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Pour « briser le silence », deux volontaires de Médecins sans frontières racontent Gaza

Lundi 12 février à la Maison des associations, deux volontaires de Médecins sans frontières témoigneront de la situation humanitaire désastreuse à Gaza. Pour Marco Burlki, l’État d’Israël inflige une « punition collective » aux Gazaouis.

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Pour « briser le silence », deux volontaires de Médecins sans frontières racontent Gaza
Un graff à Londres

« Briser le silence. » C’est l’intitulé de l’événement organisé par Médecins sans frontières (MSF) à la Maison des associations à Strasbourg, lundi 12 février à partir de 18h30. L’organisation humanitaire a invité deux de ses volontaires à partager leurs vécus dans la Bande de Gaza. Ils raconteront ce qu’ils ont vu et vécu à propos de l’accès aux soins dans une région bombardée presque sans relâche par l’armée israélienne depuis les attaques du Hamas le 7 octobre 2023.

Marco Burkli, volontaire MSF depuis douze ans à Strasbourg, est à l’origine de cet événement. Après des missions en Iran puis dans différents pays du continent africain, il tient à rendre compte sur la situation humanitaire à Gaza auprès des Strasbourgeois et des Strasbourgeoises.

Rue89 Strasbourg : Pourquoi organiser ce temps d’échange ici à Strasbourg ?

Marco Burlki : Je vis à Strasbourg depuis plus de dix ans. Il me semble qu’il est important de parler de Gaza car on peut avoir du mal à comprendre ce qu’il s’y passe. Je ne sais pas comment c’est possible qu’on en soit arrivé là et c’est pour cela que je pense qu’il faut échanger et se rencontrer, ici aussi.

En ce moment, nous avons une volontaire alsacienne qui est à Jérusalem. Elle rentrera dans quelques semaines. Les deux personnes qui témoigneront viennent de finir leur missions et seront à Strasbourg exprès pour la conférence. L’un d’eux est anesthésiste et travaillait comme médecin. L’autre y était chef de projet.

Le but de la soirée est de témoigner de ce que les volontaires voient sur place. Bien sûr, on a toujours la possibilité de savoir ce qui se passe à Gaza grâce aux informations et à Internet mais c’est très différent d’en parler avec quelqu’un qui y était et qui peut raconter ce que fait MSF sur place.

En quoi travailler à Gaza est-il différent des autres pays dans lesquels est engagé MSF ?

Nous sommes à Gaza depuis des années (20 ans, NDLR). Là, c’est une guerre ouverte. On travaille souvent dans des zones de conflit donc en principe c’est la même chose : nous faisons face à beaucoup de souffrance, de civils qui se retrouvent pris entre deux feux, etc.

Mais dans le cas de Gaza, je trouve que l’ampleur du drame humain dépasse le conflit normal. C’est une punition collective des Gazaouis à laquelle on assiste, même si tous les conflits sont horribles. C’est comparable à ce qu’ont connu des pays comme la Syrie, par exemple.

Peut-on prendre la mesure de ce qui se passe à Gaza depuis Strasbourg ?

Il est difficile de juger comment les gens s’informent sur Gaza. Il faut se protéger parfois, notamment face à certaines informations ou manipulations. C’est impossible de regarder des vidéos sur ce conflit tous les jours. Sinon on devient fou, je le comprends. Mais je pense que si les gens veulent vraiment se rendre compte de l’intensité du conflit, ils peuvent trouver des sources d’informations. Ils peuvent aussi s’en ficher, ou ne pas croire ce qu’il passe à la télé et c’est précisément pour cela que les témoignages sont précieux.


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