
Encore très endettée, sans plus rien à vendre, la Coop Alsace engage aujourd’hui la dernière phase de sa réorganisation. Le distributeur alsacien va supprimer 258 emplois, pour se recentrer sur les magasins de proximité, qui seront plus ouverts et proposeront des sandwichs « made in Elsass » à midi.
Le PDG de Coop Alsace, Christian Duvillet, doit présenter aujourd’hui son plan de réorganisation du groupe de distribution alsacien. C’est le plan de la dernière chance. Il ne reste déjà plus grand chose du réseau coopératif né en 1902, qui a su mêler le dynamisme de la grande distribution aux petites épiceries de village. Après avoir cédé les 6 hyper et les 22 supermarchés Rond Point à Leclerc, il ne reste à Coop Alsace que les quelque 140 magasins et supérettes, ainsi qu’une boulangerie et une boucherie obsolètes.
Pour juger de la cure d’amaigrissement opérée, il faut se rappeler qu’en novembre 2011, le groupe Coop alignait 3 425 salariés, ce qui en faisait le 2e employeur privé d’Alsace. Après le transfert de 1 755 d’entre eux à Hypercoop, la filiale gérant les hypermarchés avec Leclerc (voir infographie ci-dessus) et le premier plan social en 2012, entraînant le départ de 387 personnes, la Coop ne comptait plus que 952 salariés fin 2012.
Mais ce n’est pas encore assez, le réseau de distribution perd environ 2 M€ tous les mois. Pour parvenir à un équilibre en 2014, Christian Duvillet engage ces jours-ci la 3e phase de son plan de restructuration, qui doit amener la Coop vers 694 salariés. Le transport (48 personnes) sera externalisé, la boulangerie sera arrêtée (15 personnes), l’administration centrale réduite de 31 personnes, la logistique de 57 personnes. L’entreprise ne s’occupera plus que des 144 magasins de proximité, qui composeront l’essentiel de son chiffre d’affaires. Mais le réseau, 80% de la masse salariale, devra se séparer de 93 personnes en 2013. Ainsi le magasin de Soufflenheim perd deux employés sur six, Illzach perd deux employés sur sept, Ribeauvillé perd un employé sur deux… (Voir la liste des suppressions de postes dans le réseau de proximité).
Un suicide, 4 tentatives
Un nouveau plan social est en cours, disposant d’un plan de départs volontaires mais qui ne compte seulement que… 12 candidats. Normal, les candidats potentiels sont déjà partis en 2012. Du coup, l’ambiance est crépusculaire dans cette entreprise où chacun se demande quand il va recevoir sa lettre de licenciement. Un employé du magasin de Wingen-sur-Moder s’est suicidé, retrouvé chez lui dans la nuit du jeudi 6 au vendredi 7 juin. Les ressources humaines de la Coop ont recensé quatre autres tentatives de suicide.
Par tradition, l’entreprise coopérative avait une vocation sociale, prête à accueillir des personnes « difficilement employables ailleurs » selon le mot d’un cadre de la Coop. Mais l’entreprise n’a pas su faire évoluer ces personnes, qui se retrouvent aujourd’hui en panique. Comment l’aurait-elle pu d’ailleurs puisque l’entreprise elle-même ne s’est pas adaptée aux changements dans la distribution durant des dizaines d’années ? Quant aux employés de la Coop passés chez Leclerc, ils vivent un enfer. Beaucoup abandonnent.
Les dirigeants montrés du doigt
Ce plan de réorganisation particulièrement drastique passe d’autant plus mal que les dirigeants de la Coop ne semblent pas solidaires des difficultés de l’entreprise. Lors d’une réunion extraordinaire du comité central d’entreprise le 24 mai, les délégués syndicaux ont demandé à voir les dépenses engagées par leurs cinq directeurs et ils n’ont pas été déçus. Certains voient leurs allers-retours hebdomadaires vers Narbonne ou vers la Bretagne pris en charge, d’autres voient leurs loyers strasbourgeois remboursés… Alors que certains de ses employés dorment dans leur voiture, la Coop a engagé 90 000€ de frais pour ses cinq directeurs en 2012 et déjà 45 000€ en 2013.
Pour une entreprise dont l’endettement est encore de 20,8 M€, dont 10 à payer en août, un tel train de vie au sommet peut surprendre. Les cadres intermédiaires, longtemps muets, commencent à grincer des dents et apprécient mal de ne jamais pouvoir joindre leurs directeurs les lundis et les vendredis. L’un d’eux commente :
« Au vu de leurs salaires, on apprécierait qu’ils affichent un peu plus d’entrain pour sauver la Coop. On a parfois le sentiment de voir des liquidateurs arriver de leur paradis en milieu de semaine à Strasbourg pour en repartir aussitôt, considérant qu’il n’y a plus rien à faire sauf prendre un chèque. Il y a beaucoup à faire pour redresser la Coop, à commencer par mettre fin à cette culture du laisser-aller qui gangrène toutes les couches de cette entreprise. »
Les syndicats se sont aussi interrogés sur le nombre d’études et les montants engagés dans des missions de consulting. En 2011, la Coop a dépensé 2 056 260€ en consultations extérieures, et 1 328 691€ en 2012, principalement au bénéfice des cabinets Kea et Partners, Eight Advisory (conseil en restructuration) et Paul Hastings (avocats en droit des affaires). Selon ces cabinets, un retour à l’équilibre est possible en 2014, à condition que le plan social soit rapidement bouclé.
Autre condition du retour à une trésorerie positive, la vente par la Coop du reste de ses parts dans Foncière Hypercoop, c’est à dire les murs des super et des hypermarchés alsaciens. Les cabinets en espèrent 16,7 M€ pour la Coop.
Un redressement « made in Elsass »
Parallèlement à la réduction des effectifs, Christian Duvillet prévoit de relancer la Coop grâce à un plan de repositionnement des 144 magasins de proximité (ils étaient 177 en 2010). Après avoir reçu un coup de peinture et les produits Casino au dernier trimestre 2012, les magasins sont divisés en deux catégories : 114 épiceries de moins de 400 m² et 30 supérettes de 400 à 1 200 m². Les chefs de magasin et gérants mandataires sont invités à proposer des horaires d’ouverture plus larges, plus tardifs et surtout à rester ouverts entre midi et 14h.
L’objectif étant de vendre des « sandwichs alsaciens » (voir ci-contre) dans les zones urbanisées, et de recruter une nouvelle clientèle : les jeunes et les « chrono-actifs ». Ce concept de restauration rapide sera déployé dans 18 magasins tests, qui disposent déjà d’un four pour la cuisson du pain.
Le bio et les produits locaux seront aussi mis en avant dans les magasins Coop, tels que les viandes labellisées « Burehof« . L’objectif global étant de puiser dans l’attachement des Alsaciens à leurs marques et leur terroir pour renforcer la particularité et l’attractivité des magasins Coop. Le plan de développement prévoit aussi l’installation de services, tels que l’affranchissement postal et permettre aux magasins de recevoir des colis, ainsi que de servir de point de dépôt pour des pressings.
Aller plus loin
Sur Rue89 Strasbourg : Christian Duvillet entérine le désengagement de la grande distribution
Sur Rue89 Strasbourg : tous nos articles sur la Coop
J'ai travaillé dans la grande distribution, au niveau des fruits et légumes, et dès que possible, je travaillais avec les producteurs locaux mais j'avais une contrainte de taux d'enlèvement à la Centrale, qui d'ailleurs, n'avait pas un large choix de produits alsaciens , donc j'étais limité.
Etant alsacienne, je déplore cette situation, car les habitants de cette région, sont fières de leurs productions, de nos savoirs faire, c'est une culture chez nous...
Les collaborateurs qui y travaillaient, connaissaient ce qu'il vendait et ainsi plus proche des clients, c'est ça, un commerce de proximité !
Prendre en compte les échanges d'idées...
Pour ma part, c'est la base du commerce.
Si j'avais les moyens, je m'approprierai bien les COOP ALSACE et ce serais une réelle fierté de mener des batailles au coude à coude avec "les Grands" !!!
C'EST SUR AVEC DES SANDWICHS à3€ CA SAUVER COOP ALSACE
08:00-12:00 // 14:00-18:00
tu m’étonnes qu'ils sont en faillite, eux c'est sûr le dimanche ils vont travailler...
Aujourd'hui, problèmes d'approvisionnements et prix élevés sont en train de tuer une entreprise qui avait tout pour réussir une transition douce vers la grande distribution de demain.
C'est un vrai gâchis dû à une lamentable gestion de l'entreprise et à un manque flagrant d'innovation.
1 328 691€ en 2012 n'est le montant octroyé qu'a un seul de ces cabinets par exemple, et la boulangerie sera fermée et non cédée, la boucherie, elle, sera peut-être cédée ... etc
Mais l'idée générale est là.
Le plus important étant les éléments de langage de la Direction et de ses cabinets :
"La Coop peut-être sauvé ... à la condition que le PSE soit validé rapidement",
Le but de la manœuvre étant de faire supporter aux syndicats la responsabilité de la faillite de leur gestion et de faire croire à un possible retour à l'équilibre et une continuité de la Coop.
Or le projet du PDG actuel (qui n'est autre que celui d'un autre PDG actuellement inquiété par la justice), ne réside en rien d'autre que le démantèlement des Coop.
En effet, à l'image des magasins Hypercoop qui ne sont plus une coopérative, la proximité, dans le cadre du partenariat en cours d'élaboration, ne sera pas une coopérative non plus.
De plus, la situation de la trésorerie excellente ou catastrophique selon les jours de la semaine, ne permet pas d'envisager un retour à la normale.
Le dépôt de bilan ne sera évité qu'au prix du sacrifice de nos derniers biens, rendant inéluctable la disparition de la Coop au profit d'un côté de Leclerc et de l'autre de Casino ou autre.
Au passage plusieurs centaines de postes disparaitrons encore et avec les salariés qui les occupaient.
A noter enfin, que la direction menace et exerce toutes pressions sur les représentant du personnel afin que l'avis nécessaire à la continuité du démantèlement soit donné avant la fin du mois.
Cet avis doit être "éclairé" et donc renseigné de tous les éléments indispensable à son émission. La Direction affirme agir en toute transparence, mais il faut préciser que cette "transparence" est toute relative et qu'elle est à l'image de la transparence d'une banque suisse.
Depuis l'arrivé de notre PDG, une chape de plomb s'est abattue sur la documentation pourtant obligatoire à chaque CE et CCE, la nouvelle équipe ne laissant transparaitre que les éléments allant dans le sens de leur projet.
Ainsi, depuis 2011 aucun bilan social n'a été communiqué, aucun rapport d'activité depuis mai 2012, aucun résultat par magasin, pas de d'indice de fréquentations, les CE et CHS-CT sont systématiquement informés des modifications (création de bureau empiétant sur des vestiaires, déménagement de services entier, ...), qu'une fois qu'elles sont survenues ... et la liste est longue.
Et on nous parle de transparence??
L'analyse que nous, syndicats, faisons de cette état de fait est la suivante :
-soit la Direction possède les éléments que nous lui réclamons depuis des mois et dans ce cas nous nous interrogeons sur ses intentions réelles,
-soit elle ne les possède pas et il s'agit alors de s'interroger sur leurs compétences.
Dans tous les cas, nous appelons les salariés et les sociétaires à avoir la plus grande défiance vis à vis de cette Direction et de ce conseil d'administration dont la défense des intérêts de l'entreprise ne semble pas être la première des préoccupations.
Pour conclure sur la question de la souffrance des salariés à leur poste de travail, souffrance qui conduit certain d'entre eux à envisager un geste irréparable et peut être même de passer à l'acte, il faut préciser que les instances représentative du personnel tirent la sonnette d'alarme depuis des mois et font remonter des cas de pressions, de "harcèlement" ou de situation de "burn-out" sans que la Direction ne prenne en considération ces informations, bottant systématiquement en touche.
Alors qu'elle dépense à million dans des cabinets d'avocats, de communiquant, de "cost-killer", elle a envisagé l'été dernier de supprimer la cellule psychologique que les CHS-CT avaient réussi à mettre en place à minima.
Le projet de restructuration financier est bouclé, mais à aucun moment elle n'a mis en place un plan des risques psychosociaux pourtant demandé par les élus.
Quand tous les jours nous serrons les doigt espérant qu'aucun de nos collègues ne face de geste inconsidéré parce que pas encadré, parce que pas suivit, parce que promené, baladé par cette Direction déshumanisé à outrance, celle-ci nous presse de finir l'enquête CHS-CT parce qu'elle contrarie ses projets spéculateurs.
Rendant plus vrai que jamais le veille adage des bandits de grand chemin :
"La Bourse ou la Vie"
Ils ont choisi mais nous aussi.
" l’entreprise elle-même ne s’est pas adaptée aux changements dans la distribution durant des dizaines d’années"
Au lieu de jouer pleinement son rôle dans l'économie sociale et solidaire, de trouver de nouveaux concepts dans les magasins de proximité, circuits courts, intégration d'AMAP, formules d'abonnements utilisateurs,... Coop Alsace est allé jouer dans la cour de la grande distribution. Une jungle impitoyable !
Les dirigeants ont manqué d'imagination et ont fait de mauvais choix avec la bénédiction de la très grande majorité des sociétaires, qui, lors des Assemblées Générales étaient plus intéressés par le buffet que par la réflexion autour des choix stratégiques. Ils ont élu leurs délégués en ce sens et donné systématiquement quitus au CA, jusqu'au bout.
Les élus locaux toujours invités aux AG, oubliaient que Coop Alsace n'était pas une entreprise comme les autres, l'ont laissée béatement prendre le mauvais chemin, et sont coresponsables de ce gâchis économique et social.
.La nouvelle Direction devrait maintenant se mettre autrement au travail :
Le Président devrait déja faire une fois le tour des magasins pour gonfler les personnels puis réduire les Directeurs et donner ordres que tous ceux ayant une responsabilitée ne se clouent sur une chaise au bureau mais devraient être quotitienement dans les magasins.
Chaque magasin a sa specificitée pourquoi ne pas tout faire pour augmenter nos chiffres .Le rallongement de l'ouverture des magasins
aurait dû être étudiés magasin par magasin a quoi cela sert a ouvrir si le CA et OO,OO alors que par exemple si il y a une baignade dans le secteur en été tout près, mettre en place un frigo glace au détail et boisson fraiches avec une ouverture pendant cette période assortie aux horairesde la baignade.
Ouverture des magasin lors des fêtes de quartiers et lors des ouvertures prévus dans le cadre d'une action communale dominicale
Pour les Foires aux vins prévoir des annimations avec invitations les week end animés par les cadres de la Société et faire en sorte que dans chaque Secteur les gérants puissent envoyer leurs Clients tout en prévoyant que le chiffre serait affecté à chaque magasin concerné.
Pour les magasins a forte rotation "Charcuterie viande" des dégustations et animations devraient avoir lieu avec une petite tombola
pour attirer encore plus de Clients.
Pour les Fruits et légumes et Charcuterie on pourrait envisager
2 produit STOP PRIX valable 2 jours cela ferai revenir des Clients
Revoir commen t faire fonctionner positivement la carte SOCIETAIRE
qui a été très appreciée avant l'arrivée de LECLERC et trés apprécié
par nos fiodeles clients
Enfin revoir le plan du personnel et pouquoi ne pas prévoir des mutations entre magasin pour redonner un nouvel dinamisme
voila quelques idées a libre juge pour ceux qui décident
pour ma part je souhaite du fond de mon coeur que COOP ALSACE retrouve sa place dans un tissu régional au service des Consommateurs
A TOUS LES ANCIENS BON COURAGE ON COMPTE SUR VOUS