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Conseil municipal : les dépenses, les aménagements et les tours de la discorde

Ce lundi, le conseil municipal de Strasbourg sera presque tout entier axé sur les orientations budgétaires 2013 de la collectivité. Presque tout entier, car d’autres sujets risquent de monopoliser une partie de l’attention des élus, et notamment les projets PMC et Malraux, la fermeture du quai Jacoutot à la circulation au port aux pétroles, la nouvelle identité visuelle de la ville ou sa desserte TGV. Ce qu’il faut savoir avant de suivre le conseil en direct vidéo, dès 15h, ici même.

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Conseil municipal : les dépenses, les aménagements et les tours de la discorde

Les tours Malraux fermeront la presqu'île et longeront la station de tram Winston-Churchill (Crédit Anne Demians)

(Voir en bas d’article pour les commentaires en cours de session)

1 – Les orientations budgétaires pour 2013

Avant de se plonger dans les budgets 2013 de Strasbourg et de la CUS, qui seront examinés par les conseils municipal et communautaire du mois de décembre, les élus se pencheront cet après-midi sur les « orientations » à donner à ces budgets. le dossier, technique, devrait néanmoins monopoliser un temps certain, tant ces décisions budgétaires sont stratégiques. Il y sera questions d’endettement, de « maîtrise des budgets de fonctionnement » (énergie, personnels…) et d’investissement : 288 millions d’euros pour la ville depuis 2008 (éducation, petite enfance, sport ou culture), 717 millions d’euros pour la CUS sur la même période (transports, aménagements urbains, développement économique…).

2 – Rénovation du PMC

Parmi ces investissements, la rénovation et l’agrandissement du Palais de la musique et des congrès figurent en bonne place. Le projet (point 10 à l’ordre du jour du conseil de CUS vendredi 30 novembre) est évalué à 70 millions d’euros mais ne devrait pas, selon la municipalité, générer trop de dépenses de fonctionnement. Jacques Bigot, président de la CUS, se félicite par ailleurs :

« Cet équipement devrait permettre d’importantes retombées économiques pour Strasbourg. Alors, bien sûr, ce ne seront pas des retombées en argent public, mais indirectes, dans l’hôtellerie-restauration ou les commerces. Il faut savoir qu’un congressiste dépense sur place environ 300€ par jour. Et ce chiffre peut tripler en fonction du type de congrès. Ce projet, qui rentre dans sa phase opérationnelle, est un enjeu d’attractivité important. »

Les travaux devraient commencer mi-2013.

3 – La fermeture du quai Jacoutot au port aux pétroles

Le sujet est ultra-sensible chez les pêcheurs et les naturistes qui fréquentent régulièrement les gravières dans la forêt de la Robertsau. Une réunion en présence du maire et des services de l’Etat a récemment tourné au vinaigre. Casus belli : suite à l’explosion de l’usine AZF en 2001 à Toulouse, les réglementations se durcissent dans les « zones Seveso » (usines à risques d’explosion). Conséquence : à proximité directe du port aux pétroles de Strasbourg, des mesures de restriction de la circulation pourraient entrer en vigueur au deuxième semestre 2013. Le quai Jacoutot, qui permet aux pêcheurs et baigneurs d’accéder en voitures aux gravières, sera interdit à la circulation. L’accès devra se faire par la forêt, à vélo ou à pied, à moins qu’un nouvel axe soit rendu carrossable.

Le conseil municipal doit voter un avis jugé « équilibré » par le maire Roland Ries sur ce « projet de plan de prévention des risques technologiques » (PPRT), alors que les élus déplorent « un défaut de pédagogie nécessaire des services de l’Etat » dans ce dossier.

4 – Le nouveau quartier Malraux et ses abords

Fabienne Keller et Pascal Mangin (UMP), du groupe Strasbourg au centre, ont quant à eux prévu d’interpeller l’exécutif en fin de conseil sur le projet Malraux, dont ils fustigent la forme plus que le fond. Le 8 novembre, on a appris qu’une architecte parisienne, Anne Demians, avait été retenue pour dessiner les plans des trois tours qui s’élèveront d’ici quelques années sur l’esplanade bordée aujourd’hui par l’UGC Ciné Cité, le tram et les bassins. Extraits de cette interpellation :

« Nous nous félicitons de la poursuite du développement de ce secteur rendu possible par l’abaissement du pont Churchill et dynamisée par la construction de la grande médiathèque. Nous regrettons cependant que les Strasbourgeois n’aient pas étés davantage associés au choix architectural de ces 3 nouvelles tours. (…)

Par ailleurs, nous demeurons toujours inquiets du devenir des espaces publics de la presqu’île Malraux. Lorsque le bâtiment des Docks sera achevé, lorsque les tours seront construites, lorsque l’aménagement de la ZAC Danube sera achevé, ce secteur sera fortement urbanisé et davantage peuplé qu’aujourd’hui. L’enjeu des espaces publics est donc fondamental pour garantir la cohésion, la durabilité et la qualité de vie de ce secteur au long terme.

Un élément majeur reste à clarifier : le devenir de la place Jeanne-Helbling promise à la construction et dont nous pensons qu’elle devrait au contraire devenir un petit « Central Park », poumon vert au milieu de ce secteur fortement urbanisé. (…)

Concernant les 3 tours Icade, nous demandons l’organisation au conseil municipal d’une présentation détaillée du projet retenu et ce afin que l’ensemble des Strasbourgeois aient accès à la plénitude des informations le concernant. Nous sollicitons également l’information de l’ensemble des élus du Conseil municipal sur les critères de choix qui ont prévalu dans ce choix d’Icade et la précision du calendrier de réalisation de ces tours, ainsi que les prix plafonds. »

5 – Le coût du logo Strasbourg.eu

Jean-Charles Quintiliani, un autre opposant, s’attaquera lui au « coût réel du changement de logo de la ville et de la CUS ». Une interpellation qui agace l’exécutif, qui dit s’être déjà exprimé sur ce sujet. L’élu Gauche moderne détaille quant à lui :

« Lorsque Roland Ries et Jacques Bigot ont annoncé le changement de logo de la Ville et de la Communauté urbaine et l’ont présenté, ces derniers ont chiffré son coût de réalisation à 75 000€. Nous leur demandons aujourd’hui de détailler en toute transparence son coût de déploiement sur l’ensemble de l’agglomération pour y apposer le nouveau logo, tant en termes financiers, qu’en termes de mobilisation des agents de la collectivité. (…)

Il est clair que la municipalité a fait du logo de la collectivité un outil de communication dont elle use à loisir. Nous considérons que de nombreuses dépenses engendrées par ce changement de logo n’étaient pas indispensables et prioritaires à l’image du logo géant sur la façade du Centre administratif. Ces sommes rejoignent la longue liste des dépenses de communication effectuées à longueur d’année par le maire pour ses nombreuses campagnes publicitaires. »

6 – Le nouveau foyer Saint-Louis à la Robertsau

Un dernier point risque de faire un peu de bruit dans l’hémicycle. Celui de la construction d’un nouveau foyer paroissial en lieu et place du parvis verdoyant de l’église Saint-Louis, au cœur du quartier de la Robertsau. Les riverains de la rue Jeanne-d’Arc y sont opposés et ont lancé une pétition qui compte plus de 1 300 signatures, comme nous le relations sur notre blog du quartier.

La desserte TGV de Strasbourg, la politique des publics menée au Théâtre jeune public ou le nouveau fonds municipal en faveur de l’économie sociale et solidaires seront parmi les autres sujets abordés.

Le conseil municipal en direct à partir de 15 heures


Flux vidéo fourni par la ville de Strasbourg

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Commentaires de la rédaction en direct

Sur le TJP, relire notre article faisant état des désaccords entre certains utilisateurs et la nouvelle direction.
Sur le quartier du Wacken, voir notamment notre série d’articles.
A noter que Roland Ries sera devant les habitants de la Robertsau jeudi soir… La réunion publique risque d’être animée…
Sur les taux des taxes locales, la Ville a raison de dire qu’ils n’ont pas augmenté. Seul le taux de la CUS a augmenté l’an dernier. Mais des abattements ont pu être supprimés. Selon Alain Fontanel, adjoint en charge des finances, la Ville utilise tous les abattements disponibles par la loi.
Huguette Dreikhaus, conseiller municipal UMP, se balade avec un pendentif avec une énorme tête de mort… Sa prochaine intervention devrait être une tuerie.
Alain Fontanel reporte sur le Conseil général du Bas-Rhin l’augmentation des impôts locaux. La suppressions des abattements datent d’avant 2010, car depuis la réforme de la fiscalité locale, les conseils généraux n’ont plus la main sur ces revenus.
Chantal Augé a rejoint le groupe des écologistes, c’est une information de ce conseil municipal jusque là bien cachée. Chantal Augé était auparavant dans le groupe majoritaire, celui du maire Roland Ries. Elle avait été démise de ses fonctions d’adjointe aux marchés publics en novembre 2011. Roland Ries, dont les relations avec les élus écologistes de sa majorité municipale sont en dents de scie, appréciera sans doute moyennement.
Selon Alain Fontanel, la ville de Strasbourg n’a pas augmenté ses impôts depuis cinq ans. Voici pourquoi les impôts locaux augmentent quand même.
Selon Marc Merger, qui cite des chiffres de la chambre régionale des comptes, la dette de la Ville a progressé entre 2008 et 2011, pour passer de 162,2 M€ à 199,7 M€. Pour la Ville, l’endettement était de 112,4 M€ en 2011 et il était de 136,5 M€ en 2011.

Ordre du jour du conseil municipal du 26 novembre 2012


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