Les herbes folles et la végétation ont envahi la façade de la maison. La bâtisse date des années 70. Son intérieur incarne bien le style de l’époque : une cuisine peinte en vert kaki, des fleurs orange qui décorent les carreaux d’une salle de bain et une moquette à poils longs qui tapisse le sol de l’atelier. Claude Lapointe a lui-même a conçu les plans, relève son fils aîné Bernard. L’atelier, situé en mezzanine, est ouvert sur le salon : « Il voulait bosser sans être déconnecté du reste de la maison », raconte-t-il. À la différence de certains artistes qui ont besoin d’être isolés pour créer, Claude Lapointe aimait s’inspirer de son environnement.

Un pionnier de l’illustration
Claude Lapointe, Clap de son nom d’artiste, a étudié aux beaux-arts à Nancy puis l’école des arts décoratifs de Strasbourg (actuelle Haute école des arts du Rhin, HEAR). Il n’a jamais fini ses études. Deux mois avant l’obtention de son diplôme, il se fait embaucher comme graphiste par une agence de publicité à Metz. Ce qui ne l’empêche pas de revenir aux arts déco en tant que professeur pour y fonder en 1972 la première section illustration de France.
Sous la véranda de la maison alsacienne, une photo attire l’attention. Claude Lapointe y fait face à une salle de classe bondée. « C’était pour son dernier cours à l’école des arts décoratifs, en 2006 », expose Bernard. Beaucoup de ses anciens élèves étaient venus y assister. Certains sont assis à même le sol, en tailleur, d’autres se serrent au fond de la pièce. Beaucoup d’illustrateurs réputés, primés ou nommés au festival de BD d’Angoulême, sont passés par la classe de Clap : Matthieu Sapin, Marjane Satrapi, Catel, Blutch, Christian Voltz… La liste est loin d’être exhaustive.
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