

Projet d’abris-palettes pour offrir un toit provisoire et à moindre coût aux SDF (Photo MM / Rue89 Strasbourg)
Chiffre officiel : 400. Mais ce serait plutôt 1 500 personnes qui vivraient dans la rue, les squats, les camps ou les hôtels à Strasbourg. Le Collectif SDF Alsace, un groupe informel d’anciens de la rue, se bat pour que la société change de regard sur ces citoyens victimes d’accidents de la vie. Avec l’école d’architecture (Ensas), il travaille à la création de petits logements intermédiaires, un pas vers la sortie de la grande précarité.
Apporter un minimum de confort et de sécurité aux personnes sans domicile fixe, aider à leur réintégration douce vers un cadre de vie plus traditionnel, avec un logement et, si possible, une activité. Voilà pour quoi se bat le Collectif SDF Alsace (voir sa page Facebook), dont le noyau dur est formé d’une dizaine d’anciens de la rue, pour certains issus du mouvement des Enfants de Don Quichotte.
Chaînon manquant entre le 115 et l’HLM
Alors que le Collectif montait un projet de cabanes pour SDF qui pour le moment n’a pas abouti, l’école d’architecture de Strasbourg, l’Ensas, a embarqué Monique Maitte, pilier du Collectif, dans une collaboration inédite avec les étudiants de quatrième année du professeur Markus Hastenteufel. Objectif : proposer aux pouvoirs publics une douzaine d’idées d’abris temporaires ou permanents, chaînons manquants entre les places d’hébergement d’urgence – accessibles par le 115 – et le logement social.

Monique Maitte, pilier du Collectif SDF Alsace (Photo MM / Rue89 Strasbourg)
Lundi 4 novembre, devant une assemblée de professeurs, de personnalités politiques et de responsables associatifs, 13 trios d’étudiants en architecture ont présenté leur projet, avec une constante, l’envie de rendre aux SDF leur « droit de cité », de signifier leur présence dans la ville, au même titre et avec les mêmes droits que ses autres habitants.
Alors que trois jeunes présentaient d’abord des wagons stationnés sur des voies de chemin de fer peu ou pas utilisées, à la Montagne Verte, l’Elsau, le quartier Gare ou le Port-du-Rhin, d’autres abordaient la question des dents creuses – exemples boulevard Clémenceau ou de Nancy – dans lesquelles pourraient s’empiler de petits modules cubiques, loués quelques euros par semaine avec gardiennage tournant.

L’un des projets des étudiants de l’Ensad, des modules qui s’intégreraient dans des dents creuses à Strasbourg – En rouge, les parties communes, en noir et gris, les chambres, sanitaires et vestiaires (Photo MM / Rue89 Strasbourg)
Autre groupes, autre projets, des « cocons » installés place de l’Université, petits cylindres en bois octogonaux équipés de rangements sous une couchette et de parois douillettes, ou des « urban wall » (murs urbains) places Kléber ou Broglie, « des espaces forts de la ville », servant le jour de panneaux publicitaires, la nuit de cabines dépliables dont la clé serait donnée au SDF par une association relais.
Œufs dorés, abris parasites et cabanes accordéons
D’autres équipes ont pensé à des « œufs dorés », mobilier urbain transformable en abri, à des échafaudages et containers modulables au gré des demandes, à des cabanes construites à base de matériaux de récupération (palettes, pneus…), à des abris « parasites » que l’on installerait en contrebas des quais de l’Ill, à des tricycles tractant des maisonnettes pliables, à des abris en accordéons pour s’adapter aux besoins d’un solitaire avec animal, d’un couple, d’une famille, etc.
A l’adresse des politiques présents, Fabienne Keller (UMP), Pernelle Richardot et Christian Spiry (PS), Alain Jund, Marie-Dominique Dreyssé et Eric Schultz (EELV), dont la plupart a applaudi le caractère « rafraîchissant » de la démarche des futurs architectes, le message lancé par Monique Maitte était clair : « Emparez-vous de ces idées, nous sommes prêts à faire des prototypes dans des délais très courts » !
Mais « on a déjà du mal à installer des bancs publics sans accoudoirs », glissait Alain Jund, adjoint au maire de Strasbourg en charge de l’urbanisme. Et d’ajouter, prudent :
« La question, c’est comment sortir des normes, les faire évoluer, pour gérer l’urgence. Mais attention à ne pas créer un monde à part, un nouvel Apartheid, qui dans 10 ans, nous amènerait à faire de la résorption d’habitat insalubre… »
Un kit de survie pour remplacer le barda de 40 kilos
« Ni une question de normes, ni une question d’argent, mais une question politique », ont jugé d’autres intervenants. « Il faut ouvrir le champ des possibles, plutôt que de ne voir qu’une somme de contraintes », a continué Eric Schultz, conseiller municipal écolo. Chiche ? Monique Maitte l’espère, mais tempère :
« On est capable d’aller assister des populations victimes de tsunami dans la minute, alors qu’ici, on a une gestion au thermomètre de la très grande précarité ! Le plan hivernal ne propose jamais assez de places et la préfecture le sait.
Il n’est pas question de sauver tout le monde tout de suite, mais de proposer des solutions intermédiaires. Pour les personnes qui vont être longues à passer à autre chose [que la rue], on a aussi imaginé un système de sac-à-dos ou sur roulettes, parce que nos bardas pèsent très lourd, de 25 à 40 kilos… Dans ce kit de survie, il y aurait une tente, un tapis de sol ultra léger, un duvet grand froid, un nécessaire de toilette, une thermos, etc., le tout bien compartimenté. »
Ce projet de kit pourrait être développé par une entreprise privée, tandis qu’en parallèle, auprès des associations, le Collectif souhaite promouvoir « l’accueil inconditionnel », sans demande de papiers, « sans règles, sans flicage ». Suite à la table ronde de lundi, 3 à 6 projets de jeunes pourraient être sélectionnés et des prototypes réalisés cet hiver avec une aide publique.
Aller plus loin
Sur Rue89 Strasbourg : le village pour SDF des Berges de l’Ain, dernière chance entre la rue et la mort
Sur Rue89 Strasbourg : quartier Gare, le concentré d’aide sociale arrange tout le monde ou presque
Sur Rue89 Strasbourg : le plan hivernal sera insuffisant, comme tous les ans (novembre 2012)
Je suis élève dans l'option de Markus Hassenteufel et voudrait souligner le fait que les propositions présentées lors de la table ronde ne sont pas des solutions, mais bien des propositions pour l'instant. Nous ne sommes pas des spécialistes, mais bien des élèves qui réfléchissons à une problématique vaste, complexe, dont nous n'avons pas les clefs. Je pense que pas ou peu d'entre nous ont déjà eu un contact proche avec ce milieu, mais nous avons choisi ce cours car nous étions sensibles à la problématique.
Je ne crois pas que nous soyons des « bobo chics » complètement détachés de la réalité. Bien sûr, des propositions sont naïves, mais si nous n'avons pas le droit à l'erreur... alors ne changeons rien à notre société, restons ou on en est, contentons nous de ce que l'on a et arrêtons de penser de façon utopique que d'autres solutions soient possibles. En outre, notre réflexion est théorique et nous ne sommes pas sur le terrain.
De plus, des propositions qui peuvent paraître naïves dans la forme sont peut-être victimes de leur image :
Avant la présentation des « œufs dorés », il y a eu toute une partie de l'exposé faite sur les structures inutilisées pendant certaines temporalités dans la ville (les parkings relais la nuit, … ). L’œuf poussait à son paroxysme la double utilisation d'une structure en y logeant deux activités complètement divergentes et contradictoires : la cabane de souvenir attrape touristes et l'habitat pour Sdfs – le summum de notre société de consommation et le logement pour ceux qui sont justement à la marge dans cette société... Ne faut-il pas y voir un projet un brin ironique et dénonciateur ? … Je ne crois pas qu'il faille le prendre au pied de la lettre et heureusement. L’œuf était une image, fruit d'une réflexion.
Je crois que le projet place Kleber participait à cette même idée. C'est un projet choc, qui, avant de loger des centaines de Sdfs, a pour but de questionner les gens qui passent sur la situation précaire des Sdfs de Strasbourg.
Je crois que ce qui fait la force des projets est aussi de se dire qu'il n'y a PAS DE SOLUTION MIRACLE, et qu'elle n'est surtout PAS UNIQUE. Les Sdfs ont tous des parcours différents, sont tous arrivés à la rue par des chemins différents, ont aussi des envies différentes, ont chacun leurs problèmes... On trouvera toujours des critiques à chaque projet, l'idée étant de les multiplier pour qu'ils créent dans l'ensemble, un réseau qui puisse proposer des alternatives différentes.
Je suis très heureuse de voir que les propositions aient suscités autant de réactions... Mais pourquoi voir les propositions comme des projets figés et terminés ? Si les propositions sont si nulles, et que l'on court à la catastrophe en réalisant des prototypes de propositions nulles, pourquoi ne pas faire part de vos idées pour améliorer ces propositions et que l'on ne fabrique pas des prototypes naïfs et sans avenir ?
Je serais très contente de pouvoir avoir un retour critique des acteurs du terrain sur nos projets, sur les orientations à prendre ou à proscrire... Bien sûr, c'est un peu tard déjà par rapport à l'avancement du travail.
Message par contre sectaire et intolérant.
Sachez camarade que la première fonction de la critique lorsqu'elle est constructive est de manifester les défauts d'un projet et de porter l'accent sur des aspects d'un problème que ceux qui sont immergés dedans (pré-notion sociologique durkheimienne) ne sont pas toujours en mesure de voir ! Et il est malheureusement une caractéristique que l'on retrouve souvent dans les associations de ne voir qu'un aspect des choses sur lequel il arrive qu'elles se crispent comme une maman frileuse à son rejeton car elles ne traitent souvent qu'un aspect spécifique d'un problème.
Je ne doute pas de la sincérité de votre engagement, mais vous ne pouvez pas ne pas avouer que le projet des oeufs constitue plus un "amusement" d'étudiants qu'une solution concrète.
La solution des containers étant elle nettement plus réaliste d'abord parce qu'elle a déjà été tentée avec succès. Que dans certains pays, scandinaves entre autres le matériau en question est même utilisé pour des maisons d'habitations "conventionnelles" en donnant des résultats esthétiques et pratiques tout à fait acceptables. Le fait est que leur usage en France a donné lieu à des productions de "villages" aux abords des villes sans réelle communication possible avec le centre et sert plus de cache misère qu'autre chose.(cf Sur Rue89 Strasbourg : le village pour SDF des Berges de l’Ain, dernière chance entre la rue et la mort)
Il y a des centaines de solutions, plus ou moins difficiles à mettre en oeuvre. Pour être réalistes, elles doivent toutes avoir une chose en commun : penser le problème dans sa globalité et ne pas se contenter d'une solution partielle qui est du coup aussi souvent partiale en tant qu'elle cache parfois les faire-valoir politiques des uns et des autres.
Même si une municipalité serait assez ridicule d'avoir donné des oeufs aux SDFs :-)
Alors je comprends que vu la gravité de la situation et les situations souvent déchirantes de misère humaine la colère vous saisisse au point d'en oublier votre orthographe, mais c'est aussi le media qui fait cela de permettre à n'importe qui de parler. Vous y compris...
Enfin en matière de "critique constructive" votre intervention ( la seule depuis la publication de l'article) ne va pas vraiment dans ce sens et le lien que vous fournissez vers une assez brouillonne page facebook ne permet en rien d'accéder à la présentation des prototypes.
Je constate de plus que la demande tout à fait justifiée de cunégonde du 14 novembre est resté sans réponse.
En conclusion le commentaire de Mangue est nettement plus constructif que le vôtre. Sans considérer que (puisque vous parlez de pseudo) je me demande qui est ce "nous" auquel on a tant de mal à accéder ? Un vague médiateur social qui a créé une page facebook ( je déteste facebook) faites de liens hétéroclites vers des associations depuis longtemps connues.
Moi j'aimerais également savoir comment accéder aux projets que vous défendez si âprement. Mais il me semble plus efficace de m'adresser directement à l'ENSAD.
Pour les autres. Rien à dire pour le moment, pour des raisons de discrétion (comme dans toutes négociations). Mais vous serez tous informés dès que ce sera possible.
"on peut continuer à faire semblant de ne pas se connaître…" ?
Message sibyllin. Le D au lieu du S était juste une erreur.Rien à voir avec dédain. Ne sur-déterminez pas les choses.
De plus certains projets comme l'abri à palettes sont bien visibles de la rue en passant devant en Tram. Il faisait -4 hier matin à Strasbourg contre -2 à Novossibirsk A l'heure qu'il est c'est le contraire (comptez 5h de décalage horaire). Mais cela vaut le coup d'essayer certains modèles exposés.
" Rien à dire pour le moment, pour des raisons de discrétion (comme dans toutes négociations). Mais vous serez tous informés dès que ce sera possible."
En un mot on est là aussi dans une logique de concurrence, de course à la subvention....
Mais il s'agit là d'un traitement partiel et partial de la chose. Comme dirait Hegel traiter la pauvreté par toutes les formes les plus diverses d'aumônes ( l'abri provisoire certes pas inutile et pas à dédaigner (sic) en faisant partie) n'est rien d'autre que de traiter les symptômes d'un mal et non pas son origine réelle qui est pour Hegel une organisation défectueuse de la société et surtout insuffisante de l'Etat.
Alors pour revenir à l'argument de Mangue sur les oeufs qui seraient soi disant là pour sensibiliser le public, pourquoi pas ?
A ceci prêt que le public est sans aucun doute déjà sensibilisé et malheureusement souvent de la mauvaise manière.
Vous parliez de dédain.... Je ne suis pas persuadé que de mettre un SDF dans un oeuf contribue à valoriser sa dignité, ni qu'il soit encore en mesure de se "payer" une auto-dérision dont la vie dans la rue lui a assurément fait perdre le sens.
Un traitement global du problème serait celui qui commencerait par réfléchir au statut juridique du SDF en lui accordant plus de droits aux soins, au logement, à la nourriture... Et surtout un accompagnement plus efficace à la réinsertion dans la mesure du possible (réinsertion ne signifiant pas ici bien entendu retour dans un moule conventionnel bourgeois, mais peut bien faire référence à l'invention de formes nouvelles d'activités dans la mesure ou à Détroit par exemple les chômeurs deviennent jardiniers et éleveurs retrouvant presque les conditions des premiers colons)
Car :
- "Comment cela s'appelle-t-il, quand le jour se lève, comme aujourd'hui, et que tout est gâché, que tout est saccagé, et que l'air pourtant se respire, et qu'on a tout perdu, que la ville brûle, que les innocents s'entre-tuent, mais que les coupables agonisent, dans un coin du jour qui se lève ?"
- " Cela s'appelle l'Aurore ! "
A ne pas confondre avec un abri bus ou un arrêt de tram.
Par contre cela fait très portail de Saint Pierre pour les pneumonies assurées...
Bravo !
Quand on sait que tous les fantassins ont toujours porté un poids approximativement de 40 kg depuis le légionnaire romain jusqu'au fantassin FELIN ( problème du coup pour le parachuter) en passant par le grenadier de Napoléon et les Marines en Afghanistan.
Et merci pour la société privée qui se fait du blé dans l'exploitation humanitaire des clodos !
un centre de consultation médicale y était implanté.
rte de Colmar, disposait en face de cette cité, de tous les commerces, (La Poste, la pharmacie, le boucher, la Coop, deux brasseries restaurants, le magasin de Presse, une crémerie,).les habitants de cette cité étaient en plein coeur de la vie des autres, "dans la ville", pas isolés, pas mis à l'écart.
une même cité existait du côté de l'hôpital Lyautey au Neuhof.
c'était du provisoire, ce provisoire a disparu dans les années 6O me semble t il.
ces maisons avaient l'aspect "cabane au canada", pas vilaines, en bois foncé d'après mes souvenirs d'enfant.
un arrêt tramway était implanté juste devant, cet ensemble de maisons s'étendait grosso modo après l'usine Fala et jusqu'à la rte de la Meinau, surtout face à la rte de la Meinau où moi j'habitais. Mes camarades d'école habitaient cette cité.
Faut il penser que jadis on savait mieux loger les gens en panne de logement qu'aujourd'hui où les plus vulnérables vivent dehors par grand froid et autres intempéries ?
strasbourgeoise de naissance, j'ai du mal à revenir dans ma ville pour voir ce spectacle désolant de gens dormant dans la rue, j'ai été encore plus choquée en reconnaissant parmi eux un ancien passager d'autobus, qui jadis, prenait le même bus que moi, et jadis
bien habillé, employé quelque part, avec un job et, des années après, je croise son visage, l'homme est assis au sol et mendie. Quel choc pour moi !
Ouvrez les cités paroissiales, ouvrez les immeubles inoccupées, ouvrez les casernes désertées, faites de la place à nos frères mais ne laissez plus personne dans la rue.
L'étude des étudiants en architecture va voir le jour quand ? sera mise en pratique quand ? dans des années plus tard assurément...
Passez une semaine sous la pluie et la neige à plusieurs dans une "habitation" de ce type et vous m'en direz des nouvelles.
Tant qu'à faire tentez de vous y préparer une bonne popote avec une bonbonne à gaz....
Entendu l'autre jour en passant dans la rue ...
Une dame bien mise d'un certain âge à un clochard assis : (se penchant avec compassion sur lui - pas trop près quand même - ) : "Mais il ne faut pas faire des enfants Monsieur ! Voous comprenez, vous ne devez pas faire d'enfants !"
Je me demandais 1/ si le mec avait quand même eu une pièce
et 2/ où la nana avait bien pu mettre son kit de stérilisation ou ses ciseaux tout simplement. :-)
Je me souviens de discussions épiques avec les personnalités politiques pour "chasser" de la place Kleber les bus "alimentaires (Resto du Coeur,...) ou autre (bus anglais d'Entraide le Relais).
Je vois aussi où sont placées les Berges de l'Ain (évoqué dans les commentaires).
Et que dire de la rue des Pauvres, ah pardon, la rue des remparts, derrière la gare.
Ah oui, et aussi les "déplacements" (avant le Marché de Noël) des SDFs du centre ville vers des coins plus reculés et sous le regard de la police municipale.
Ciel, cachez cette misère que je ne serai voir!!
"Mais attention à ne pas créer un monde à part, un nouvel Apartheid..." s'inquiète M. Jund.
N'est-ce pas déjà trop tard? Il suffit de se promener dans nos rues strasbourgeoises pour se faire une idée!!
Et votre pseudo qui semble faire référence à une chanson de Coluche, pose bien le problème....
On cache la misère parce qu'il y a des "gens" qui ne sont pas capables de la supporter.
Le pauvre (qui l'a créé ?) incommode tout aussi bien le bourgeois que le touriste, que l'Alsacien moyen !
Parce qu'il fait peur !
Alors, c'est la solution des Ghettos !
Du coup effectivement "attention à ne pas créer un monde à part comme il en existe déjà non pas seulement dans les pays pauvres mais dans les caves et les égouts des grandes villes. Je pense tout particulièrement à Hong Kong et leur projet architectural absurde qui consiste à construire une ville sur la ville.
A repenser du coup entièrement la notion d'intégration !
Vive le charité business bien pensant, on sait ce qui se cache en général derrière les culs-bénis...
Je ne parle pas des bénévoles qui sont souvent remarquables et font un super boulot la plupart du temps en dehors de quelques pervers.
Les politiques avec leur déconnexion complète rappelle effectivement la "noblesse" d'avant 1789 qui n'avait jamais vraiment travaillé (quelle horreur, laissons cela aux manants qui n'ont pas compris les bons plans réseaux-magouilles) alors que le pays s'enfonce de plus en plus dans la nullité et la pauvreté.
Cependant, je tiens à signaler que Mehmet Davaz de l'atelier Plan Libre à Strasbourg, avait conçu un "village" de reconversion pour les SDF très bien conçu, mêlant un espace privé et un espace de rencontre. Cette installation a été conçue pour la société Adoma en 2010. Le projet mérite qu'on s'y attarde.
http://gensol.arte.tv/bergesdelain/
J'encourage vivement les professeurs de l'ENSAS à suivre l'exemple de M. Hastenteufel, et à mieux impliquer les projets des étudiants dans l'actualité strasbourgeoise.
Salut!
Je précise aussi que tenter de trouver des solutions nouvelles plutôt que de laisser les gens à la rue me parait indispensable, ce qui ne veut pas dire que je ne me préoccupe pas de la crise économique et sociale qui sévit actuellement...
Un tel entichement ne se retrouve naturellement pas chez les SDFs qui ont tous un peu de réticences à se retrouver dans des structures rigides de quelque nature qu'elles soient. Et ce non pas parce qu'il n'auraient pas le désir d'une autre vie mais que naturellement quand ont depuis si longtemps souvent tombé dans la solitude de la rue on rechigne et se méfie de toute structure rigide avec forcément des règles spécifiques à commencer sur les chiens, souvent seuls compagnons de solitude qui seront les derniers que l'on voudrait abandonner.
L'expérience faite par beaucoup des foyers est une expérience de violence, de racket et de vol : d'insécurité en somme en échange d'un confort tout relatif, tant les moyens de ces foyers sont réduits.
Quant au poids, depuis la plus haute antiquité jusqu'à nos jours, le poids moyen d'un fantassin se situe entre 29 et 35 kilos. Le système FELIN pose justement problème en tant qu'il accuse un surpoids de 6 à 7 kg qui rend la mobilité et la réactivité problématique et que les spécialistes cherchent à réduire. Mais comme disait le Général de Gaule : "L'intendance n'a qu'à suivre ! "
Justement comment pourrait-elle suivre ici, l'habitat n'étant jugé que provisoire et passager ?
Et le fantassin SDFs a dans son barda (pas sur roulettes) des éléments non pas seulement de simple survie (moi je vous fais un kit de survie qui n'excède pas les deux kilos max) mais de souvenirs affectifs, de papiers nécessaires et d'objets contra-phobiques....
Sans compter qu'il existe je crois à Strasbourg même, à moins que ce ne soit à Lyon un village de containers mais tellement excentré que ni le bus, ni le tram n'y accèdent directement. Idéal cache misère....
Sans compter le problème de la réintégration qui doit être complètement repensé car les raisons de la sortie de la "normalité sociale" sont multiples, tout comme ses manifestations ( dont le phénomène SDFs n'en est d'ailleurs que la plus visible et la plus socialement embarrassantes pour les responsables publics) Mais il y en a d'autres.
Il y a certes ce que l'on pourrait appeler le circuit classique (divorce-alcool-rue) ou pour les jeunes ( conflit parental-abandon des études - marginalité) Mais aussi des traumas plus graves comme ceux des vétérans de guerre. J'ai connu des "clochards" qui me racontait des histoires incroyables liées à des épisodes militaire où l'affrontement de la mort rend risibles "tout ses jeux un peu truqué que l'on veut nous faire jouer" A voir aussi le grand problème de tous les vétérans soviétiques qui revenaient d'Afghanistan mais où le sentiment patriotique et de possibles reconversions depuis les bratvas jusque dans la chanson a aidé. Pas comme les vétérans US d'Afghanistan et d'Irak surtout lesquels comme ceux du Vietnam ont énormément de mal à se réintégrer la cause pour laquelle ils se sont battus étant loin d'être claire...
Emmaüs de ce point de vue là avait à ses débuts pas mal de vétérans d'Algérie ainsi que des Harkis. Si vous y allez aujourd'hui vous trouverez pas mal d'accents slaves...
Nourri, logés, employés, ils trouvent leur salut dans une économie parallèle non seulement parce que l'économie officielle ne veut pas d'eux mais aussi et surtout parce qu'ils sont dans l'incapacité aussi bien sociale et politique d'en accepter les valeurs.
En ce sens il faut pas négliger la force de contestation politique que constituent les SDFs ( pas tous consciemment certes, mais implicitement à tout le moins) par leur seule existence. Comme le disait Coluche et Hegel : plus il y a de pauvres, plus évidente apparaît la certitude que le système et mal fait et l'Etat mal organisé !!!
De simple oeufs sont en ce sens risibles.
Une distraction pour néophytes !
D'accord en tous points avec vous.
J'ajouterai que votre deuxième point souligne en fait une contestation politique inconsciente et implicite inhérente à l'impossibilité dans laquelle sont beaucoup de SDFs à se "réinsérer" Se "réinsérer" dans quoi aussi ? Devenir caissier chez Norma ou Lidl ? Devenir un gentil ouvrier sous-payé viré à la première délocalisation ?
Les SDfs écrivent dans la marge sociale des critiques et des commentaires dont il faut tenir compte comme l'universitaire écrit dans la marge d'un livre ou d'un doctorat des remarques utiles sur les erreurs faîtes et les améliorations à apporter.
En ce sens les marginaux sont paradoxalement une richesse puisqu'ils manifestent par leur seule existence ce qui ne va décidément pas dans nos sociétés et dont l'amélioration les ferait implicitement disparaître non pas dans une intégration bête ou une invisibilité de cache misère, mais dans une évolution sociale que seule un Etat conscient de ses insuffisances et assez fort pour les résorber serait capable !!!
A recalculer - je serais curieux - les propriétés immobilières de la ville de Strasbourg laissées en friche depuis des décennies ...
Mais vous savez tout comme moi que les foyers sont souvent rejetés par les SDFS : "peu de places, un hébergement uniquement nocturne, de la violence, des vols et du racket..."
J'adore le projet de les mettre dans des oeufs !
Cela me rappelle mon amphore...
Mais plutôt que des les mettre sur le gazon devant des immeubles de luxe ( y a des limites quand même), faudrait les mettre sous les ponts et chaque année à Pacques les enfants iraient apporter du chocolat aux SDFs !
Un Halloween inversé !
Les ricains n'ont qu'à en prendre de la graine !
Comme disait l'autre : nous n'avons pas de pétrole mais nous avons des idées. Et quelles idées !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Je me demande quand même qui trouve normal de vouloir loger des gens en plein sur la place Kléber ... Franchement j'espère qu'ils trouveront d'autres emplacements un peu plus tranquilles o_O
De jeune naïfs dilettantes !
A y remettre le bus des resto du coeur !
Une question à M. Jund, s'il passe par ici et lit l'article, j'aimerais qu'il développe son propos sur les bancs.
Cela m'a toujours choqué les partis pris d'aménagement des espaces publics ces dernières années, en particulier à Strasbourg (mais pas uniquement) : tout est fait pour que l'espace public ne soit pas confortable, agréable. Qu'il soit joli mais pas accueillant. Surtout qu'on ait pas envie de s'y poser. Je ne suis pas naif, je sais très bien que c'est volontaire, que l'on apprécierait que les touristes se sentent mieux mais ce serait faire trop de place aux pauvres dans la ville et ça, ça fait peur.
Mais, il est clair... enfin pour moi, que c'est ici un parti pris politique. Il n'y a aucune norme technique là-dedans.
Je m'interroge donc sur vos propos tels qu'ils sont rapportés, M. Jung, qui semblerait montrer que vous aussi vous déplorez cet état de fait mais qu'il y aurait des intérêts supérieurs : normatif? lobbyistes (qui dans ce cas, ce serait intéressant de savoir)? politique?
Parce qu'il me semble que vous êtes adjoint à l'urbanisme à Strasbourg. Vous semblez donc être bien placé pour défendre la mise en place de + de bancs + confortables.
c'est un petit détail mais qui est très représentatif de cette ville, plutôt de ses représentants qui semblent avoir peur de leur propre ombre.