
Le nombre de bénéficiaires de l’aide alimentaire du Secours populaire du Bas-Rhin a crû de 60% entre 2020 et 2021. En raison de l’inflation et du prix de l’énergie, l’association voit revenir des publics qu’elle avait aidés à sortir de la précarité.
Le Secours populaire du Bas-Rhin alerte sur l’explosion des demandes d’aide alimentaire : des étudiants et des personnes âgées ont rejoint le public accompagné par l’association caritative, ainsi que d’anciens bénéficiaires qui reviennent en raison de l’augmentation des prix.
Lors d’une présentation du baromètre annuel de la pauvreté du Secours populaire, Camille Vega, secrétaire général de l’antenne bas-rhinoise, a détaillé le défi auquel l’association qu’il dirige doit faire face :
« En 2021, on a accueilli plus de 9 000 personnes pour leur apporter une aide alimentaire directe, c’est 60% de plus qu’en 2020. Et depuis quelques mois, on constate que certaines personnes arrivent chez nous, ou reviennent, parce qu’elles ne parviennent plus à payer leurs factures d’énergie. »

Le Secours populaire du Bas-Rhin peut compter sur 650 bénévoles en capacité d’accueillir ces familles dans le besoin, dans des épiceries solidaires en libre-service, lors d’opérations de distribution ou de permanences. Mais la pression sur ces bénévoles commence à être difficilement supportable, comme le détaille Camille Vega :
« Les portes du Secours populaire ne sont pas faciles à pousser. Quand les gens sont là, c’est qu’ils sont en détresse et qu’ils ont besoin d’une aide immédiate. Il en résulte une certaine tension, qui est accrue lorsque la file d’attente devant nos permanences s’allonge… »
En 2020, un grosse demi-journée de permanence permettait d’accueillir une quinzaine de dossiers. Aujourd’hui, les bénévoles doivent s’habituer à traiter une trentaine de demandes dans le même laps de temps. En tout, plus de 20 000 personnes ont été reçues dans les permanences bas-rhinoises de l’association en 2021, en comptant celles qui demandent une aide alimentaire, un soutien financier pour payer les factures, ou toute autre forme d’accompagnement social.

Le Secours populaire français (SPF) distribue une aide alimentaire issue du programme d’aide européen, de ses propres collectes dans les supermarchés, des partenariats pour récupérer la surproduction de certains industriels et de dons d’agriculteurs. Face à l’ampleur des besoins, le SPF a ouvert une épicerie solidaire dans le quartier du Port-du-Rhin, étendu les horaires d’ouverture pour celle de Mutzig et du Neuhof, et cherche un local près du campus pour aider plus facilement les étudiants.
Incompréhension quant aux camps de sans-abris
Le Secours populaire n’intervient pas systématiquement dans la douzaine de campements de sans-abris qui émaillent le territoire de la ville de Strasbourg, mais l’association assure une distribution alimentaire régulière aux personnes du squat Bourgogne à la Meinau. Quant à l’accompagnement des camps, Camille Vega a du mal à dissimuler une forme de lassitude :
« On regarde avec une certaine incompréhension les pouvoirs publics se renvoyer le dossier des campements, alors que pendant ce temps, ce sont des familles, parfois avec des enfants, qui doivent chaque jour trouver les moyens de leur subsistance… Les discussions sont en cours avec la Ville de Strasbourg, pour qu’une prise en charge globale, coordonnée et régulière des besoins vitaux de toutes ces personnes soit mise en place. On attend. »
Le Secours populaire a interrogé 500 enfants de 8 à 14 ans en juin, et la moitié d’entre eux considèrent désormais la pauvreté comme « présente » dans leur univers, alors qu’elle était perçue comme lointaine ou absente auparavant.
«Tant de journaux, de témoins, de récits ont décrit, depuis, ces lieux où, parqués, agglutinés, survivaient des centaines d’êtres ; le faire, ce serait dire et répéter les mêmes mots, accumuler les mêmes adjectifs, tourner en rond autour des mêmes verbes : entassement misérable, souffrance physique, maladie, pauvreté, froid, pluie, vent qui secoue les planches, flaques qui se coulent sous la porte, peur de la police, obscurité, parcage humain, douleur, douleur partout. Un seul mot était inconnu ici, celui de désespoir. Tous disaient « un jour.. »et aucun ne doutait. "
Claire Etcherelli
Elise ou la vraie vie
Quant à l’accompagnement des camps, Camille Vega ( du Secours Populaire) a du mal à dissimuler une forme de lassitude :
« On regarde avec une certaine incompréhension les pouvoirs publics se renvoyer le dossier des campements, alors que pendant ce temps, ce sont des familles, parfois avec des enfants, qui doivent chaque jour trouver les moyens de leur subsistance… Les discussions sont en cours avec la Ville de Strasbourg, pour qu’une prise en charge globale, coordonnée et régulière des besoins vitaux de toutes ces personnes soit mise en place. On attend. »
Le Secours populaire a interrogé 500 enfants de 8 à 14 ans en juin, et la moitié d’entre eux considèrent désormais la pauvreté comme « présente » dans leur univers, alors qu’elle était perçue comme lointaine ou absente auparavant.
Par ailleurs , de manière criante et cynique
"Les dividendes proposés aux AG 2021 par les groupes du CAC40 s’élèvent à 57,5 milliards d’euros – également un record historique, .... C’est une augmentation de 33 % par rapport à 2020.
Cela représente au total une gratification de 80 milliards d’euros pour les actionnaires du CAC40 au titre de l’année 2021." *
*Tiré de "Basta"
Une semaine plus tard, de nouvelles tentes remplaceront les anciennes. On recommencera?
Et quid des personne "normale" qui galèrent pour trouver un logement et voient qu'il suffit de passer chez Décathlon acheter une tente, la planter en ville, et se voir attribuer un logement "par solidarité"? Vous en faites quoi d'eux? Des logements supplémentaires? Qui les construit et les financera?
Au passage ce ne sont pas des réfugiés mais des migrants économiques pour la plupart.