Enquêtes et actualité à Strasbourg et Eurométropole

37 ans plus tard, Catherine Trautmann veut redevenir maire de Strasbourg

Place de la gare, vendredi 10 octobre, Catherine Trautmann a officiellement déclaré sa candidature à la mairie de Strasbourg.

Élections municipales 2026

Cet article est en accès libre. Pour soutenir Rue89 Strasbourg, abonnez-vous.

37 ans plus tard, Catherine Trautmann veut redevenir maire de Strasbourg
Vendredi 10 octobre, Catherine Trautmann a déclaré sa candidature pour la mairie de Strasbourg.

Catherine Trautmann marche vers le parvis de la gare de Strasbourg, suivie d’une petite dizaine de journalistes. Elle s’avance, droite, dans son jean noir, sa veste de costume noire sur une chemise blanche. Derrière un pupitre en carton, elle prend la parole devant le micro vendredi 10 octobre pour dire une évidence : l’ancienne maire de Strasbourg veut reprendre la place qu’elle a prise de 1989 à 1997 puis entre 2000 et 2001. Catherine Trautmann est candidate aux élections municipales de mars 2026.

« J’ai été sommée de prendre mes responsabilités »

Catherine Trautmann, ancienne maire et candidate à la mairie de Strasbourg

Elle le jure, l’ancienne ministre de la Culture de Lionel Jospin entre 1997 et 1999 : elle ne fait pas ça pour elle. Il ne faudrait pas croire que Catherine Trautmann est accro à la politique. C’est après avoir rencontré les Strasbourgeois et Strasbourgeoises dans leurs quartiers qu’elle a décidé de répondre à leur demande. « J’ai été encouragée, sollicitée voire parfois sommée de prendre mes responsabilités », assure-t-elle aux côtés d’un kakémono qui affiche son portrait. Le visage bleuté de l’ancienne députée socialiste tangue à sa droite.

Seule face aux journalistes, Catherine Trautmann annonce son intention de « redresser » Strasbourg et de « remettre de l’ordre » dans une ville qui « décline » : « Je m’engage pour que nous retrouvions ensemble l’esprit et la fierté de Strasbourg. » Et la candidate d’égrener ses priorités dans l’ordre suivant : le droit à l’éducation, « y compris sportive et culturelle », le droit à la sécurité « qui est une liberté », le droit à un logement digne et un environnement sain et le droit aux mobilités.

Sans attendre le Parti socialiste

Ce n’est pas la candidate du parti socialiste qui s’est déclarée ce vendredi 10 octobre. La rose du PS ne figure d’ailleurs pas sur l’affiche de campagne orange et bleue. Catherine Trautmann l’assume : « Je ne serai pas la candidate d’un parti, d’un clan ou encore moins d’un camp, mais d’un projet. Car les Strasbourgeois attendent que l’on parle d’eux. » Il faudra attendre 6 novembre pour une éventuelle validation de la candidature de Catherine Trautmann par le Parti socialiste du Bas-Rhin et encore plus longtemps pour une investiture par les instances nationales. Mais l’échéance ne semble pas inquiéter la candidate :

« Je ne renie pas mes racines ni mon appartenance. Ce que me demandent mes amis, c’est de dépasser mon propre parti pour m’adresser plus largement à ceux qui souhaitent que Strasbourg ait un ancrage progressiste et démocratique certain. »

Interrogée sur ses alliances potentielles et ses lignes rouges, cette vétérane de la politique sort un élément de langage bien préparé : « Ma seule alliance, c’est celle avec les Strasbourgeois. » Catherine Trautmann rejette ensuite les Écologistes : « On ne fait pas d’alliance avec des gens qui vous font huer pendant leur université d’été. » Puis elle évoque les Insoumis parce que « c’est compliqué… » Elle précise enfin, au moment où l’on se demande si sa candidature est de gauche : « Je n’ai pas l’intention de discuter avec le candidat des Républicains. »

Une mise en scène solitaire

Seule sur son affiche, seule derrière son pupitre… Catherine Trautmann s’est montrée en candidate indépendante, à la limite solitaire, à six mois des élections municipales. Derrière elle, un jeune homme dans sa veste en jean empêche les passants de trop s’approcher de la femme politique. À quelques mètres, l’ancien candidat socialiste à la mairie de Strasbourg, Mathieu Cahn, échange avec le député socialiste de la troisième circonscription du Bas-Rhin, Thierry Sother. Un peu plus loin encore, l’équipe d’une agence de communication qui a œuvré à la mise en scène.

Mais Catherine Trautmann le promet. Dans « les semaines à venir », elle dévoilera « une équipe taillée pour répondre aux défis du quotidien comme aux grands enjeux de notre temps. Cette équipe sera à l’image de notre ville, ouverte. Elle alliera l’expérience de celles et ceux qui ont fait leurs preuves à l’énergie et la créativité et au regard neuf des nouvelles générations. »

Tram nord, encadrement des loyers…

Sans faire de promesse ni dévoiler quelques mesures de son programme, Catherine Trautmann a évoqué plusieurs thématiques au fil de son discours. Elle estime nécessaire de réaliser un audit financier en rapport avec l’endettement de la Ville de Strasbourg dès son éventuelle arrivée au pouvoir. Elle a fait référence à plusieurs reprises à la gratuité des fournitures scolaires pour les 111 écoles publiques de Strasbourg. La pourfendeuse du tram nord version Jeanne Barseghian veut ainsi « remettre ce dossier à plat » et présenter de « vraies informations sur ce projet, sans manipuler les citoyens ». La candidate interroge enfin l’appartenance à la gauche de l’échiquier politique des Écologistes au pouvoir à Strasbourg : « Ils n’ont pas voté l’encadrement des loyers », rappelle-t-elle.

Interrogée sur son âge à la fin d’un éventuel mandat de maire, Catherine Trautmann se refuse à répondre. Par quelques boutades, elle esquive le sujet dont elle anticipe déjà qu’il reviendra dans les critiques : « Je suis dans les heures supplémentaires. Mais j’ai vérifié que l’état de la machine est bon. Je peux me lancer dans ce marathon. » Catherine Trautmann aura 81 ans en 2032.


Élections municipales 2026#Élections municipales 2026

Activez les notifications pour être alerté des nouveaux articles publiés en lien avec ce sujet.

Voir tous les articles
Partager
Plus d'options