Assise sur une des machines du Gym Fit, une salle de sport du quartier de l’Esplanade, Lara, 19 ans, fait une pause dans son entraînement mardi 5 août. Elle pratique le fitness depuis trois ans mais cela fait seulement sept mois qu’elle fréquente cette salle. Le club est plus proche de son université mais ce n’est pas seulement pour des raisons logistiques qu’elle en a changé :
« En novembre 2023, dans l’ancienne salle de sport où je m’entraînais, le One Fitness à la Meinau, j’étais en train de faire des squats et quelqu’un m’a indiqué que j’étais filmée. J’ai vu qu’une personne avait son téléphone tourné vers moi. Je suis allé la confronter et lui ai demandé d’effacer la vidéo. »
En se remémorant ce qu’elle évoque comme une simple anecdote, Lara hausse les épaules, résignée. « Il l’a effacée, ça s’est arrêté là. » Elle n’a pas pu prévenir les gérants de la salle, ils n’étaient pas sur place. « Mais ce n’est pas grave, la personne avait déjà honte », minimise la jeune fille. Elle n’a cependant plus jamais remis les pieds au One Fitness depuis, « en partie car je ne m’y sentais plus en sécurité ».
Lara n’est pas la seule strasbourgeoise à témoigner d’un changement de club après une agression sexuelle ou des comportements sexistes. Les salles de sport attirent de plus en plus d’adhérents : en 2024, elles comptaient 6,7 millions d’adhérents en France, soit un million de plus qu’en 2018. Les femmes représentent près de 60% des pratiquants de fitness en 2020, mais 64% des adeptes de musculation sont des hommes. Les salles de sport restent donc un univers très masculin, comme en témoignent les Strasbourgeoises interrogées.
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