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En appel, la peine de Mike Messager réduite à 10 mois de semi-liberté

dans des vidéos à la destruction de bâtiments institutionnels et à la violence contre les forces de l’ordre. Jeudi 28 octobre, la cour d’appel de Colmar a réduit cette peine à 10 mois de semi-liberté.

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En appel, la peine de Mike Messager réduite à 10 mois de semi-liberté

D’emblée, Mike Messager exprime son soulagement. L’ancien meneur des « citoyens en colère », organisateurs des manifestations contre la loi Sécurité Globale, vient de voir sa condamnation réduite par la cour d’appel de Colmar jeudi 28 octobre. En première instance, il avait été condamné à 13 mois de prison ferme pour deux vidéos sur les réseaux sociaux appelant à attaquer les forces de l’ordre et détruire des bâtiments officiels lors d’une future manifestation. En appel, il écope à la place d’une peine aménagée de 10 mois de semi-liberté. Le militant Gilet jaune sera libre le jour, il devra passer la nuit en centre de semi-liberté à Souffelweyersheim. « C’est une première petite victoire, je ne vais pas m’arrêter là », affirme Mike Messager, qui compte se pourvoir en cassation.

« Ils me mettent la pression pour que je la ferme »

Un an plus tôt, Mike Messager n’aurait manqué aucune manifestation à Strasbourg. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Un mélange de résignation, « marcher en ville le samedi, ça sert à rien », et de pression des autorités :

« Pendant les sept mois de procédure, dès que j’étais à Strasbourg, peu importe manifestation ou pas, j’ai subi des contrôles systématiques. Ils me mettent la pression pour que je la ferme. Les gendarmes viennent même à la maison parce que je fais de la musique ou que je travaille avec des outils. J’ai déjà pris deux amendes pour tapage diurne… »

« 13 mois ferme, c’était complètement irrationnel »

L’avocate de Mike Messager se dit « ravie de voir que la peine a été aménagée et réduite. Au vu des faits, 13 mois ferme c’était complètement irrationnel ». Me Leslie Ulmer s’étonne néanmoins des méthodes employées à l’égard de son client. Elle raconte notamment la sortie d’audience à Colmar :

« Vers midi, le 28 septembre, un petit équipage de policiers a embarqué Mike Messager à la sortie de la cour d’appel. Ils l’ont placé en garde à vue avec un mandat d’arrêt complètement illégal (relatif à la condamnation initiale ndlr). Pour rappel, en matière de délit politique, le juge ne peut pas décerner de mandat d’arrêt. Mon client est donc sorti du commissariat trois heures plus tard… »

Faute d’appel, l’autre accusé incarcéré

Accusé des mêmes propos incitants à la destruction et à la violence contre des policiers, Mathias C. avait aussi été condamné à 13 mois de prison ferme en première instance. Mike Messager ne peut s’empêcher de penser à son « collègue » ce jeudi 28 octobre : « Il avait fait appel mais il s’est rétracté, donc là il est en maison d’arrêt à Nancy. Il doit sortir en début d’année 2022. »

L’ancien meneur des « citoyens en colère » compte profiter de cette peine aménagée pour « faire une formation dans une animalerie la journée, c’est ce que j’ai toujours voulu faire. J’osais pas avancer avant à cause de la procédure. Là, maintenant, je peux me projeter et je peux avancer. »


#Cour d'appel

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