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Cinq jours de luttes féministes aux Bibliothèques Idéales

Le Temps des féminismes se tiendra sur 24 au 28 janvier à la Bibliothèque nationale universitaire et dans les librairies de Strasbourg. Cinq jours de rencontres et de spectacles autour des luttes féministes, de l’après #MeToo aux droits LGBT+ sans oublier les persistantes violences sexistes.

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Cinq jours de luttes féministes aux Bibliothèques Idéales

Après une édition réussie l’année dernière, les Bibliothèques Idéales tendent à faire de leur Temps des féminismes un rendez-vous annuel. Du 24 au 28 janvier, la deuxième édition accueillera plus d’une soixantaine d’artistes et d’auteurs – enfin surtout d’autrices. Ils et elles seront présents à la Bibliothèque nationale universitaire (BNU) et dans certaines libraires pour partager leurs réflexions, leurs vies et leurs combats avec les Strasbourgeois. L’historienne Michelle Perrot, la militante écologiste féministe Fatima Ouassak ou encore la podcasteuse Lauren Bastide sont annoncées… 

Parmi les trente rendez-vous proposés, Rue89 Strasbourg a sélectionné un rendez-vous par jour :

Noufissa Kabbou sera en concert à la BNU pour parler des femmes qui ont marqué sa vie. Photo : DR Viverge

Les échos du Maroc de Noufissa Kabbou

Certains rendez-vous seront payants, notamment les spectacles contrairement au reste des rencontres qui restent gratuits. Il faudra donc compter 10€ pour réserver une place au spectacle de Noufissa Kabbou, à la BNU mercredi 24 janvier à 20h. Autrice et chanteuse, elle sera accompagnée à la guitare, la trompette et la contrebasse pour partager les portraits des femmes marocaines qui ont marqué sa vie. Elle rendra ainsi hommage à sa mère, ses sœurs, ses amies et à travers elles toutes les femmes du Maghreb et d’ailleurs qui relèvent au quotidien des défis souvent invisibilisés.

Deux autres concerts auront également lieu à la BNU. Celui de Léopoldine HH chantant Serge Rezvani en sa présence le samedi à 20h30 (gratuit). La chanteuse avait fait sensation avec son hommage à Christophe en septembre. Le dernier spectacle est aussi un hommage, à Schubert cette fois. Se retrouveront sur scène la harpiste Anja Linder, le violoniste Laurent Korcia et la comédienne Pauline Lefèvre, dimanche 28 janvier à 19h (20€).

Laurie Darmon est autrice, mais également compositrice et interprète. Photo : DR

Laurie Darmon a des mots pour accepter nos corps

Face aux images publicitaires, à l’omniprésence des photos, au body positive, aux représentations encore manquantes de certains physiques, le rapport au corps reste un sujet complexe qui poursuit dans l’intimité. Jeudi 25 janvier à 17h à la BNU, l’autrice-compositrice-interprète Laurie Darmon s’emparera de ce thème à travers une lecture musicale tiré de son livre Corps à cœurs. Pour évoquer le cheminement universel qui mène d’une personne à l’acceptation de son corps, elle y raconte ses dix ans d’anorexie qui l’ont poussé à arrêter ses études et partage les parcours de huit autres personnalités.

Emmanuel Beaubatie, Antoine Idier, Pochep et Sonia Tir se retrouveront le 26 janvier à 18h à la BNU. Photo : DR

Résistance queer et parcours LGBT+

Une rencontre croisée autour des parcours et des droits des personnes LGBT+ aura lieu vendredi 26 janvier à 18h à la BNU. Parmi les invités, Sonia Tir, ancienne journaliste notamment pour Brut ou C Politique, analyse la visibilité LGBT en politique dans son livre Sortir du placard-LGBT en politique

Elle échangera avec le sociologue Emmanuel Beaubatie. Spécialisé dans l’étude des genres, il a l’habitude d’en questionner les frontières et d’étudier le parcours de celles et ceux qui ont décidé de transitionner. Dernier participant à cette rencontre, le duo formé par le sociologue Antoine Idier et l’auteur de BD Pochep. Ensemble, ils ont sorti la BD Résistances Queer qui revient sur la construction et la transformation des personnes LGBT+, de la réappropriation des insultes, aux différentes formes que prennent leurs luttes pour leurs droits. 

Rose Lamy, Capucine Delattre et Léontine Behaeghel témoignent de la vie des femmes depuis la vague #MeToo. Photo : DR

Le monde post #MeToo décortiqué

Trois autrices de la jeune génération se retrouveront samedi 27 janvier à 17h à la BNU pour partager leur vision de la société après la vague #MeToo (ce mot-clé qui a libéré la parole des femmes harcelées dans leur travail sur les réseaux sociaux). Car si ce mouvement a été salutaire pour rendre visible l’ampleur des agressions sexistes, trop de femmes continuent de souffrir face à des hommes en situation de pouvoir. Rose Lamy, militante française féministe connue pour son compte Instagram Préparez-vous pour la bagarre s’attaque dans son dernier livre à l’image politique et intime du « bon père de famille » :

« Qui était mon père ? Un héros parti trop tôt ? Un monstre misogyne coupable de violences ? La réalité se situe au-delà de ces stéréotypes. Il n’était ni un monstre ni un héros, c’était un homme statistiquement normal. Un bon père de famille. »

Rose Lamy, autrice d’En bons pères de famille

À ses côtés seront présentes Capucine Delattre et Léontine Behaeghel, respectivement autrices d’Un monde plus sale que moi et de Cinq petites tristesses, deux romans qui fixent en héroïne des jeunes filles d’aujourd’hui en prise avec l’amour. Derrière ce mot charmeur, elles découvrent la manipulation, la violence, le puissant sentiment d’ascendance… De quoi rappeler à certains que le poids d’une société patriarcale est encore un poison bien présent dans notre société et que les luttes féministes n’ont rien perdu de leur pertinence.

À travers trois regards singuliers, les autrices invitées à cette rencontre dénoncent les manquements des services publiques face à ce problème, que ce soit ceux de la justice, de la police ou des politiques.Photo : DR

Trois voix contre le silence des féminicides

Depuis plusieurs années, les féminicides (meurtre d’une femme par son conjoint ou ex-compagnon) sont de plus en plus dénoncés en mettant en exergue leur signification politique : l’oppression des femmes par des hommes allant jusqu’à la violence physique et au meurtre. À travers trois regards singuliers, les autrices invitées à cette rencontre, dimanche 28 janvier à 18h à la BNU, dénoncent les manquements des services publics face à ce problème, que ce soit ceux de la justice, de la police ou des représentants politiques.

À partir d’un féminicide, Laure Daussy, journaliste d’investigation, retrace le quotidien des femmes dans les quartiers populaires que la réputation de « fille facile » menace constamment et qui peut avoir des effets désastreux. De son côté Laurène Daycard, membre du collectif des Journalopes, a fait 7 ans d’enquêtes fouillées sur les féminicides. Partant du constat que seul 1% des viols aboutissent à une condamnation et que près de 80% des plaintes des femmes pour violences dans le cadre conjugal sont classées sans suite, l’avocate Violaine de Filippis a enquêté sur le parcours des femmes victimes de violences face à la justice. 


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