
La Ville vient de lancer un numéro vert pour canaliser l’élan de solidarité envers les réfugiés. Pour le moment, comme les associations, elle se contente d’enregistrer les offres d’hébergement alors que les réfugiés à accueillir ne sont pas encore identifiés. En attendant qu’un cadre soit posé pour leur hébergement, l’association Alsace-Syrie se propose de mettre les Alsaciens en relation avec des réfugiés en besoin d’assistance.
Depuis l’annonce de Roland Ries que Strasbourg rejoignait le réseau des villes solidaires, la municipalité attend les directives de l’Etat pour passer à l’action sur l’accueil de refugiés. François Hollande a promis l’accueil de 24 000 réfugiés dans l’Hexagone d’ici deux ans. Pour l’heure, les premiers réfugiés pris en charge officiellement en France après leur arrivée en Allemagne se trouvent en région parisienne. Le nombre de ceux qui seront redirigés à Strasbourg reste inconnu. En attendant, les associations comme Médecins du Monde, la Croix Rouge ou la Cimade s’organisent pour être prêtes à intervenir. Que peut-on faire en tant que particulier ?
Préparer l’accueil à venir
Offres d’hébergement, dons matériels… La Ville de Strasbourg a ouvert début septembre un numéro vert pour recenser toutes les propositions de soutien de ses citoyens (0800 60 90 90). Un formulaire a également été mis en ligne sur le site de la municipalité.
Après le succès de sa page Facebook « Pour que les Alsaciens accueillent 10 000 réfugiés rapidement », Philipe Spitz a créé l’association Alsace terre d’accueil. Les volontaires peuvent se manifester sur le site internet Terredaccueil.alsace. Près de 500 personnes se sont déjà enregistrées auprès de l’association. A l’avenir, Alsace terre d’accueil devrait servir d’interface entre les associations et les citoyens qui veulent s’impliquer. Elle mène actuellement une étude des besoins réels des associations et réfléchit à une offre de formation pour les volontaires bénévoles.
Caritas Alsace se tient aussi prête à assister les volontaires à l’accueil de personnes. Elle a mis en ligne un dossier de demande d’aide sur son site. Concernant les propositions d’hébergement, l’organisation catholique met en garde sur l’engagement que cela implique :
« Caritas Alsace alerte sur la nécessité de réunir des conditions d’accueil digne des personnes avant d’ouvrir son toit : assurer un espace de vie préservant l’intimité de chacun, avoir un rythme de vie compatible avec des temps d’échange et de partage… »
Faire des stocks
En attendant qu’un accueil des réfugiés soit coordonné dans un cadre officiel, que peut-on faire concrètement ?
L’association Caritas Alsace se tient aux côtés des personnes migrantes, réfugiées, demandeuses d’asile ou déboutée du droit d’asile. Face aux arrivées qui s’annoncent, elle se tient prête à intégrer de nouveaux bénévoles et lance un appel aux dons financier. Vous pouvez envoyer un chèque à l’ordre de « Caritas Alsace – accueil migrant », 5 rue Saint Léon, 67082 Strasbourg cedex, ou faire un don en ligne sur le site internet www.caritas-alsace.org.
Les associations ne prennent plus de dons de vêtements. Mais elles ont besoin de faire des réserves de nourriture (aliments secs) et de produits hygiéniques.
Que dit la loi sur l’hébergement par des particuliers ?
Depuis 2014, le père Rodolphe Vigneron, de l’archevêché de Strasbourg, a déjà coordonné l’accueil de dizaine de familles de réfugiés irakiens dans le cadre d’un programme d’aide spécifique aux minorités d’Irak mis en place par le gouvernement français. Dans son réseau, de nombreux Alsaciens attendent aujourd’hui d’accueillir de nouvelles familles. Mais il déplore son impuissance à user de ces bonnes volontés. Pour le prêtre catholique, la France doit d’abord donner des visas aux réfugiés :
« Malgré la médiatisation actuelle, il n’y a pas de réfugiés réguliers à héberger comme l’année dernière. Ces Irakiens étaient arrivés en situation régulière, avec des visas depuis l’Irak. Il faut bien savoir que les gens qui accueillent des migrants en situation irrégulière se mettent dans l’illégalité. »
En fait, la loi a modifié le code de l’entrée, du séjour et de la demande d’asile en 2013 pour atténuer la portée du « délit de solidarité » mis en place sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Aujourd’hui, l’aide au séjour irrégulier reste un délit mais il est très encadré, comme l’explique Me François Zind, avocat spécialiste en droit des étrangers :
« Il n’y a aucun risque pour un particulier ou une association à aider une personne étrangère, que ce soit pour l’entrée sur le territoire, son séjour ou pour l’aider financièrement ou matériellement. Il ne doit pas y avoir de contreparties financières, directes ou indirectes. D’une manière générale, il convient que la personne soit enregistrée le plus tôt possible comme demandeuse d’asile auprès de la préfecture, ce qui lui assurera une situation régulière temporaire. La préfecture du Bas-Rhin ne renvoie pas aux frontières de l’Europe les personnes en provenance de pays ouvertement en guerre, comme la Syrie, l’Afghanistan ou l’Irak. Pour des migrants en provenance du Kosovo ou de l’Afrique, c’est plus risqué. »
Attention cependant à ce que la personne aidée ne soit pas déjà sous le coup d’une procédure d’expulsion.
Quelques réfugiés se trouvent déjà à Strasbourg
L’association Alsace-Syrie vient en aide aux Syriens en Syrie depuis trois ans. Dernièrement elle s’occupe aussi comme elle peut de soutenir ceux arrivés jusqu’à Strasbourg. Nazih Kussaibi, président de l’association Alsace-Syrie, estime le flux à quatre familles par semaine, plus quelques jeunes isolés. Ces personnes sont venues par la Turquie, la Grèce puis l’Italie, alternative à la route des Balkans qui passe par la Hongrie. Une part d’entre elles n’est que de passage dans son voyage vers l’Allemagne. Mais une part de plus en plus importante souhaite rester à Strasbourg :
« Dans les premiers temps qui suivent leur arrivée ici, la situation de ces réfugiés syriens est très précaire. Une fois inscrites à la plate-forme des demandeurs d’asile, les personnes isolées peuvent être livrées à elles-mêmes pendant plusieurs mois, le temps qu’il soit statué sur leur demande d’asile. Si les familles sont mieux loties, elles doivent elles aussi faire face à quelques jours de flottement avant d’être prises en charge en centre d’hébergement. »
Pour le moment, l’association répertorie les volontaires pour les héberger. Ses bénévoles pourraient les mettre en relation avec les Syriens dans le besoin. Mais pour se faire, Alsace-Syrie attend une coordination « officielle » de la mairie, explique Nazih Kussaibi.
« Pour l’accueil, nous voulons agir dans la transparence. »
Aider des Syriens via Alsace-Syrie
En situation très précaires, les réfugiés syriens installés à Strasbourg manquent de matériel pour aménager leur quotidien. Frigos, canapés, vaisselle, cuisinières, meubles pour des chambres… Vous pouvez signaler tous les objets disponibles dans un état correct à l’association Alsace Syrie, qui vous mettra en relation avec des réfugiés intéressés.
Si vous parlez l’anglais ou l’arabe, vous pouvez donner de votre temps pour accompagner des Syriens dans leurs démarches administratives ou tout simplement dans l’achat d’un billet de train.
Certains Syriens ne sont que de passage à Strasbourg et manquent d’argent pour continuer leur voyage. Pour les aider, vous pouvez vous porter volontaire pour leur payer directement un billet de transport vers la destination de leur choix, que ce soit l’Allemagne ou une autre ville en France.
Pour proposer votre aide à Alsace-Syrie, vous pouvez appeler au 06 12 11 11 22 ou écrire à l’adresse alsace.syrie@gmail.com.
Avec Pierre France
Papier actualisé le 6 octobre 2015
" Indignation après l'apparition d'une banderole "Migrants raus, Elsass frei" lors du derby Strasbourg-Colmar
banderole La photo a commencé à circuler hier soir sur les réseaux sociaux, à l'issue du derby qui opposait au stade de la Meinau le Racing-club de Strasbourg ... ""
Je ne sais pas comment on dit Elsass frei des échappés de porcheries..
schweinerei ???
ps à Pierre France si un mécanisme permettait de compléter et corriger un message apres envoi cela allegerait certains forums!
!
aux infos du jour voila une solution que je propose pour Strasbourg :
utiliser les subventions ou mis a disposition etc du racing pour les mettre a dispo des réfugiés politiques , sanitaires mobilhomes mis sur le terrain etc..
en effet voyant le comportement des supporters je ne vois que cette solution la pour couper court aux tentatives de nous rappeler de mauvais souvenirs Strasbourg n'est pas Drancy Munich..
Au pire réserver le stade aux hanidcapés et éliminer des gradins les supporters "anencephales" (déformation génétique du cibloulot!)
Un boycott des prochaines taxes.foncieres et d'habitation tant que la ville menage autant cette race de footeux indigne..serait approprié.
Au minimum une amputation de la part dévolue aux footeux afin de pouvoir la reverser en dons pour l'accueil..
voire tant qu' a faire construire pour eux des baraques ou mobil home au struthof !
Désolé si je bouscule un peu les conventions mais les footeux qui se conduisent comme des porcs dégénérés..je les ai vu à l'époque du Haesel..et je n'en veux pas ici
Quelle influence Rue89 Strasbourg ! Chapeau !
En quelques jours on arrive apparemment à mettre des moyens en oeuvre pour ces réfugiés. Pourquoi pas pour nos sdf qui sont de plus en plus nombreux depuis des années ?
Je pose la question sans vouloir faire aucun débat politique.... On entend cette question partout mais je n'ai encore entendu aucune réponse...
En sociologie on appelle ça la mise à l'agenda ou "agenda-setting theory", et l'influence des médias là dessus est étudiée depuis des années. Il y a une page wikipédia dédiée, ou alors c'est très bien décrit en un paragraphe sur ce blog :
http://affordance.typepad.com//mon_weblog/2015/09/recherche-aylan-kurdi.html (paragraphe "Le profil de l'opinion")
C’est précisément ici qu’une connaissance de la théorie de l’agenda-setting serait utile. Dont cette explication (issue du lien donnée plus haut) : « moins l'individu maîtrise le sujet, plus ledit sujet est distant ou complexe, et plus le rôle d'agenda setting qu'il assigne aux médias sera déterminant ».
Oui, la situation syrienne parait bien plus lointaine et difficile à appréhender. Avec cette explication en tête, on n’est pas plus avancé pour savoir qui des migrants ou des SDF il faudrait privilégier ! mais on est mieux équipé pour faire face à l’apparente irrationalité de la mise à l'agenda et au sentiment d’impuissance que ça peut engendrer...
Je n'ai pas peur de citer Goebbels, ministre de la propagande Nazi qui affirmait: "Un mensonge répété dix fois reste un mensonge; répété dix mille fois il devient une vérité." C'est ce à quoi nous sommes soumis aujourd'hui.
Ils(Elles) sont pourtant là, dans notre ville, depuis toujours, arrivé(e)s sans tapage par des moyens difficiles... hébergé(e)s la plupart du temps par la ville dans des hôtels, en attente de papiers sans pouvoir travailler pour la plupart.
Pourquoi n'écrivez-vous pas sur ces situations qui durent depuis plusieurs mois pour certaines.
Je suis stupéfait de voir ce numéro vert constitué pour récupérer des lits de camps et autres matériels ou hébergements alors que l'hébergement hôtelier actuellement mobilisé par la ville coûte tellement plus cher que n'importe quelle location privée.
J'ai par ailleurs lu récemment que la collectivité allait proposer l'acquisition des ex-locaux AXA avenue de Colmar pour y regrouper des services... Il y aura donc rapidement des locaux publics disponibles pour héberger les quelques réfugiés que la patrie des droits de l'Homme envisage accueillir.
Et pourquoi ne pas faire le point sur les vacances au sein du patrimoine public, de celui des bailleurs publics et privés et de celui des simples propriétaires privés.
La loi ne permet-elle pas la réquisition ?
Le gouvernement ayant pris la décision d'ouvrir les vannes aux demandeurs d'asile , c'est à lui d'en assumer les conséquences et non aux citoyens de trouver des solutions pour les héberger . Un peu facile !
@ celyne en accord avec post ,
Il n'y a rien de " curieux " de ma part , je puis vous l'assurer , et des remarques telle que la votre prouve que vous n'avez rien compris !
http://www.strasbourg.eu/fr/actualites/accueil-de-refugies-strasbourg-se-mobilise
Je trouve l'orientation de votre article problématique. Pourquoi ce coup de projecteur sur l'association Alsace-Syrie qui, comme son nom l'indique, n'aide qu'une population bien précise ?
Or quand on cherche dans les infos, il semble pour le moment très difficile d'avoir des informations sur l'origine des réfugiés. Beaucoup de syriens, certes, mais aussi afghans, irakiens, iraniens semble-t-il. Et qui des réfugiés provenant d'Afrique ? Pourquoi ce glissement dans le traitement médiatique ? Pourquoi faudrait-il privilégier une population plutôt qu'une autre ?
J'en connais 2, mais il y a sans doute encore d'autres associations strasbourgeoises que vous pourriez mentionner. La Cimade et CASAS (Collectif d'accueil des demandeurs d'asile à Strasbourg) font un formidable travail pour aider réfugiés et demandeurs d'asile sans discrimination d'origine. Toutes 2 existent depuis plus de 30 ans et mobilisent des dizaines de bénévoles...