De la 5e, à la 13e place. En novembre 2025, le cabinet de conseil Copenhagenize a publié son palmarès des 30 villes « les plus favorables au vélo dans le monde ». Strasbourg chute de huit places par rapport au dernier classement de 2019. « Strasbourg était une ville cyclable pionnière et très regardée. Ces toutes dernières années, il y a peut-être eu une légère baisse des investissements dans le réseau », analyse Clotilde Imbert, directrice de Copenhagenize France.
Pour comprendre cette dégringolade, il faut se pencher sur la méthode du classement, précise la directrice du cabinet de conseil :
« Avant on s’intéressait aux villes avec des aires urbaines de 600 000 habitants. Le nouveau classement comprend des villes dont la population est supérieure à 250 000 personnes. »
Il ne s’agit donc pas d’une dégradation des conditions de circulation pour les cyclistes mais d’un décrochage lié à l’arrivée dans le classement de villes européennes plus petites, comme Gand.
« Le boom du vélo est déjà passé »
Fabien Masson, président du CADR 67
Sur les 13 critères permettant de hiérarchiser les villes, le pourcentage de Strasbourgeois utilisant le vélo a aussi fait baisser la note de la ville. « Le pourcentage de cyclistes à Strasbourg est de 14% quand d’autres sont à plus de 30% de cyclistes », détaille Clotilde Imbert.
« À Strasbourg, ça fait bientôt 50 ans qu’on fait du vélo. Le boom du vélo est déjà passé contrairement à certaines villes », analyse Fabien Masson, président du CADR 67, une association de promotion de la pratique du vélo. « Ce que je trouve dommage, c’est que la municipalité actuelle a mis du temps à démarrer des aménagements. Depuis trois ans, ils avancent mais les objectifs ont été revus à la baisse », poursuit-il. Le plan vélo a ainsi été raboté de plusieurs millions d’euros : 65 millions d’euros auront été alloués pour sécuriser les pistes et faciliter la circulation au cours du mandat de Jeanne Barseghian, maire écologiste, contre 100 millions annoncés. Ces millions manquants étaient prévus en accompagnement de l’extension du tramway vers le nord, une extension qui devait considérablement renforcer les déplacements cyclistes dans cette partie de l’agglomération et qui a été annulée.
Faiblesse des zones 30
Parmi les investissements à réaliser, le Copenhagenize Index recommande « d’étendre les zones à 30 kilomètres – heure et de repenser l’aménagement des rues afin d’optimiser la sécurité et le confort des usagers. » Le rapport suggère également de développer des « rues scolaires », réservées aux piétons et aux cyclistes aux heures d’entrée et de sortie des établissements scolaires. Si le concept est déjà éprouvé par la Ville de Strasbourg, « les réalisations à Strasbourg sont inférieures à beaucoup de villes françaises », note Clotilde Imbert.
Le classement « ne vise pas à auditer ou valider les stratégies municipales » met en garde le rapport, qui se base sur l’expérience du cycliste. « On ne juge pas que la politique de la ville mais la cyclabilité de la ville, poursuit la directrice du cabinet. On juge ce qui est fait par la Ville, les budgets et leur réalisations. »
Des palmarès concurrents placent Strasbourg en meilleure position. C’est le cas de la Fédération française des usagers de la bicyclette (FUB), dont le barème s’intéresse à la satisfaction des cyclistes dans les villes françaises.


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