
Le salon des vidéastes NeoCast, qui s’est tenu au Zenith à Strasbourg ce week-end, a réuni plus de 5 000 participants. Mais en coulisses, les bénévoles ont dû faire face à des plannings chargés, des ratés de logistique et des comportements peu amènes de l’équipe organisatrice. Face à la bronca sur les réseaux sociaux, cette dernière promet de s’améliorer.
La NeoCast, c’est le salon des nouvelles pratiques vidéos : 79 chaînes YouTube étaient présentes à Strasbourg ce week-end, dont des stars du net comme Cyprien. Et pour sa seconde édition, le salon a vu les choses en grand, puisqu’il a quitté le Palais de la musique et des congrès pour les bâches acidulées du Zenith.
Mais c’était peut-être un peu trop grand, du moins pour l’équipe organisatrice composée d’une douzaine de personnes. Plusieurs ratés logistiques successifs ont sérieusement ébranlé les quelques 80 bénévoles qui étaient venus, parfois de loin, pour assurer l’accueil de plus de 5 000 participants sur deux jours. Dans un groupe à l’accès restreint sur Facebook et sur Twitter, les bénévoles font part de leurs déconvenues.
Station debout pour le bénévole handicapé
Jérémie, venu de Toulouse dès le vendredi et souffrant d’un handicap, a pourtant été affecté à des postes réclamant une station debout prolongée :
« J’avais prévenu l’organisation que je ne pouvais pas assurer de gardes statiques, mais ils n’en ont pas tenu compte tellement c’était désorganisé. J’ai dû payer mon repas du vendredi soir et le lendemain, me contenter avec d’autres bénévoles des restes du carré VIP. J’ai dû dormir à même le sol la première nuit et une bonne partie de la deuxième nuit. Quelque chose devait être cassé dans la climatisation du Zenith, puisqu’il faisait extrêmement froid en journée et très chaud dans les loges. Au final, ce week-end a été très éprouvant ».
Et cerise sur le gâteau, chaque bénévole a dû s’acquitter de 20€ pour adhérer à l’association Stras’Event, partenaire de la NeoCast pour ses bénévoles. Cette adhésion couvrait notamment les frais d’assurance des bénévoles, autour de 1 900€. L’association, habituée à faire appel à des bénévoles, a fait profiter l’entreprise organisatrice de la NeoCast d’une extension de son contrat.

Des vidéastes donnent de la voix
La situation des bénévoles a même attiré l’attention de certains vidéastes ayant participé à NeoCast et qui ont posté publiquement leurs ressentis. Coralie Brillaud, de Les Topauvores, résume :
« On a été choqués d’apprendre que les bénévoles payaient si cher pour avoir le droit de travailler ! Parce que c’est du travail, rien d’autre. Je milite un peu dans le mouvement #OnVautMieuxQueÇa et franchement, à quoi ça sert de se battre si dans les salons comme celui-ci, les jeunes acceptent de tout faire parce que ça a un côté cool ? Les bénévoles n’avaient même pas le droit d’approcher les vidéastes. Quand j’ai demandé de l’aide avec mes cartons à l’un d’entre eux, il a hésité de peur de se faire réprimander s’il était vu avec moi ! »
De son côté, GingerForce1 a également dénoncé les conditions d’emploi des bénévoles :
« Terrifiée par les organisateurs »
Bénévole en provenance de Paris, Maëlle, le prénom a été modifié, indique qu’elle était « terrifiée par les organisateurs » :
« On nous empêchait de quitter nos postes pour aller chercher de l’eau. Et quand on était en pause, on nous le reprochait parce qu’il n’y avait pas assez de bénévoles pour remplir les tâches. Aucune de mes remarques n’a été prise en compte par les organisateurs, et pire, le dimanche soir, on s’est fait engueuler parce qu’on s’était ouverts de nos problèmes aux vidéastes et qu’on “n’avait pas à se plaindre”. »
Pour d’autres bénévoles, la situation était certes tendue mais l’ensemble des problèmes seraient plutôt à mettre sur le compte d’une mauvaise communication entre les bénévoles et l’organisation.
De son côté, cette dernière reconnaît « des ratés » comme l’explique Berteline Steger, en charge de la logistique pour NeoCast :
« Samedi matin, un prestataire a oublié de livrer l’eau en bouteilles. Ce qui fait qu’on a donné comme consigne aux bénévoles de faire durer les quelques bouteilles que nous avions. Mais la remarque a été pris comme une limitation pour tout le week-end alors que nous étions immédiatement partis en chercher d’autres ! C’est vrai qu’on a limité l’accès des bénévoles à l’espace détente des vidéastes, mais c’est parce qu’il y a eu trop d’abus l’année dernière. Et puis 7 bénévoles sur 90 ne se sont pas déplacés, une dizaine ne sont pas revenus après la relève, ce qui a reporté la charge de travail sur les autres ».

L’organisation prête à entendre les critiques
Au final, Berteline Steger regrette de n’avoir pas institué un échelon intermédiaire entre les bénévoles et elle :
« On n’a pas assez questionné le rôle des bénévoles, ce qui a généré des frustrations. Et ça, il faudra qu’on le prenne en compte pour la troisième édition et qu’on ménage des temps pour que les vidéastes et les bénévoles puissent se rencontrer ».
Étudiant strasbourgeois à l’Edhec et responsable de NeoCast, César Le Messager, 23 ans, pointe un malheureux « concours de circonstances » :
« On attend que tout ça se calme pour faire le point et étudier ce qu’il s’est passé, afin d’en tirer les conclusions qui s’imposent. Mais les bénévoles sont essentiels à NeoCast. Contrairement à ce qui a été dit sur les réseaux sociaux, on les considère tous comme des personnes à part entière et leur satisfaction faisait aussi partie de nos objectifs. »
NeoCast est organisé par la M².A.N.Kind, société par actions simplifiées dont César Le Messager est le président. À 15€ l’entrée journalière, NeoCast a probablement généré un chiffre d’affaires proche de 80 000€. Un montant que n’a pas voulu révéler César Le Messager mais, assure-t-il « personne n’a été payé » :
« L’organisation a été assurée par une quinzaine de personnes qui sont toutes bénévoles. Les vidéastes non plus n’ont pas été payés, seulement défrayés pour leurs trajets et leur hébergement ».
Reste que l’emploi de bénévoles dans le cadre d’une manifestation commerciale ne peut se faire qu’à plusieurs conditions, dont l’absence d’un lien de subordination.
https://twitter.com/dirtybiology/status/727823261749383168
Le site et le livret d'accueil indiquaient spécifiquement, je cite : "La sortie de l'enceinte du Zénith est exceptionnelle (sauf sortie définitive). Elle pourra se faire sur demande, à l'agent de sécurité qui vous apposera un tampon sur la main."
En tant qu'handicapée, j'ai demandé l'autorisation d'aller à ma voiture, afin de pouvoir m'allonger et me reposer avant de reprendre les conférences.
Réponse simple de l'agent de sécurité : "Non. Toute sortie est définitive." Les bénévoles n'étaient même pas au courant de cette possibilité de sortie exceptionnelle.
Si une jeune fille d'1m54, 45kg, en béquilles et en souffrance ne représente pas une bonne justification pour une sortie exceptionnelle, je ne vois pas ce qui peut l'être.
J'avais fait près de 900km de trajet pour pouvoir assister à cette convention. Et là on me disait clairement : soit de passer ma journée à souffrir en y restant, soit de rater pratiquement une journée entière pour laquelle j'avais payé.
Merci la Néocast.
PS : Je suis toujours à la recherche de ce merveilleux bénévole, se faisant appeler "Gandalf", et qui m'a gentiment donné une chaise pour la file d'attente d'Axolot, me permettant d'attendre mon tour assise. J'aimerai pouvoir le remercier une fois de plus.
Je ne remercierai pas, en revanche, la bénévole qui a voulu que mon conjoint quitte la file d'attente de Dirty Biology sous prétexte qu'il n'avait pas de ticket. J'avais un ticket et j'avais besoin de lui pour tenir debout sans trop souffrir. Mademoiselle, la prochaine fois, réfléchissez un peu avant d'hausser la voix de la sorte.
Du reste, moi je retiendrais surtout une organisation complètement en décalage avec un événement d'une telle envergure et le Zenith n'est clairement pas le lieu pour un tel événement
Oui c'est vrai, il y a eu un problème logistique ... des bémols qui ont fait que tout ne c'est pas passé comme prévu ...
Mais des cette article ne précise pas que ... ce n'est que la deuxième édition de la convention mais, en plus leurs première au grand Zénith ...
En ce qui concerne la cotisation ... pour ma part ça ne ma pas choqué qu'on me demande de cotiser pour participer... sur d'autre convention aussi on m' demandé de cotiser pour y participer...
Et je tiens aussi à préciser que malgré les problème qu'on a du exposé, tout les bénévoles que j'ai rencontré était généralement content de participé, et que j'ai pu lire énormément de post sur le groupe privée de bénévole qui remercier les vidéaste, bénévole, orgas et j'en passe ...
Vous ne nous aidez pas.
Il y a toujours des éléments à améliorer, mais ça ne se fera pas par une vague de critiques dans l’espace publique. J'ai plutôt l'impression que certains ne sont là que pour vider leur seau d'ordures.
Autant je suis à fond pour le bénévolat dans le cadre d'une association sans but lucratif, autant je trouve ça assez moyen de le faire pour une entreprise commercial.
Le bénévolat dans ces gros évènements permet de limiter les frais et garder une certaine indépendance, sinon on tombe sur des orga comme la vidéo city qui est organisé a 100% par une société, en l'occurance un network, il n'y a aucun bénévole, tout les gens y travaillant on été payé.
Vous pouvez remarquer que la néocast bien qu'ayant des partenaires on n'y voit aucune pub derrière les vidéastes ou en gros a coté du nom de la convention.
Et un bénévole portant un projet est forcement plus à l'écoute des visiteur qu'un service d'ordre.
le coté société permet d'avoir accès a de bon service de com, et de diffuser nationalement, et donc de faire une grosse convention nationale de suite.
Rue89Strasbourg fait un article sur la "conditions des bénévoles" alors qu'ils ne se sont même pas déplacés à la convention.
C'est vraiment dommage car l'événement a une raison d'être et je trouve l'intention très louable. Mais les conférences sur le fond n'attirent pas le même public que les FAQ et les dédicaces. J'aimerais vraiment y revenir et j'espère que l'organisation saura entendre les critiques constructives faites. Je ne néglige pas le travail qui a été fait pour l'organisation mais j'espère vraiment que ces critiques seront entendues pour les prochaines éditions.
J'ai pas trouvé leur article méprisant, après c'est dommage qu'ils aient pas fait d'article sur la convention en elle même. Mais l'infos dans cet article mérite d'être traité.
Sachant que le témoignage principal est celui d'un bénévoles qui s'est fait recarder pour ne pas avoir respecté les règles, qu'il a été encouragé par les 2 initiatrices de la campagne de dénigrement, le tout sur un fond de rapport fan/vidéaste ...
on peut s'interroger sur son impartialité.
Dommage que l'article soit majoritairement à charge et ne relate en rien les nombreux témoignages de personnes (public, bénévoles, vidéastes, orga) extrêmement satisfaites de cette manifestation majeur qui véhicule l'image de Strasbourg au National.
L'article et l'organisation pointe un truc principale qui manquait, une couche intermédiaire entre les bénévoles et le staff, a savoir des gens qui on une vision plus global et on déjà œuvré dans le bénévolat, qui puisse gérer au plus près et ensemble les petits problèmes car une personne qui est référent de 4 ou 5 autres et qui bosse avec eux est plus efficace que 4 personnes face à 50 autres.
Il faut bien voir que la convention est a sa 2eme édition, dans un autre endroit que la première édition, plus grand et plus compliqué a gerer, ce qui vaut plus ou moins à une première édition avec son lot de problèmes.