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Campement des Remparts : deux mois avant une évacuation

Le tribunal des référés a ordonné jeudi aux occupants du terrain appartement à la Ville de Strasbourg près de la rue des Remparts, derrière la gare, de « délaisser et rendre libres » les lieux qu’ils occupent depuis le printemps. La décision est assortie d’un délai de deux mois, à compter de la notification. Un campement s’est …

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Campement des Remparts : deux mois avant une évacuation

Le tribunal des référés a ordonné jeudi aux occupants du terrain appartement à la Ville de Strasbourg près de la rue des Remparts, derrière la gare, de « délaisser et rendre libres » les lieux qu’ils occupent depuis le printemps. La décision est assortie d’un délai de deux mois, à compter de la notification.

Un campement s’est formé près des Bastions et du centre d’hébergement d’urgence, avec des tentes et des abris de fortune occupés par une centaine de personnes, essentiellement des demandeurs d’asile et leurs famille. Constatant la situation, la municipalité a demandé à la justice de prononcer l’évacuation des lieux.

Lors de l’audience le 12 septembre, l’avocat des famille Me Sophie Schweitzer ne se faisait guère d’illusion sur la décision de justice, le droit étant du côté de la Ville de Strasbourg.

Une centaine de personnes vivent sous les tentes des Remparts. (Photo Rue89 Strasbourg / Quentin Tenaud)

Les différentes parties satisfaites

Marie-Dominique Dreyssé, adjointe au maire de Strasbourg en charge des solidarités, espère que ce délai permettra de trouver des solutions :

« La décision nous reconnaît le droit de disposer de ce terrain et enclenche le processus. Maintenant, c’est à l’État de trouver des solutions de logements pour ces personnes, aux situations très variables. Nous sommes donc attentifs aux propositions qui seront faites et qui permettront de fermer ce camp dans la dignité et le respect des personnes. Mais dans tous les cas, nous n’accepterons pas qu’un camp s’installe dans la durée à cet endroit ni ailleurs en ville. »

Mais l’État n’a guère de solution à proposer à la plupart de ces personnes, qui sont bien souvent déboutées du droit d’asile. En outre, les associations d’aide aux personnes sans-abris et demandeurs d’asile dénoncent le manque de logements décents proposés aux réfugiés et pointent qu’aucune place n’est disponible.

Le maire de Strasbourg, Roland Ries (PS) abonde dans ce sens :

« Il était impossible de tolérer que des camps se mettent en place de manière non-autorisée. Je ne veux personne à la rue contrairement à ce qui a été dit. Il faut faire en sorte que ceux qui sont en situation régulière, ce qui est le cas de ceux en attente d’une décision, aient une solution et ceux en situation non-régulière soient reconduits à la frontière, car c’est la loi. La décision laisse un peu de temps pour trouver une solution et nous sommes en contact avec les services de la Préfecture pour savoir comment répondre. »

Pour Me Sophie Schweitzer, qui défend la plupart des personnes installées, cette décision est aussi une bonne nouvelle :

« D’une part, le démantèlement du camp est impossible avant deux mois et d’autre part, ça laisse du temps à la préfecture et à l’office de l’immigration de trouver des solutions. Et j’ai maintenant le temps de préparer les recours. »


#Justice

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