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En Alsace, la transmission des fermes reste délicate pour préserver l’agriculture paysanne

Alors que la moitié des agriculteurs français seront partis à la retraite en 2035, la transmission des fermes devient un enjeu essentiel pour le monde agricole. Une question pourtant rarement anticipée et semée de contraintes, particulièrement en Alsace.

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En Alsace, la transmission des fermes reste délicate pour préserver l’agriculture paysanne
Entouré de futurs agriculteurs, Christian Haesig raconte la transmission de sa ferme.

« Tout le monde a trouvé son siège ? » À l’ombre des arbres, Christian Haessig scrute la vingtaine d’étudiantes et étudiants candidats au brevet professionnel « responsable d’entreprise agricole » du CFA agricole d’Obernai. Dans son jardin, aux abords de son ancienne ferme à Saâles dans la vallée de la Bruche, le paysan retraité accueille ces agriculteurs en herbe pour témoigner de la transmission de sa ferme, lundi 23 juin.

Assis au fond de son fauteuil, lunettes posées sur le nez et casquette blanche vissée sur la tête, Christian Haessig se lance :

« Vendre, pour faire quoi ? C’est la question que devraient se poser les futurs agriculteurs retraités. Dans une transmission, le plus important est de définir ce qui est essentiel pour le cédant, mais aussi pour l’acquéreur. La relation humaine, dans un tel événement, passe trop souvent après les chiffres, les investissements, les marchés… Et si ces questions sont passées sous silence, ça ne peut pas bien se passer. »

Christian Haessig, agriculteur à la retraite et fondateur de la laiterie du Climont, à Saâles.Photo : Dorian Mao / Rue89 Strasbourg

Avec sa femme, Annette Haessig, ils ont cédé leur ferme à un jeune couple, étranger au milieu agricole, en 2023. Le processus de réflexion autour de cette transmission a commencé en 2018, bien avant sa concrétisation : « Au moment de penser notre retraite, nous étions horrifiés à l’idée de devoir dégager. Notre histoire et notre vie sont ici. Nous ne voulions pas partir. »

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