« Nous crions avec vous. » C’est l’inscription sur la banderole qu’ont déployée les membres du collectif des Lycéen·nes autonomes contre l’autorité répressive (Lascar), tantôt devant le lycée Fustel de Coulanges, tantôt devant Les Pontonniers. Jeudi 20 novembre 2025, ils sont une centaine à bloquer leurs deux lycées. « On dénonce l’inaction du gouvernement face à la guerre au Soudan, la crise humanitaire de Gaza, la reconstruction de Mayotte ou encore la situation au Kurdistan », évoque un lycéen mobilisé devant le lycée Fustel de Coulanges.
Devant leurs établissements, les lycéens mobilisés ne sont pas seuls. Il y a quelques professeurs, surtout là pour s’assurer de leur sécurité et des membres du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), venus en soutien.
« On se mobilise pour tous les pays colonisés, avance une lycéenne mobilisée devant Les Pontonniers. On a beaucoup d’empathie pour les humains que nous voyons derrière les images choquantes tous les jours. On est très en colère contre l’inaction du gouvernement sur les questions coloniales, et contre les policiers qui nous empêchent de le montrer », glisse-t-elle.
Cette élève avait été placée en garde à vue dans le cadre des blocages du 11 septembre, suite au mouvement « Bloquons tout » du 10 septembre. Au moins cinq lycéens avaient été arrêtés, « après des courses-poursuites dans la ville », se souvient un jeune de Fustel. Il l’assure :
« On se fait gazer ou arrêter à chaque fois, mais ça ne nous dissuade pas, on continue pour montrer qu’on n’a pas peur. »
Un lycéen en garde à vue
Une quinzaine de policiers sont présents, jeudi 20 novembre. Après sommation, ils finissent par disperser les élèves. En fin de matinée, un membre des Lascar est arrêté et placé en garde à vue. Pour deux lycéens, âgés respectivement de 16 et 17 ans, la réponse des policiers est « excessive et disproportionnée » face à un mouvement « pacifique ». « On n’a jamais vu un camarade attaquer un policier, mais on ne peut pas dire l’inverse », argue l’un d’eux.
Ces Lascar sont révoltés et n’ont pas le sentiment d’être écoutés, ni par les adultes, ni par les autres jeunes moins politisés : « On se mobilise à cause d’une situation globale qui nous concerne tous, qui devrait tous être révoltés, alerte un autre lycéen sur place. On se doit d’informer les autres jeunes que ça les concerne aussi. »


Chargement des commentaires…