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La hausse du coût de l’énergie provoque une poussée écologiste à la Collectivité d’Alsace

Lors de la séance plénière de la Collectivité européenne d’Alsace jeudi 20 octobre, les élus de l’assemblée départementale doivent approuver une série d’engagements afin d’opérer une transition écologique à l’horizon 2030.

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La hausse du coût de l’énergie provoque une poussée écologiste à la Collectivité d’Alsace

La Collectivité européenne d’Alsace (CeA) va devenir écologiste ! Mais attention, « pas une écologie dogmatique », prévient tout de suite son président, Frédéric Bierry (Les Républicains) mardi 18 octobre lors d’une présentation à la presse d’une série de 30 engagements en faveur de la transition énergétique et écologique :

« Il ne s’agit pas d’imposer des comportements par des grands schémas mais plutôt de favoriser les initiatives locales, comme des réseaux de chaleur à partir des ressources des territoires. Je crois à la force des colibris. »

Parmi ces 30 engagements censés être approuvés le 20 octobre en séance plénière : baisser de 40% la consommation d’énergie des bâtiments de la collectivité et atteindre 50% d’énergie renouvelable pour les besoins restants. C’est ambitieux, mais la CeA n’a pas le choix : les trois-quarts de ses dépenses d’énergie proviennent des 147 collèges alsaciens et 66% sont chauffés au gaz, dont le prix va augmenter de 465%. « Il faut qu’on prenne ce qu’il se passe avec le gaz et l’électricité comme un coup de semonce », a averti Frédéric Bierry.

Lara Million (à gauche) et Catherine Graef-Eckert (à droite), vice-présidentes de la Collectivité européenne d’Alsace. Photo : PF / Rue89 Strasbourg / cc

La CeA promet aussi de planter un million d’arbres, avec les accompagnements nécessaires sur les essences adaptées, les chemins coupe-feu, etc. Les autres engagements ne sont pas chiffrés de manière aussi précise. Il s’agit par exemple de « poursuivre le plan photovoltaïque », de créer des « pépinières de biodiversité », de promouvoir les énergies renouvelables, de rénover les logements pour mieux les isoler, d’accompagner les projets de géothermie profonde, l’agriculture locale ou encore les circuits courts.

Des mesures « dynamiques et positives »

Vice-présidente en charge de la transition énergétique et climatique, Catherine Graef-Eckert précise :

« On a tous beaucoup entendu parler de “plans de sobriété” mais je préfère parler d’efficacité énergétique. Car interdire, taxer, sobriété, ça n’arrange rien à la situation. Bien sûr, il faut faire face à la crise, mais avec ce plan de 30 engagements, nous nous engageons dans le temps long avec des mesures dynamiques et positives. »

Les quelques 6 000 fonctionnaires de la Collectivité d’Alsace sont mis à contribution dès novembre, qui sera un « mois vert » au cours duquel ils seront invités à indiquer quelles sont les mesures d’économies personnelles qu’ils sont prêts à prendre dans leur vie professionnelle. Dans les collèges, une prime sera accordée en bonus de la dotation de fonctionnement aux établissements qui auront réussi à faire baisser leur consommation d’énergie.

Pas très convaincant selon l’opposition écologiste

Florian Kobryn, conseiller d’Alsace d’opposition (EE-LV), salue la prise de conscience de la collectivité mais déplore encore trop d’engagements contraires à l’écologie :

« Les objectifs de plantation d’arbres et envers les forêts sont bienvenus, mais des projets inutiles et écocides (stade de biathlon au Champ du Feu, téléphérique au mont Sainte-Odile, etc.) restent programmés. En outre, l’ancien Département du Haut-Rhin avait comme objectif 100% d’énergie renouvelable avant la création de la CeA… Avoir 50% en Alsace, ce serait bien mais j’ai du mal à y voir une avancée. De même pour la ressource en eau, que le président dit vouloir préserver, mais sans remettre en cause le modèle agricole industriel. Sans volonté politique forte, les “bonnes pratiques” citées dans les 30 engagements ne suffiront pas. »

Ces 30 engagements pour 2030 doivent encore être précisés lors de travaux en commission, et, détaille Catherine Graef-Eckert, ils ont vocation à être adaptés par rapport aux capacités de la collectivité et à l’évolution de la situation climatique et environnementale.


#collectivité européenne d'Alsace

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