

Dans une librairie Kléber plus que bondée, un premier débat a opposé cinq têtes de listes aux élections régionales. Les candidats en ont profité pour souligner leurs différences sur les principales compétences des régions.
Dans une salle blanche de la librairie Kléber qui a dû refuser du monde, 350 personnes ont assisté au vif débat du Club de la presse de Strasbourg entre cinq têtes de liste des régionales de la future grande région Alsace – Lorraine – Champagne – Ardenne (ALCA).
Philippe Richert (« Les Républicains ») s’est posé en bon connaisseur des dossiers, Jean-Pierre Masseret (PS) a insisté sur une gestion décentralisée de la future région, Florian Philippot (FN) s’est dit opposé à cette fusion et pour plus de soutien à l’économie locale, Sandrine Bélier (EELV) a insisté sur les retombées positives possibles de la transition énergétique et de l’agriculture biologique, tandis que Jean-Georges Trouillet (Unser Land), a lui beaucoup proposé de s’inspirer de l’Allemagne et fustigé à de nombreuses reprises le regroupement des régions.
Sandrine Bélier parle de son programme
Sandrine Bélier a ouvert les débats et a d’emblée donné les axes forts de son programme : investir dans la transition énergétique pour lutter contre le changement climatique, mais surtout permettre des économies futures et de soutenir des emplois durables et locaux. Elle plaide aussi pour aider les jeunes agriculteurs à se convertir ou à ouvrir des exploitations biologiques. Les cantines des écoles soutiendraient ces mêmes agriculteurs en commandant 20% de produits bio et 50% de produits locaux. Pour d’autres projets structurants comme les transports en commun, elle pense que la Région doit davantage solliciter les fonds européens prévus à cet effet.
L’ancienne eurodéputée strasbourgeoise a ensuite peu eu la parole, les quatre hommes se répondant parfois directement ou se prenant le micro des mains. Elle s’est aussi étonnée qu’une part importante du soutien aux entreprises aille à des grands groupes (elle a cité Lilly en Alsace) alors que les mêmes sommes feraient davantage de différence pour des petites et moyennes entreprises. Autre proposition, que les tickets de transports comprennent des tarification intégrées avec les réseaux de l’autre côté des frontières.
Elle s’est trouvée un accord étonnant avec le vice-président du FN, qui trouve que les sols et les eaux de la grande région sont parmi les plus pollués de France. Un thème que le parti frontiste exploite rarement, pour ne pas dire jamais. Elle lui a demandé de s’investir sur le sujet comme député européen. Il a répondu avoir soutenu une proposition dans ce sens, mais que centre-droit et centre-gauche ont voté contre, car il s’agissait d’une proposition de l’extrême-droite.
Revoir le débat en vidéo
FN et PS s’interpellent directement
Philippe Richert a, lui, expliqué l’importance de la région pour financer de grandes infrastructures. Il a pris l’exemple de la Région Alsace qui dépense 1,4 milliard d’euros pour le haut débit ou encore le contournement de Strasbourg (GCO) sur plusieurs années. Il a aussi insisté sur l’importance de la formation en apprentissage et en alternance, à qui il faut donner une meilleure image.
Les échanges les plus directs étaient entre Florian Philippot et Jean-Pierre Masseret, notamment sur l’emploi en Lorraine, même si le bras-droit de Marine Le Pen a reconnu que la Région « ne peut pas tout faire dans ce domaine ». Jean-Pierre Masseret a répondu que le chômage avait moins augmenté dans sa région qu’ailleurs. En tutoyant certains adversaires ou en les appelant juste par leur nom de famille, l’actuel sénateur et président de Lorraine a pu donner l’impression d’une attitude dilettante, qui tranchait avec le comportement de ses contradicteurs.
Pour Jean-Pierre Masseret, qui a rappelé son soutien à la réforme territoriale, les solutions ne doivent pas identiques partout et pour tous les domaines. Il est par exemple opposé à une nouvelle agence de développement économique, contrairement à Philippe Richert. Il pense qu’il faut des solutions adaptées aux différentes domaines de l’économie (énergie, service aux seniors, agriculture). Il veut créer des petites assemblées dans les 57 bassins de vie (les actuelles intercommunalités et agglomérations) du Grand Est pour « déconcentrer » le pouvoir.
Pour Jean-Georges Trouillet, ingénieur en génie civil, ces structures sont inadaptées car trop modestes (l’agence d’attractivité d’Alsace compte une quarantaine de salariés, mais 4 pour le développement économique spécifiquement, s’ajoutent une trentaine de l’agence économique des deux départements, l’Adira). D’après lui, elles n’aident pas assez les entreprises locales à répondre aux appels d’offres privés et publics dans la région, mais aussi à l’étranger.
Philippe Richert chahuté
Philippe Richert a été chahuté par une salle bien dissipée, car candidat après une fusion qu’il n’a pu éviter et avait combattu. Florian Philippot comme Jean-Georges Trouillet se sont alors donné un malin plaisir à ré-insister sur ce point, même quand ce n’était plus le sujet. Il a répondu qu’un référendum n’était pas possible, quand bien même une pétition de 100 000 signatures l’exigeait. FN et Unser Land se sont aussi retrouvés sur le fait qu’il y ait trop de normes administratives, même si en cas de victoire, ils proposent de créer des assemblées supplémentaires dans les régions actuelles.
Tous les candidats se sont dits favorables à un meilleur apprentissage des langues étrangères de la maternelle au lycée de l’allemand et de l’anglais, même si Florian Philippot s’est distingué en appelant à apprendre les langues comme le brésilien ou le chinois pour davantage exporter vers ces pays. Un paradoxe qui a plus qu’étonné Sandrine Bélier, qui pense qu’il faudrait d’abord s’occuper de notre territoire et que le FN prétend défendre le patriotisme économique et non le libre-échange.
Le Front de gauche, pourtant quatrième dans les deux sondages publics, a regretté de ne pas avoir été invité. Mardi 10 octobre, nous laissions la tête de liste départementale Sylvain Brousse aborder les positions que le parti aurait défendu.
Aller plus loin
Sur Lor’actu : Régionales : fortes tensions pour un premier débat, Richert et Philippot au centre du jeu
Sur Rue89 Strasbourg : Posez-vos questions aux candidats
Sur Rue89 Strasbourg : Richert et Masseret, ce qu’ils ont fait
Sur Rue89 Strasbourg : tous nos articles sur les régionales
Ni en me traitant de nazi alors que j'imagine bien qu'en poussant votre théorie des banquier un peu plus loin on trouvera chez vous un antisémitisme sous-jacent (comme souvent à l'extrème gauche).
Au fait les nazis étaient-ils d'extrème droite ou d'extrème gauche ? En tout cas ils s'appelaient national SOCIALISTES.
Pourtant, à part l'extrême droite (et les politicards) ,
il n'y a pas grand monde que cela interesse
Pourtant, il y a plein d'autres sujets autrement plus passionnants.
Tiens au passage, quand ils ont négocié leur financement par une banque russe, ils ont parlé russe ou.... anglais.
Pour le business international un anglais très solide c'est déjà pas mal. Pour ne pas oublier qui nous sommes, l'allemand est un minimum.
Pour le reste, il faudra expliquer à ce monsieur que les brésiliens ne parlent pas le brésilien mais le portugais...
... et renvoyer ce "Hergelaufeni" (qu'on pourrait facilement traduire ici par "migrant politique") d'où il vient...
Monsieur Jean-François Gérard , il me semble que vous ignorez que le 13 octobre 2015, la procédure d’urgence engagée par Sylvie Goddyn, députée européenne et membre du FN, en vue d’interdire la commercialisation d’un dangereux pesticide tueur d’abeilles a été rejetée au Parlement Européen par 31 voix contre 18.
Le pesticide en question, le Sulfoxaflor, a pourtant clairement été identifié comme un produit particulièrement violent et mortifère, au point même d’avoir été interdit sur le territoire américain dont on connaît pourtant la grande tolérance à l’égard des produits toxiques.
Dans sa guerre contre le Front National, le Parti Socialiste s’est donc exprimé pour l’autorisation du Sulfoxaflor en Europe. Dans un communiqué, les députés socialistes affirment avoir voté en pleine connaissance de cause, contre la procédure d’urgence, au seul motif qu’elle fut proposée par le Front National.
Mais ça me fera pas voter FN.
Oui c'est regrettable, mais en Alsace l'extrême gauche est loin d'être quatrième étant donné que c'est elle qui a eu les politiques d’assimilation les plus dures après chaque guerre.
Quand Mélenchon parle de l'Allemagne, j'ai l'impression de revivre les prémisses de 14-18.
Comme le FN le Front de Gauche est plus jacobin que les partis traditionels (je ne dirais pas républicains, ils le sont tous).
Il ne me fait aucun doute que votre gauche est incompatible avec toute forme particularisme alsacien. Incompatibilité qui s'est montré dans l'histoire chez d'autres partis de gauche. Et pas que pour les dizaines de milliers de malgrés-nous qui ont fini au Tambov.
Pour un digne successeur des amis du Grand Reich dans la promotion de l'Europe des régions vous n'êtes pas très bon dans l'art de la caricature.
Prions les mânes de M. Bismarck pour que vous ne dépassiez pas les 0,5 % qui vous siéent sinon il nous faudra être compétitifs, flexibles et malléables aux ordres des banquiers internationaux, mais en plus en teuton ... ça promet
Concernant le "amis du grand reich" ils ont été plus nombreux au sein de la SFIO que chez les autonomistes, très majoritairement opposés au nazisme. Les rouges n'ont pas fait mieux, puisqu'ils ont soutenu un régime tout aussi sanglant.
Vu la xénophobie anti-allemande qui émane de votre clavier, je ne fais aucune différence avec l'extrème gauche et l'extrème droite qui ont juste d'autres cibles. Mais le même discours anti-capitaliste.
Au dernier sondage la liste régionaliste Unser Land/Parti Lorrain/Parti Mosellan/AEI faisait 3% alors même que le sondeur à avoué que ce score pouvait varier du simple au double selon l'endroit où l'on sondait.
Quoi qu'il en soit cette liste fera un meilleur score que le Front de Gauche en Alsace, et heureusement, on a déjà assez souffert de l'extrémisme de gauche, comme de droite.
Il y a encore quelques mois, il avait laissé entrevoir une reconsidération de la fusion en 2017 en cas de retour de la droite aux affaires.
Où cela apparaît-il dans ce programme ???
Il prend vraiment les Alsaciens pour des demeurés et à ce genre de "jeu", on fait courir de grands risques à la démocratie !
- Veut s'attaquer au Droit Local (Application de la loi de 1905 sur l'ensemble du territoire)
- Propose d'oter la quasi totalité des pouvoirs aux régions (transport et compétence générale [même le PS n'est pas allé aussi loin])
- S'oppose depuis des décénies à l'aide aux langues régionales, notamment sur la charte européenne
- Veut fermer les frontières avec les conséquences désastreuses que ça aurait pour le travail frontalier et la consomation des produits alsaciens
Il a bien senti que cette comédie pouvait rapporter gros en Alsace.
- Philippot a bien rappelé par exemple, à propos du Concordat qu'il ne voulait surtout pas y toucher et notamment ne pas faire entrer l'Islam dans ce Concordat. Le but est d'éviter effectivement un financement public pour la construction de Mosquées, c'est donc une excellente chose.
- Le FN est pour une proximité renforcée et le meilleur des découpages pour être proche des citoyens est le département hérité de la Révolution. Rappelez-vous qu'il a été conçu pour permettre de rejoindre les 4 coins d'un département en une journée à cheval.
- Philippot a rappelé sur France 3 Alsace qu'il était pour poursuivre le financement de l'enseignement de l'alsacien et pour la transmission de l'identité alsacienne.
- Personne au FN ne veut "fermer"les frontières mais bien enfin faire du protectionnisme économique, alimentaire et bien évidemment empêcher enfin qu'elles ne soient des passoires laissant entrer des dizaines de milliers de clandestins chaque année.
Il n'y aura évidemment pas la moindre conséquence pour les travailleurs frontaliers c'est carrément un mensonge que vous écrivez-là et de plus les produits alsaciens seraient évidemment favorisés par des circuits courts et cela éviterait que dans notre région soit servis 70 à 85% de viande étrangère dans nos cantines par exemple.
- Oui le FN aime les départements parce qu'ils ne correspondent à aucune "identité". C'est la seule raison. Vous ne niez donc pas que les pouvoirs aux régions seront réduits.
- Que Philippot s'adapte au téléspectateur de FR3 Alsace ne me fera pas oublier des années de positions contre les langues régionales.
- J'ai bien compris, mais c'est justement très néfaste de faire du protectionnisme quand on est une région frontalière dont la moitié du bassin de vie se trouve à l'est du Rhin.
Avec le FN il faudra privilégier un produit fabriqué à Bordeaux par rapport à un autre produit fabriqué à Baden-Baden, alors le circuit court ...
De même je préfère avoir de la viande qui vient de 30km de chez moi dans le Pays de Bade que de l'autre bout de la France.
Durcir la frontière France-Allemagne, c'est la mort économique et culturelle de l'Alsace.
Pour les frontaliers, on verra déjà si l'Allemagne continuera de jouer le jeu quand la France sera dans le protectionnisme anti-allemand.
Certes, c'est très républicain (ou plutot jacobin), mais vu que j'ai horreur de ce genre d'assimilation forcée, je ne suis pas républicain.
Je viens d'en parler à mon cheval et il me confirme son opposition farouche à la région par rapport au département.
Il vieilli mon cheval...mais grâce à vous, je vais faire des économies de foin...
Ah non le retour au franc, je trouve ça génial.
Etant frontalier mon salaire augmentera perpétuellement vu que le franc va dégringoler par rapport à l'euro.
Ha ha :)
Si nos élus avaient été capable de réaliser une véritable information en précisant d'entrée la répartition des lieux de décisions et en communiquant abondamment, ils auraient réussi l'unification de l'Alsace il y a quelques temps.
Si nos élus avaient un peu de courage et de détermination, de fierté aussi, ils ne siegeraient plus à l'Assemblée Nationales ni au Sénat et feraient renvoyer toutes les missives gouvernementales au 1er Ministre depuis le refus d'accepter une Région Alsace.
Nos élus locaux auraient rompu toutes relations avec le Préfet, ne l'informant plus, n'assistant à aucune réunion (convocation !).
Ils peuvent encore ne pas organiser d'élections régionales en désobéissance républicaine.
Etc., etc...
Mais ils ne feront "RIEN" au prétexte que les dés sont jetés. Il n'en est rien, il n'est jamais trop tard. Je rêve de l'attitude d'un Gouvernement qui n'aurait plus aucun interlocuteur en Alsace, donc obligé non pas de composer, mais de céder à la volonté populaire.
Mais bon c'est comme les socialiste :
Cantons :
4 055 -> 2 074
Elus s'y rapportant :
4 055 -> 4 128
Redécoupage des régions :
- Autant d'élus
- Autant d'agents
- + 40% de rémunération pour les élus
- Postes de présidents délégués
Mais la politique représente-t-elle encore la recherche de l'intérêt collectif, ou simplement le déroulement de plans de carrière et d'ambitions démesurées....
On peut analyser comme on le souhaite l’abstentionnisme, il serait temps de poser la question différemment: en quoi faisons nous encore société ?