

De droite à gauche, Jean-Claude Fimbel du Ceser Alsace, Andrée Buchmann (EELV), Jo Spiegel (PS) et Jacques Fernique (EELV) (Photo PF / Rue89 Strasbourg)
Un ensemble d’élus écologistes, socialistes et indépendants se sont regroupés pour porter un « autre oui » dans la campagne sur le conseil unique d’Alsace. Opposés à l’UMP dans toutes les assemblées d’Alsace, ils sont néanmoins favorables au projet du président UMP du conseil régional de fusionner les collectivités territoriales. Tranché chez les socialistes du Bas-Rhin, le débat est encore en cours dans le Haut-Rhin.
Peut-on être contre le président UMP du conseil régional Philippe Richert et soutenir son projet de fusion des collectivités territoriales d’Alsace ? La réponse est oui pour un ensemble d’élus progressistes alsaciens, en majorité des écologistes, qui ont lancé vendredi un appel intitulé « l’autre oui pour la collectivité unique ». Parmi les signataires, on retrouve notamment Jo Spiegel, conseiller général du Haut-Rhin et maire PS de Kingersheim et Jacques Fernique, conseiller régional Europe Ecologie Les Verts (EELV) (voir la liste ci-dessous).
Seul autre socialiste présent, Hubert Miehe, conseiller général du Haut-Rhin, a détaillé son choix :
« Où est l’Alsace quand on parle du démantèlement de la centrale nucléaire de Fessenheim ? Où est l’Alsace quand on parle des crues du Rhin et de la construction de polders en Allemagne ? Notre région a besoin de parler d’une seule voix, la fusion doit intervenir maintenant. Alsacien depuis longtemps, je vote avec le « oui » du vécu. »
Les élus socialistes sont encore très divisés sur cette fusion des collectivités alsaciennes. Certains ont voté contre depuis le premier congrès d’Alsace de 2011, tel Pierre Freyburger, chef de file des socialistes de Mulhouse, d’autres se sont d’abord abstenus pour puis se sont finalement inscrits en opposition, tel Pernelle Richardot, adjointe au maire de Strasbourg et conseillère régionale et plusieurs s’abstiennent, faute de mieux, tel Antoine Homé, maire de Wittenheim et conseiller régional, ou Alain Fontanel, adjoint au maire de Strasbourg et conseiller régional…
Les socialistes du Haut-Rhin ont encore le choix
Antoine Homé a annoncé lors du vote solennel au conseil régional vendredi 25 janvier qu’une « convention militante » le 16 février déterminera la position des socialistes du Haut-Rhin. Quant au Bas-Rhin, la question a été tranchée au niveau du conseil fédéral et du bureau fédéral, c’est « non » au conseil unique d’Alsace, tel qu’il sera présenté devant les Alsaciens le 7 avril.
Jo Spiegel, qui milite depuis cette fusion depuis des années, explique son positionnement :
Pour Jacques Fernique, chef de file des écologistes du conseil régional, cette réforme est trop importante pour la laisser échouer, à cause d’obscures tractations et d’égos mal placés :
« L’élaboration du projet de fusion a été menée dans l’entre-soi des cabinets des présidents des collectivités alsaciennes. Mais avec cet appel, nous voulons rattraper ces erreurs dans l’élaboration de ce projet, et nous concentrer sur l’essentiel : un gain en cohérence. Il ne faut pas s’arrêter sur des détails comme où se réunira le bureau exécutif, ou la création d’assemblées départementales et de territoires qui ne seront présentes que pour rassurer untel ou untel… Ces points seront de toutes façons réglés par la loi spécifique qui sera votée au Parlement, et non par Philippe Richert et son équipe. Après le « oui » au référendum, la vraie bataille commencera. »
Pour Pernelle Richardot, ces élus « se font berner »
Devenue chef de file des élus opposés au projet de fusion, Pernelle Richardot répond à ses camarades :
« Ils se trompent, ils sont en train de se faire avoir par Philippe Richert. Ce projet n’est pas une fusion, c’est un empilement. Ce n’est pas à l’UMP de donner des leçons de décentralisation, elle qui a ôté tout pouvoir réel aux régions et aux départements. Il s’agit d’une campagne pour un référendum, auquel il faudra répondre « oui » ou « non », pas « oui mais ». Ils vont ajouter leurs voix à celles de l’UMP et les Alsaciens risquent de ne plus rien y comprendre. Il faut avoir le courage de dire « non » et de laisser le temps à la démocratie. La fusion des collectivités pourra très bien intervenir dans le cadre de l’acte III de la décentralisation. »
Les élus opposés à l’UMP dans les collectivités territoriales partiront donc en ordre dispersé dans la campagne pour le référendum du 7 avril. Chacun des 122 élus devra se choisir un « groupe politique » dans le cadre de cette campagne, puis chaque groupe disposera d’un budget de campagne, en fonction du nombre d’élus dont il dispose. Il y a déjà un groupe « majorité alsacienne pour le « oui », un groupe « socialistes et indépendants pour le « non » et donc un groupe « écologistes, socialistes et indépendants pour le « oui »… On cherche encore le groupe « majorité alsacienne pour le « non »…
Les premiers signataires de l’appel pluriel pour l’autre « oui » à la collectivité unique
Aller plus loin
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Moi qui est été contact du projet, je peux vous assurer que c'est un bon projet. Tout n'est pas parfait parce qu'il faut composer pour obtenir un consensus large mais la région à vraiment à y gagner...
Et pour ceux qui vont brandir la menace du chômage, vous vous trompez lourdement. Réunir les 3 collectivités alsaciennes en une est une formidable chance de redistribuer les cartes et de mutualiser les services 'doublon' pour les rendre plus performant.
Une seule collectivité régionale va permettre de donner plus d'importance aux Communautés de communes qui n'auront plus qu'un seul interlocuteur. Bref, les avantages sont multiples bien plus que les inconvénients.
Pour finir, cette "AUTRE OUI" c'est aussi la défense de la contre-centralisation Strasbourgeoise que dénonce le PS qui aurait préférer avoir tout sur Strasbourg.
Mulhouse et Colmar vont continuer à avoir des services régionaux, il est important de le souligner.
Content d'avoir quelqu'un qui "a été contact du projet" Vous pourrez donc répondre à une ou deux questions : 1/ en quoi un "autre oui" se distingue-t-il d'un simple oui ? 2/ existe-t-il un texte (argumentaire) de ce projet qui pourrait énumérer les avantages de cette autre oui ?
Maintenant pour les arguments que vous avancez...
- Si je comprend bien vos 1er et 2ème points, l'adjectif "autre" et surtout une manière de récupérer les gens de gauche (ex P.S.) qui auraient tendance à voter non a/ parce que c'est la ligne du P.S. b/ parce que le oui simple est un oui de droite ?
- Pour le troisième paragraphe, le simple argument de "redistribuer les cartes" me semble un peu vague. De plus ne voyez-vous pas une contradiction entre le fait d'affirmer qu'il n'y a pas de menace de chômage et votre argument sur les "doublons" ? Moi quand mon ordi recherche des doublons c'est pour les "éliminer". "Mutualiser"est-il en ce sens un synonyme dans la novlangue ? Entendez bien je ne suis pas contre l'efficacité, mais si c'est pour obtenir les même résultats que pour les maternités...
- Pourriez-vous préciser en quoi - je suis un peu bête généralement comme Pierre France l'a remarqué l'autre jour - les Communautés des communes y gagnent ? Un seul interlocuteur OK mais en quoi est-ce plus efficace ? Si vous voulez je peux vous donner l'exemple de la subvention théâtrale où 4 interlocuteurs sont mieux que 3....
- Votre avant dernier paragraphe me parait un peu obscur, car vous semblez sous-entendre que les socialistes du Bas-Rhin ne votent non que parce qu'il craignent que Strasbourg ne soient pas choisie comme "capitale" alors qu'il m'avaient semblé comprendre que leur opposition (voir ce que dit Elkouby dans les DN aujourd'hui) était d'abord due au fait d'une incohérence de calendrier avec le prochain volet de la décentralisation en chantier à l'Assemblée.
- Quant à votre dernier paragraphe, il me semble que vous nous y dites à la fois que tout va changer pour le mieux mais que l'on peut se rassurer parce que rien ne va changer en fait.
Si vous pouviez éclairer notre lanterne je vous serais reconnaissant.
A lire sur:
http://www.rue89strasbourg.com/index.php/2012/02/14/vie-pratique/et-si-vous-vous-installiez-a-kehl/
Monsieur Buttner a mis ses collègues haut-rhinois dans sa poche. Incontestablement fan de la structure administrative allemande et des compétences déléguées aux Länder, M. Buttner aimerait que celles de l'assemblée unique alsacienne s'en rapprochent.....
Que de temps perdu. Si à l'issue de la dernière guerre, on avait proposé à l'Alsace-Moselle le même choix qu'à la Sarre voisine, peut-être ... peut-être ... que certains auraient défendu l'idée d'un rattachement à l'Allemagne et on serait aujourd'hui un de ces riches Länder germaniques. N'étions nous pas alors contents de faire partie de la République Française.
Alors n'écoutons pas les régionalistes, écologistes, Unser Heimat-istes ett autres, qui prônent le oui. N'en déplaisent à certains, laissons à Madame Richardot de défendre son choix, qui rassemblera certainemennt un grand nombre de voix.
Votre commentaire est touchant d'humanisme mais comporte au moins trois erreurs :
1/ les personnes qui sont contre la régionalisation ne le sont pas du fait d'une crainte irrationnelle qui viendrait d'une mauvaise expérience passée mais d'une réflexion justifiée sur les conséquences réelles de la chose.
2/ Vous êtes dans la même confusion (volontaire ou non) qui ne voit pas que les termes Europe, Décentralisation, Réformes ne signifient pas la même chose selon qu'ils sortent de la bouche d'un François Mitterrand avant 83 ou d'un Sarkozy, d'une Parisot et même du social-libéral Hollande !
3/ Vous faites appel à la fois à la réalité (le fait qui est discutable), au coeur ( le pathos qui ne constitue pas une preuve), à l'intelligence (la réflexion qui est menée avec préjugés) et au bon sens (l'évidence qui comme le disait Descartes n'est pas première et ne s'atteint pas sans la bonne démarche). C'est la mobilisation totale quoi, mais elle est simplement rhétorique et non probante.
Je vous conseille en ce sens de lire le commentaire de Deleuze et Guattari à ce propos :
http://lesilencequiparle.unblog.fr/2012/09/27/sur-le-capitalisme-et-le-desir-gilles-deleuze-felix-guattari-entretien/
Juste un extrait en attendant de vous montrer la perversité de la régionalisation. C'est Deleuze qui parle :
"Tout est rationnel dans le capitalisme, sauf le capital ou le capitalisme. Un mécanisme boursier, c’est tout à fait rationnel, on peut le comprendre, l’apprendre, les capitalistes savent s’en servir, et pourtant c’est complètement délirant, c’est dément. C’est en ce sens que nous disons : le rationnel, c’est toujours la rationalité d’un irrationnel. Il y a quelque chose qu’on n’a pas assez remarqué dans le Capital de Marx : à quel point il est fasciné par les mécanismes capitalistes, précisément parce que, à la fois, c’est dément et ça marche très bien." A suivre... ;-)
Voyons maintenant quel est le réel objectif de la décentralisation régionalisation, européanisation.
- La décentralisation est en principe une bonne chose puisqu'elle transfert le pouvoir en France trop centralisé plus près du peuple et de ses élus. C'est au départ une revendication de gauche.
- la régionalisation peut apparaître positive en tant qu'elle regroupe les forces et rend les décisions plus facile. Cependant, elle peut aussi apparaître comme une recentralisation. Mais ce n'est pas là son principal danger
- l'Europe est une excellente chose dès lors qu'elle est celle des peuples et non celle du capital et qu'on lui donne des instances véritablement démocratiques (quelle n'a pas à ce jour) En tant qu'elle répond a l'idée d'internationalisme, c'est aussi une idée de gauche.
Mais en fait qu'est ce qui se cache derrière ?
A dire que le processus est pervers parce qu'il se présente comme un fait inéluctable (la réforme nécessaire) répondant aux désirs et au bon sens. Une intelligence moyenne tombe donc forcément dans le piège.
La décentralisation de droite signifie en fait le désengagement de l'Etat ergo la hausse des charges des départements et régions ergo hausse des impôts. Soit dit en passant pour Parisot cette hausse ne doit pas se répercuter sur les entreprises. Qui est-ce qui reste ? Les particuliers ? Elle donne un exemple : l'éducation. Elle doit répondre à la sacro-sainte loi du marché. Les TOS (agents administratifs étant passés à la Région) ils sont dispatchés selon les besoins de celle-ci : pour faire simple une femme de ménage de collège pourra aussi être affectée à un bâtiment municipal, de plus son salaire dépendra du budget de la Région : il y aura donc plus ou moins de femmes de ménage plus ou moins bien payées dans les écoles selon les richesses spécifiques des Régions. Même chose pour les cantines soumises à la loi de l'offre et de la demande. Et on arrive au système américain où les parents qui auront les moyens mettront leurs enfants dans le privé parce que l'offre comme ont dit si joliment aura été rendue meilleure grâce à la complicité de l'Etat.
Un autre exemple : la médecine. Même logique. Les soins publics allant s'appauvrissant, le regroupement des hôpitaux publics impliquera une désertification sanitaire ce qui profitera au privé une nouvelle fois.
La régionalisation n'a pas d'autre but que de faire des "économies" qui la encore baisseront la qualité du service public et augmentant et les impôts et les prix des services pour les particuliers.
Tout cela avec à l'arrière plan l'horizon d'une économie friedmanienne .Mais ce n'est pas encore là le plus pervers de la logique...
A suivre ;-)
" C'est l'Europe des Régions qu'ils veulent maintenant" (Gilles Deleuze)
Une Europe digne de ce nom serait une Europe qui seraient une fédération de Etats souverains qui serait doté d'institutions réellement démocratiques.
Il est indéniable que cela ne va pas sans un certain abandon de souveraineté, or ce qui est recherché à travers les réformes actuelles est la perte de toute souveraineté et la construction d'une Europe féodale aux mains des multinationales.
Un des corollaires de la régionalisation, outre le désengagement financier de l'Etat, est l'attribution directe des fonds européens par les instances européennes.
Or savez-vous qui fait la loi dans les institutions européennes : ce sont les membres de la commissions. Et saviez-vous qu'il est permis à ces membres d'exercer d'autres fonctions, par ex. de siéger dans les conseils d'administrations des grandes entreprises ?
En étant naturellement grassement rétribués. C'est la méthode Bush.Que Schroeder atterrisse comme conseiller spécial chez Gazprom n'est alors qu'un juste retour des choses. Au moins il a choisi son camp.
Autrement dit, le fric sera distribué aux régions en fonction des directives européennes elles-mêmes dictées par la commission qui suit les diktat des multinationales selon l'idéologie néo-libérale de l'OCDE elle-même.
De fait la régionalisation signifie la dissolution des Etats-Nations souverains au profit des Multinationales, autrement dit la dissolution d'une Europe véritablement forte qui pourrait contrer économiquement les USA et l'Asie. Car c'est là le plan !
De même que l'on a dissout après la chute du mur les Etats de l'Est pour en faire des satellites des US on cherche à dissoudre les Etats d'Europe occidentale. Voyez le cheval de Troie British et le rôle que joue l'Allemagne de Merkel là-dedans.
A voir un commentaire sans doute marxiste mais en gros pertinent. :
http://www.legrandsoir.info/refuser-l-euro-balkanisation-des-nations-d-europe.html
The End ... peut-être ;-)
En Allemagne, si vous êtes dans le besoin comme beaucoup de retraités allemands, la République Fédérale ne vient pas à votre secours aussi longtemps que vos parents ou enfants peuvent vous aider. Quand tout le monde est à sec, la république vous fera l'aumone.
En France, cela ne se passe pas comme cela. Quel que soit votre situation, l'état vous aide selon ses moyens et vos droits, sans appauvrir au préalable toute votre famille.
Si le passage de la seconde à la première situation est vécu comme un progrès résultant de la réalisation du conseil unique, en dehors du cadre répubblicain, que les fanatiques du oui prennent la nationalité allemande. Une chance de retour leur sera donnée .....
Et Paf dans les gencives !
Tu l'as dit mimile !
Et Paf dans le pif !
Tu l'as dit mimile !
Pour exemple malheureusement, un bébé vient de mourir parce que l'hôpital a renvoyé la mère arrivée à terme hier par manque de place
On croit rêver. N'est-ce pas lui qui a négocié à l'avance sa place de vice-président du CUA avec Richert?
Progressistes, dites-vous? Je dirais opportunistes, aigris et complexés face à la droite. Prêts à tout pour plaire à la droite des affaires et aux affairistes de droite.
La gauche a besoin de changer de respirer et de se débarrasser de tous ces complexés.
La gauche décomplexée vote NON car ce projet est :
- N'amène aucune avancée démocratique
- a des risques de régressions sociales
- sera synonyme d'augmentation des impôts des ménages Alsaciens
- sera une Baronnie de plus pour ceux qui ne conçoivent la démocratie que par le biais de loyautés féodales
- Sur le plan institutionnel est un empilement de structure sans aucune cohérence.
Je me rappelle d'une autre bataille en 2005 où les mêmes donnaient des leçons de bien-pensance. Soutenus par tous les médias.
Ils ont pris une belle claque populaire.
Syamak AGHA BABAEI
Il en sait quelque chose.
Mais il a toujours été comme cela : entre corporatisme opportuniste et opportunisme corporatiste
On rigole...
Ils sont dans la droite ligne de ce que Parisot préconisait il y a quelques années. (Là je ne retrouve pas l'archive tout de suite. Il faut que je réactive un ancien ordi.)
Mais un autre oui c'est un oui. Point.
Et Fernique a beau dire on dit d'abord oui et ensuite on voit.
Il prend l'Ump pour Mère Thérésa !
Naïvetés de Menscheviki : on sait comment ils ont fini.
Juste de percer ?