
Un comité de soutien pour le squat de l’Hôtel de la Rue, route des Romains à Koenigshoffen, s’est constitué suite à l’audience du mardi 9 juin. La Ville de Strasbourg demande l’expulsion des familles sans délai et une indemnité de 3000 euros.
La soixantaine de « premiers signataires », dont le directeur du centre Bernanos, Thomas Wender, ou la directrice jusqu’à 2019 de l’association Lupovino, Marie Amalfitano, reproche à la municipalité de ne pas « proposer de solution alternative ».
Les candidats interpellés
Ils voient dans cette requête une contradiction avec les prises de position solennelle de la Ville de Strasbourg, à l’origine de l’association nationale des villes et territoires accueillants (ANVITA) en 2018 ou du « Manifeste pour un accueil digne des personnes migrantes vulnérables » de 2019.
Ces Strasbourgeois attendent une prise de position des trois candidats et candidats restant à la mairie de Strasbourg (Jeanne Barseghian, Alain Fontanel et Catherine Trautmann), qui seront en fonction le jour du jugement, le 9 juillet.

La tribune complète
Mardi 9 juin 2020, la ville de Strasbourg a maintenu sa demande d’expulsion des personnes logeant au 91 route des Romains depuis l’été dernier. La ville demande l’expulsion de ces familles sans délai, et une indemnité d’occupation de 3 000 € par mois au responsable identifié, M. Edson Laffaiteur.
L’«Hôtel de la Rue», situé au 91 route des Romains, accueille depuis près d’un an de nombreuses personnes de toutes origines : près de 800 y ont séjourné, 120 y vivent actuellement, dont des familles avec enfants, qui étaient à la rue. Cet hébergement a permis notamment la scolarisation continue des enfants qui jusque-là n’avaient droit qu’à une
scolarité en pointillés. Au-delà, il a souvent accueilli dans l’urgence, de nombreuses personnes, parfois envoyées par les services en charge
de l’accueil d’urgence.
Malgré ces acquis, la ville de Strasbourg maintient sa plainte contre le président de l’association la Roue Tourne, qui gère le lieu, et sa demande d’expulsion. Sans proposer de solution alternative pour toutes les personnes. Sans réfléchir à ce qui pourrait être tiré de positif de cette expérience.Au mépris des valeurs d’humanisme dont elle se revendique. Au mépris de sa place parmi les membres fondateurs de l’association nationale des villes et territoires accueillants (ANVITA), créée à Lyon le 26 septembre 2018. Au mépris du « Manifeste pour un accueil digne des personnes migrantes vulnérables » en 2019. Au mépris de la convention
internationale des droits de l’enfant (convention des nations unies du 20 novembre 1989) et de ses droits à l’éducation (art 28) qui ne sont pas garantis lorsque la scolarité est interrompue du fait des expulsions et des mises à la rue.
En nous référant à ces engagements, nous apportons notre soutien sans réserve à Edson Laffaiteur ainsi qu’à tous les habitants de l’Hôtel de la Rue qui y ont trouvé refuge depuis plus d’un an.
Nous demandons :
- Que la Ville de Strasbourg et les candidats encore en lice à l’élection municipale retirent sans délai ou s’engagent à retirer la plainte visant à expulser les personnes actuellement logées au 91 route des Romains ;
- À défaut, que les candidats s’engagent, s’ils sont élus, à ne pas faire exécuter un jugement qui autoriserait l’expulsion le 9 juillet prochain ;
- Le cas échéant, que la ville de Strasbourg reloge toutes les personnes occupant actuellement le 91 route des Romains, indépendamment de leurs situations administratives, et en garantissant la continuité de la scolarité des enfants.
Aller plus loin
Sur Rue89 Strasbourg : #Enjeux2020 – L’humanisme rhénan à l’épreuve des faits
Dans un contexte d’accroissement des demandes de protection au titre de l’asile, en France et plus particulièrement dans le Bas-Rhin, la Ville s’est engagée à renforcer ses dispositifs de droits communs et développer une politique volontariste pour répondre aux besoins fondamentaux d’autonomie et d’inclusion des personnes migrantes nouvellement arrivées".
Les mots de certains élus de la Ville ont-ils encore un sens ? On a ici une preuve, sur ce cas précis, de la contradiction entre un [affichage généreux à tout vent] et une pratique qui est plus que regrettable. La ville hospitalière souhaite-elle devenir inhospitalière ? Est-elle d'ailleurs tellement hospitalière ?? Quelles solutions sont proposées ? Certes l'État a la principale responsabilité de l'hébergement, mais ceci ne dédouane pas ceux qui ont engagé une demande d'expulsion. Je rappelle que la Ville a clos par de solides barricades en bois ou autres la totalité des sites ou des migrants se regroupaient traditionnellement (Canonniers,Ducs d'Alsace, Parc Bergerie etc.). Voilà donc un bel accueil !!
On ne veut pas de SDF dans la rue! on ne veut pas qu' un EDSON les en sorte, on ne veut pas trouver de solution autre! En deux mots:on ne veut ni les voir, ni le savoir, ni reconnaître une réalité: ces gens sont là sans ressources et se trouvent dans une situation inhumaine :ON EXULSE!