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Vélo-cargo, la nouvelle star des pistes cyclables à Strasbourg

Transporter ses enfants seul à vélo, c’est l’objectif de nombreux parents qui ne se déplacent qu’à cheval sur leur petite reine à Strasbourg. Avec un rejeton, c’est facile, avec deux, ça se corse, à partir de trois enfants rapprochés en âge, ça devient un vrai challenge. D’où la solution du vélo cargo, pour laquelle a opté l’auteur de ces lignes, tout comme la « famille brouette » qui a créé un blog sur le sujet, et 100 à 200 autres familles strasbourgeoises.

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Vélo-cargo, la nouvelle star des pistes cyclables à Strasbourg

Cécile Feneux, « maman brouette », et ses trois fils utilisent le vélo cargo Bakfiets tous les jours depuis 6 ans (Photo Pascal Bastien)

Leur blog s’intitule « Vélo-brouette ». La famille Feneux l’a lancé il y a 6 ans, un peu avant la naissance d’Oscar, leur troisième garçon. Objectif du blog : faire partager aux maximum de parents les solutions de transports d’enfants à vélo expérimentées par le couple de Neudorfois et relayer les expériences d’autres familles.

Biporteurs ou triporteurs, les Rolls Royce du transport d’enfants

Premier critère pour les Feneux : pouvoir transporter les enfants seul(e) à vélo. Cécile fait part de leur expérience, à mesure que la famille s’est agrandie :

« Avec notre premier, Arthur, qui a 10 ans aujourd’hui, il a suffi d’installer un siège enfant à l’arrière de notre vélo, un Hamax tout ce qu’il y a de plus basique. Quand Jules (8 ans) est né, on l’a installé dans un siège avant sur le même vélo. Mais rapidement, c’est devenu un peu inconfortable. Et puis, dès qu’on avait des choses à transporter en plus des enfants, jeux d’extérieur, courses, etc., ça devenait acrobatique.

On a alors acheté une carriole qui s’accroche à l’arrière du vélo, mais on a détesté. On ne pouvait pas surveiller les enfants (des garçons !) et niveau maniabilité, je n’étais pas à l’aise… Un sentiment d’insécurité qui nous a poussé à nous en débarrasser au bout de six mois. Et puis un jour, on a rencontré une maman au parc de la Meinau qui avait un vélo cargo Bakfiets. Elle était allée le chercher en camionnette aux Pays-Bas. A l’époque, il n’était pas importé ailleurs qu’à Lyon… où nous sommes allés chercher le nôtre ! »

Peu de temps après, les Feneux, constamment apostrophés dans la rue par les curieux, convainc un marchand de cycles de se lancer dans l’aventure. Esprit cycles (rue Jacques-Peirotes et avenue de la Forêt-Noire) devient le revendeur strasbourgeois de Bakfiets, mais aussi d’autres marques, comme Nihola pour les triporteurs. Depuis, d’autres boutiques s’y sont mises, parmi lesquelles CitizenBike (rue du Faubourg-de-Saverne) ou Rustine et Burette (rue des Veaux), gagnées par l’engouement des Strasbourgeois. S’il est impossible de faire le compte des bi- et triporteurs qui circulent à Strasbourg, on estime ce chiffre à 100 ou 200 familles. Selon Brice Scheibling d’Esprit Cycles, les clients sont plus nombreux de mois en mois : « Quatre ventes rien que sur les trois dernières semaines », notait-il début octobre.

Le biporteur sert aussi à charger les courses… (Photo Pascal Bastien)

Mais l’acquisition d’un bi- ou triporteur n’est pas toujours LA solution pour toutes les familles. Les freins à l’achat : un coût très élevé (entre 1 500 et 2 500€, capote de pluie et cadenas compris) « pour un vélo », entend-t-on souvent, et l’emplacement pour le garer. Les Feneux, eux, ont revendu leur seconde voiture et font dormir leur vélo à l’abri dans le garage de leur petite maison de Neudorf.

Pour d’autres (dont l’auteur de l’article), on casse sa tirelire, met sa famille à contribution et fait une croix sur l’utilisation – devenue épisodique – de la voiture. Quand au rangement du cargo, la question reste posée. Les bailleurs sociaux, assurent-on à la Ville, aménagent systématiquement dans les nouveaux immeubles des garages à vélos. Les locataires du parc privé, eux, font soit dormir leur cargo dehors (avec deux ou trois cadenas, dont un relié à un point fixe !) soit négocient un coin de cour ou de local à poubelles. Pour mettre toutes les chances de son côté pour décourager les voleurs, il est essentiel également de faire marquer son vélo au CADR67 (4€) et de se renseigner sur les antivols performants (antivols pliants ou en U).

Autres options en fonction de la configuration et du budget familial

Bien sûr, il existe d’autres options en fonction du budget de la famille et de l’âge des enfants – en partant du principe qu’il s’agit de déplacements quotidiens d’un seul des deux parents avec tous les enfants.

Cas 1 – La famille a deux bambins (enfants entre 8-9 mois et 4 ans, en fonction des gabarits) trop jeunes pour avoir leur propre vélo :

  • un siège avant, un siège arrière de marques Bobike, Tipp, Hamax, etc. (50€ environ chacun).
  • Une remorque deux places (entre 350€ et 800€).
  • Un vélo avec double porte-bagage comme le vélo hollandais Amsterdamer Twin où installer deux sièges enfants (environ 1 200€).

Cas 2 – La famille compte deux ou trois enfants, dont un peut se tenir sur son propre petit vélo :

  • un siège arrière (et un à l’avant s’il y a un troisième enfant) et un système de FollowMe Tandem, qui permet d’arrimer le vélo d’enfant au vélo d’adulte quand la circulation est dense ou que l’enfant est fatigué de pédaler (environ 200€ hors vélo d’enfant).
  • Même chose, mais l’on remplace le système de FollowMe par un Traigator (environ 80€) ou un demi-tandem (environ 250€).
  • Un siège arrière + une remorque (prix : voir plus haut).

Quelques-uns de ces systèmes sont évoqués sur le blog Vélo-brouette, mais aussi sur un autre baptisé Famille à vélo (pas mis à jour depuis deux ans mais bien documenté).

Si les prix sont élevés, il s’agit de les tempérer par l’utilisation qui sera faite de ces systèmes. Il ne s’agit pas ici de simple vélo-loisir, mais bien d’un mode de déplacement quotidien qui va venir soulager le budget voiture par exemple. Avantage du bi- ou triporteur mais aussi de la remorque, c’est qu’en plus des enfants, on peut transporter les courses alimentaires ou le matériel scolaire. C’est le cas des Feneux, dont les enfants ont grandi et qui utilisent toujours le biporteur pour les cartables, instruments de musique, sacs de sport des enfants, etc.

Utilisable avec trois enfants petits (de 1 à 6/7 ans environ), le biporteur en transporte encore un ou deux plus grands jusqu’à ce que chacun ait son autonomie (Photo Pascal Bastien)

Et vous, quels systèmes avez-vous utilisé ? A quelles limites avez-vous été confrontés ?


#vélo

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