Mains dans les poches, Modasser, 10 ans, secoue la tête de droite à gauche quand on lui demande s’il a peur de devoir quitter le camp. Sa mère, assise sur le sol à côté de lui, sourit doucement en voyant la mine courageuse de son fils. « Il ne sait pas vraiment ce qui se passe. Tous les jours, en réalité, il pleure… Le départ d’Afghanistan a été dur pour lui. »
Il est 6 heures du matin, au parc du Heyritz au centre de Strasbourg. Le soleil se lève à peine mais déjà, parmi les quelques 200 personnes présentes, chacun s’affaire à plier ses bagages. Le campement, installé depuis des mois entre les arbres, doit être évacué. Les occupants n’ont appris que la veille au soir qu’ils devraient partir à l’aube, sans trop savoir à quoi s’attendre. « Est-ce que je peux prendre ma tente avec moi ? Je l’ai payée, je ne veux pas la laisser », demande une jeune femme au milieu de la foule. Les bénévoles des associations présentes lui font signe que ce n’est pas possible. Elle devra l’abandonner. Comme tous les effets laissés sur place, la tente sera détruite.
6h30, des dizaines de policiers débarquent. Les journalistes et les associations sont expulsés du campement. Pas d’exception, même les travailleurs sociaux de la Ville de Strasbourg sont escortés à l’extérieur d’un périmètre mis en place pour cacher ce qu’il se passe à l’intérieur du camp. En l’espace de deux heures, les occupants sont dirigés vers cinq bus affrétés par la Ville. Direction les gymnases Branly dans le quartier des Contades, Jean-Fischart à la Meinau, et Jacques-Twinger à Koenigshoffen, où ils espèrent se voir proposer un hébergement.
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