’effort est important mais pas hors de portée. Les coûts des autres investissements seront réduits et une part significative des ressources budgétaires de la future Euro-métropole Strasbourgeoise sera mobilisée.

10% de la consommation électrique en énergie solaire

• La fermeture de Fessenheim, c’est demain. En Alsace, la ressource électrique subira de profonds bouleversements qu’il faut anticiper. Des panneaux photovoltaïques seront installés sur une surface totale de 280 ha (toitures et champs photovoltaïques). Ils permettront de couvrir 10% des besoins en électricité de l’agglomération. Un système global de gestion équilibrée et d’économie de l’électricité («smartgrid») sera mis en place à l’instar du projet de la ville de Toulouse.

D’autres actions pourront compléter ce plan. Associations, citoyens, université, écoles, entreprises : aucune participation ne sera négligée. Il sera naturellement proposé à la ville de Kehl et à l’Ortenaukreis d’y coopérer. Au questionnement permanent sur le rayonnement de notre agglomération succédera une certitude : celle qu’agir avec force pour la préservation des équilibres environnementaux est non seulement un impératif absolu mais aussi un atout majeur pour Strasbourg. La mise en œuvre d’un tel projet doit, dès à présent, constituer une priorité pour les socialistes.

Jean-Michel Augé
Conseiller national suppléant et membre du bureau fédéral du parti socialiste du Bas-Rhin


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