L’audience avait été reportée au 23 juillet pour demander une expertise psychiatrique du suspect. Le 9 juin, l’homme de 52 ans était surpris par Brice, un père de famille, en train de filmer sa fille mineure dans les vestiaires de la piscine de Hautepierre.
Entre son interpellation et le procès, l’homme, lui-même père de deux enfants, est resté libre. Il s’est suicidé avant l’audience, entraînant de fait l’extinction de l’action publique (plus de suspect, plus de poursuites pénales, l’homme est présumé innocent).
Il était accusé de « voyeurisme commis sur un mineur – utilisation d’un moyen pour apercevoir à son insu et sans son consentement ses parties intimes » pour les faits du 9 juin. L’homme était également poursuivi pour atteinte « à l’intimité de la vie privée par fixation, enregistrement ou transmission de l’image d’une personne présentant un caractère sexuel » entre le 1er janvier 2023 et le 9 juin 2025.
Travailler avec la Ville de Strasbourg
Le président de séance, Marc Picard, a précisé qu’une soixantaine de vidéos d’enfants nus non identifiés ont été retrouvés chez le suspect. Son avocate, Maître Laura Javaux, estime que le décès de son client est en partie lié à la médiatisation de l’affaire. « Mon client était un homme acculé, effondré, la pression médiatique a des conséquences, sa mise à mort virtuelle a conduit à sa mise à mort réelle », a-t-elle asséné.
L’avocate des parents d’enfants filmés à leur insu, Maître Fleur Toutain, a brièvement réagi pour ses clients à l’issue de l’audience : « Nous ne voulons pas aggraver l’annonce dramatique du décès et souhaitons respecter le deuil de cette famille. Mes clients continueront à être en lien avec la Ville de Strasbourg afin de prévoir des aménagements pour les piscines. » Lesdits parents ont refusé tout commentaire à la presse, encore sous le choc de l’annonce du suicide.

L’avocat de l’association Innocence en danger, Maître Grégory Thuan Dit Dieudonné, précise que l’expertise psychiatrique du suspect révélait une conscientisation de ses actes. « Il se rendait de plus en plus compte des conséquences de ses actes et avait un profil de collectionneur, ressentait une honte intense et profonde, et aurait dû bénéficier d’un suivi psychologique », explique-t-il. Pour autant, l’expertise ne relevait pas de risque suicidaire ni de dangerosité criminologique (risque de récidive).
En juin, un évêque était décédé après s’être défenestré à Geispolsheim, à l’approche de son procès pour pédocriminalité.



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