
Fermé en avril, le supermarché de l’Elsau devait rouvrir en mai sous l’enseigne Carrefour City. Sauf que cinq mois plus tard, rien n’a bougé et après la fermeture d’un autre Leclerc Express fin août, la pilule passe mal auprès des habitants. Éric Elkouby, l’élu de quartier assure qu’un Carrefour City ouvrira bien ses portes… en octobre.
En avril, le Leclerc Express de l’Elsau baissait définitivement le rideau laissant un goût amer aux riverains : il venait s’ajouter à la longue liste des banques, coiffeurs et autres commerces qui avaient déjà déserté le secteur. Un Carrefour City devait le remplacer en mai, sauf que depuis cinq mois plus tard, le « magasin [est toujours] fermé pour transformations », comme l’indique la pancarte accrochée à l’entrée.
Que s’est-il passé ? Dans un premier temps, Carrefour s’était montré intéressé par la reprise du site puis s’était désengagé, considérant le loyer des 700 m² du supermarché trop élevé et le pouvoir d’achat du quartier, trop bas. En attendant, les habitants doivent sortir de l’Elsau pour s’approvisionner, un trajet pas toujours évident quand on n’a pas de voiture.
Nouveau rebondissement en juin : Leclerc décide de renégocier la vente du commerce à hauteur d’un million d’euros. Éric Elkouby, élu du quartier en charge du dossier, raconte :
« Au départ Carrefour ne voulait plus. Puis, c’est Leclerc qui s’est retiré de la signature. Ça a été extrêmement difficile de trouver un autre acquéreur qui soit intéressé par une reprise à ce prix-là. Il a fallu que je renégocie absolument tout. Certains ne donnaient pas cher du lieu. Ça a été embêtant pour la population. La politique de Leclerc est de fermer [les magasins] du jour au lendemain sans prévenir personne, c’est inadmissible. C’est choquant. »
La fermeture du Leclerc Express rue du Faubourg National, dans le quartier gare, fin août, a surpris tout le monde. C’est d’autant plus dommageable pour les habitants de l’Elsau qu’il s’agissait de leur supermarché de repli.
« Les gens sont en attente »
Sur place, les habitants racontent qu’ils ont « entendu parler d’une réouverture » mais sans en être sûrs. Devant l’association Cojep, dont le local jouxte le magasin, un homme s’emporte :
« On est même pas tenu au courant. Moi encore, j’ai une voiture et je peux aller faire mes courses ailleurs, mais les personnes âgées, elles vont où ? »
Depuis la fermeture du Leclerc, il ne reste que deux épiceries et le marché, avec trois stands, où l’offre de produits est réduite. Pierrette Schmidt, présidente du centre socio-culturel (CSC) raconte :
« Les gens sont en attente, tout le monde guette une ouverture proche. Certes, il reste deux épiceries, mais la grande surface reste pratique pour tout le monde, sans que les habitants aient à prendre le tram. Même nous, association de quartier, il a fallu qu’on anticipe pour les achats lorsqu’on a des manifestations. »
L’entrée en jeu d’un promoteur privé
L’élu avoue qu’il a du un peu « outrepasser ses fonctions » pour trouver une solution pérenne pour le quartier et a même cherché parmi ses connaissances personnelles pour trouver un promoteur intéressé par le rachat des murs. Il a également négocié pour que Carrefour revienne dans les discussions. Contacté par Rue89 Strasbourg, le groupe de grande distribution n’a pas souhaité répondre à nos questions avançant que le « dossier était toujours en cours ».
Mais il semblerait que le premier avis de Carrefour sur l’Elsau ait changé puisque le quartier aurait finalement du « potentiel ».
En juillet, le compromis de vente a finalement été signé entre Leclerc, Carrefour et le promoteur privé et devrait définitivement être acté courant septembre. Éric Elkouby assure qu’un Carrefour City doit ouvrir ses portes en octobre, avec une boulangerie et le retour d’un distributeur automatique.
Il est déplorable pour ce quartier aujourd'hui de ne plus avoir de supermarché pour ses 7000 habitants quelque soit l'enseigne, ni même un distributeur. Il est aussi déplorable que les promesses des politiques ne valent toujours que pour ceux qui les écoutent et que beaucoup oublie que promesse vaut aussi engagement surtout pour des personnes dans la difficulté.
Je peux juste comprendre que continuer à développer et mettre en avant des quartiers vides loin du centre où des promoteurs bâtissent leurs futurs dividendes, laissent un goût amer aux portes du centre de Strasbourg, à l'Elsau, et à ses habitants pas assez riches et ainsi laissés pour compte.
Le quartier vit comme bloqué et abandonné d'une réflexion publique distanciée depuis sa création dans les années 70 et en particulier, d'un plan de développement urbain, économique et social digne de ce nom.
Au résultat, le quartier est figé dans le bras de l'Ill qui l'enferme dans un cul de sac. L'accès principal à l'Elsau s'organise sur une seule voie sous le passage de la voie ferrée taggée qui mène directe à la prison de l'Elsau en passant ensuite devant le supermarché rideaux baissés et une ferme écroulée depuis des lustres qui enfin est en cours de démolition, Pas top l'image!
Des aides financières de l'ANRU (Agence Régionale de Rénovation Urbaine) dites substantielles ont été annoncées pour réaménager le quartier (comme d'autres Hautepierre ou Neuhof) depuis plus d'un an.
Toutefois, il semble évident que sans une démarche volontaire de la mairie pour désenclaver le quartier et rendre accessible la coulée verte qui prend naissance à l'Elsau à la plupart des strasbourgeois qui l'ignorent, rien ne changera.
Mais un Carrefour City ?
Il m'arrive de fréquenter quelques uns des City et Express du centre Ville. Comme les Norma, les Simply et les Mix Markt à Kehl. Comparés à ces derniers, les premiers me semblent plutôt chers proposant beaucoup de plats tout faits et des nourritures d'appoint comme les pratiquent les étudiants et les touristes.
Peu de légumes par exemple à des prix abordables pour une ménagère qui aurait à nourrir une famille entière. Très peu aussi de produits (viandes, poissons, B.O.F.) à des prix abordables.
Je me souviens que des gens avaient critiqué ( j'en étais aussi,) l'arrivée probable d'un Lidl ou Aldi je ne sais plus dans un autre quartier de la ville. Mais il est vrai que ce type de magasin ( Moi j'aime bien les Norma pour la quantité et la diversité à prix acceptables...) a l'avantage de proposer par exemple des légumes et de la viande et tout ce qui B.O.F. à des prix valables. Je veux dire par là qu'une mère de famille au budget serré s'en sort bien mieux dans un Norma ( Et Dieu sait que je ne tiens pas à faire de pub) que dans un Carrefour City.
Bon disons que c'était juste une question de ma part :-)
Celui de Cro est moins cher en produit de base qu'Auchan Hautepierre,
Propose fruits et légumes variés, parfois à petit prix.
Par contre pour que ça tourne, il y a bien une clientèle plus hype qui achète du supérieur avec valeur ajoutée. Viendra-t-elle à la galerie de l'Elsau pour que la supérette soit à l'équilibre? Cette enseigne a-t-elle besoin de tant d'espace?
Je me pose donc une autre question sur l'elsau... Dans la mesure où carrefour ne gère jamais les city en direct, quel gérant prendra le risque sur ses deniers ou emprunts pour ré-ouvrir dans ce quartier?
L'adjoint se garde bien d'ailleurs de nous parler de ce gérant potentiel...
Les brebis galeuses, il y en a partout, gérant de Carrefour compris. Mais bon, s'il fait des pertes, c'est pour sa pomme, pas pour carrefour... très différent d'un CDI ou d'un fonctionnaire..
@Mme Gobinet,
Merci pour vos articles et votre travail. J'avais en effet le précédent article sur le sujet à l'esprit (et le cas de ma supérette)... Je vais donc préciser ma question... Avez vous pour l'article ci-dessus, questionner précisément l'adjoint au sujet de l'existence d'un gérant (et non de l'achat de la surface par carrefour)? Et si oui, quelle réponse (ou non réponse), apporte-t-il?
Parce que bon, l'achat d'une surface commerciale par une enseigne ne préjuge pas nécessairement de sa réouverture... Si Carrefour a trainé, c'était surtout pour acheter à vil prix la surface une fois la valeur du fond de commerce réduite à néant. Quant à Leclerc, il ferme et vend plus facilement à mesure que le bilan de ses achats "COOP" s'amortit.
J'ai aussi le souvenir de cas d'enseignes qui rachetaient ou conservaient des surfaces après fermeture pour empêcher l'installation de concurrents, ou attendre le moment propice (à horizon 5, 10 ans...) pour ouvrir... un jour.
Bref, tout cela pour dire que je n'ai pas toujours l'impression que nos élus locaux soient particulièrement formés à ces stratégies d'entreprises lorsqu'ils défendent le commerce de proximité. Dans ce cas présent, les propos de l'adjoint inquiètent plus qu'ils ne rassurent (perso, j'ai même la furieuse impression qu'il me prend pour un c..., même un g c...)
Il faut dire que les élus locaux de comices agricoles se sont largement décrédibilisés sur les affaires commerciales lorsqu'on voit avec quel sens de l'intérêt général ils siègent dans les commissions départementales autorisant l'installation de nouvelles surfaces... mais c'est un autre sujet.
Je souhaite pour les habitants de l'Elsau qu'il puisse fanfaronner en octobre devant l'ex-friche commerciale Leclerc devenue Carrefour city. A défaut,
Pour ça les autorisations administratives devraient être effectuées avec diligence. L'élu a-t-il abordé ce sujet au cours de son interview ?
Pourquoi de petites navettes partagées ne sont pas proposées aux habitants (A Lingo ça coute 2€) ..
Autrefois a la campagne il y avait des bibliobus , des epiciers ambulants etc...Si ce quartier est si difficile a vivre pourquoi ne pas lui mettre des tournées de services publiques, bancaires, postaux , culturels , multiculturels ..etc..
A part ça Strasbourg ville solidaire -place klébaire...
pourrait aussi réquisitionner pour l'hiver
le centre commercial pour en faire un camp de réfugiés ...
idem avec des roulottes dans la cour arrière des bains municipaux
etc...
personne n ose rentrer dans ce quartier mal fréquenté et qui est un quartier dit sensible
on a peur de se faire caillasser !!!!
Il n'y a pas si longtemps j'y mettais le nez (en plein jour) de temps notamment dans le secteur de la station tram et du commerce..
sans parcmetres ni degradations de mon vehicule..
mais le professionnel de santé n'y est plus faute de pouvoir se faire regler ses consult..ou des regles du conseil de son ordre..
et du coup je n'en profite plus pr poster 1 lettre , faire un retrait au guichet , quelques achats dans les commerces turcs ou le petit marché (miam les bons fruits et les bons prix) me renseigner a la maison du quartier...etc...
En hiver j'avais noté qu'a part un foyer pour les mecs (style kafenion a la grecque) il n'y avait pas d'abri pour les jeunes a part sous les porches ou passages couverts mais pas a l'abri du vent sans sieges etc..
encore moins de points de rencontres, papotes, emplettes etc pour les femmes avec enfants ou pas...
..
comme vous dites c'est un quartier sensible..!