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Au conseil municipal, des impôts stables et la limitation des locations Airbnb

Le conseil municipal va débattre des futures dépenses de la Ville de Strasbourg en 2019 et du contrôle des locations Airbnb. À suivre en direct et avec nos commentaires à partir de 15h.

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Elles reviennent dans tous les ans avec les froides journées d’hiver. Les discussions budgétaires sont de retour dans l’hémicycle de Strasbourg. En novembre, le débat d’orientation est la première étape de l’établissement du budget municipal, avant le vote final en décembre. Mais les grandes lignes pour la Ville de Strasbourg sont déjà fixées par le maire, à savoir pas d’augmentation des taux d’impôts locaux. On aborde au passage, le dernier budget d’une année complète pour Roland Ries. L’année 2020 verra un nouveau maire prendre les commandes en mars et vraisemblablement apporter ses retouches en cours d’année.

Premier budget sous « pacte financier »

La nouveauté, suite au pacte financier avec l’État, controversé mais adopté en juin, c’est que les dépenses de fonctionnement de la collectivité ne doivent pas augmenter de plus de 1,2% par an, sous peine de sanctions financières. Les dépenses de fonctionnement concernent les actions du quotidien de la Ville et surtout les dépenses de personnel pour les mettre en œuvre, ainsi que pour payer des prestataires (entreprises, associations, etc). Les investissements, c’est-à-dire les travaux, ne sont pas concernés par cette limite. Le total du budget en 2019 est un peu supérieur à 500 millions d’euros.

La municipalité ne donne plus deux ou trois « scénarios » à débattre aux conseillers, mais elle laisse un débat général se dérouler en début de séance. L’occasion pour chaque groupe de l’opposition comme de la majorité de donner ses bons points, et peut-être ses moins bons. Côté majorité, il s’agit du premier conseil depuis le départ de 4 des 8 membres de La Coopérative vers les non-inscrits.

Impôts stables et indicateurs positifs

Si les taux d’impôts sont stables, les contribuables qui ont vu leur taxe d’habitation baisser de 30%, un peu moins de 80% des habitants à Strasbourg, la verront diminuer de 65% par rapport à 2017 l’an prochain. Si cette centralisation de l’impôt, financé par le déficit français, a fait débat, les services des finances de Strasbourg indiquent que cette recette est compensée pour le moment. En revanche les bases peuvent être revalorisées par l’Assemblée nationale. Ce qui augmente la taxe pour les 20% et quelques non-concernés.

Du côté des comptes, la Ville table sur une hausse de l’investissement (115 millions d’euros, même si entre 70% et 90% des crédits sont réellement dépensés dans l’année) avec des projets comme la Coop, la rénovation de l’Hôtel de Ville, le Maillon, des écoles ou le Parc expo. La dette baisse pour la troisième année de suite. Des indicateurs difficiles à attaquer pour l’opposition. Les dernières années, ses membres ont demandé dans quelle mesure la Ville et l’Eurométropole reportent leurs dettes vers d’autres organismes, comme les sociétés publiques locales (Deux-Rives) ou les sociétés d’économie mixte (Sers, Réseau GDS, CTS, etc.) sans obtenir de réponses très détaillées.

 

Airbnb dans le viseur

Parmi les autres points à l’ordre du jour, l’une des délibérations fortes concerne les locations touristiques d’appartements, notamment via le site le plus connu, Airbnb. La Ville de Strasbourg a constaté qu’il y a bien plus d’offres en ligne (jusqu’à 3 000) que d’appartements officiellement déclarés en meublés tourisme (800). À partir du 1er mars 2019, elle demande à tous les hébergeurs de s’immatriculer via un formulaire sur le site strasbourg.eu.

Le but est de contrôler que les « résidences principales » ne soient pas louées plus de 120 jours par an, soit 4 mois dans l’année maximum, ce qui est la loi. Sinon, il faut déclarer son appartement en « meublé touristique », ce qui a d’autres conséquences réglementaires et fiscales.

Le succès des locations de courte durée diminuent les petites surfaces (studios et 2-pièces) du stock d’appartements habitables tout l’année, notamment dans le centre-ville. Mais cette immatriculation strasbourgeoise cible aussi les chambres chez l’habitant, même quand l’occupant est présent et souhaite arrondir ses fins de mois… Cette pratique est pourtant bien différente de celles des hôteliers, remontés contre ces locations.

Avenue du Rhin et loisirs flottants

Il sera aussi question de l’avenue du Rhin, où une « mission d’information et d’évaluation » sur son avenir va débuter. L’avenue est saturée par des milliers de poids-lourds « en transit », normalement interdits sur cet axe, que personne n’arrive à contrôler. Le trafic est passé de 38 400 véhicules par jour en 2012 à 44 600 en 2017. Une manifestation en ce sens s’est déroulée samedi. Sur la forme, ces travaux réuniront 21 élus de tous les groupes pendant six mois maximum et ressemblent à une mission parlementaire, mais… ses auditions ne sont pas publiques.

Plus léger, Strasbourg lance un concours d’idées à destination des étudiants strasbourgeois. Il vise à faire émerger des idées pour les cours d’eau. Huit esquisses seront récompensées à hauteur de 1 000€ chacun. L’objectif est de réaliser à terme une piscine flottante et un hôtel sur l’eau. Les projets pour la vie aquatique strasbourgeoise ont parfois fait des remous… au sein de la majorité municipale.

À suivre en direct dans la vidéo en tête de cet article à partir de 15h.


#Conseil municipal

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