
Dès mardi 16 mars, la proposition de loi « sécurité globale » sera examinée au Sénat. En réaction, un collectif d’associations, de syndicats et de partis politique appelle à manifester mardi 16 et samedi 20 mars à Strasbourg.
La proposition de loi relative à la sécurité globale, adoptée par l’Assemblée nationale le 24 novembre 2020, sera examinée au Sénat en séance plénière les 16, 17 et 18 mars. À cette occasion, le mouvement « de coordination pour le retrait total de la loi de sécurité globale » reprend ses manifestations initiées au mois de novembre 2020. Le collectif organisateur, composé d’une quinzaine d’associations, de syndicats et autres partis politiques propose trois nouvelles actions publiques cette semaine.

Contre « l’élargissement des pouvoirs de surveillance de de la police »
La Ligue des Droits de l’Homme, les Gilets Jaunes Strasbourg République, la CGT, la France Insoumise, la Fédération Syndicale Unitaire feront partie des organisations présentes mardi 16 mars de 12 heures à 14 heures pour un rassemblement sur la place de la République. L’objectif de cette mobilisation est de protester contre « l’élargissement des pouvoirs de surveillance de la police qui supprime toute notion de vie privée dans l’espace public », selon le collectif. La proposition de loi prévoit d’étendre les moyens technologiques de surveillance des forces de l’ordre, grâce à la vidéoprotection, ainsi que de renforcer le rôle des policiers municipaux et des agents de sécurité privés.
Les organisateurs de la manifestation dénonce aussi l’article 24 de la loi qui « dissuaderait les citoyens de filmer l’action de la police, entraverait la liberté d’informer et invisibiliserait les violences policières ». Dans la loi « sécurité globale » toute diffusion du visage d’un fonctionnaire de police nationale ou d’un militaire de la gendarmerie dans le but de porter atteinte à son intégrité est punie d’un an d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende.
Autre texte visé par le rassemblement : le Schéma national de maintien de l’ordre publié le 16 septembre par le ministère de l’intérieur. Les organisateurs de la manifestation dénoncent le statut appliqué aux journalistes qui seraient « assimilés à des manifestants ». Le texte rappelle que se maintenir dans un attroupement après sommation est un délit, y compris pour les journalistes.
L’élargissement du fichage des individus « dangereux pour la sécurité publique » par décret du gouvernement en décembre 2020 et le projet de loi sur les « séparatismes », renommée loi « pour conforter les principes républicains », sont aussi au cœur des préoccupations des manifestants. Ce dernier prévoit notamment de « restreindre l’instruction à domicile » et de contraindre les associations à « s’engager à respecter les valeurs de la république ».
Webinaire et manifestation
La mobilisation se poursuivra en ligne à travers un webinaire mardi 16 mars dès 19 heures 30. La section strasbourgeoise de la Ligue des Droits de l’Homme diffusera un documentaire de Karine Parrot et Stéphane Elmadjian : « Sécurité globale, de quel droit ? » regroupant les points de vue de sept universitaires sur la loi « sécurité globale ». Cette projection sera suivie d’un débat public autour de la notion de sécurité et « des lois liberticides actuelles », selon les organisateurs.
Samedi 20 mars, une manifestation contre la « loi sécurité globale » viendra clôturer cette semaine de protestation. Le cortège partira à 14 heures de la place de la République. Une marche précédée dès 13 heures d’une assemblée populaire avec les membres du collectif.
Y aller
Rassemblement contre la loi de sécurité globale, mardi 16 mars de 12h à 14h, place de la République, Strasbourg – Neustadt. L’appel au rassemblement sur Facebook.
Webinaire autour de la notion de sécurité globale organisé par la Ligue des Droits de l’Homme, mardi 16 mars à 19h30. Lien de l’évènement à demander à l’adresse : strasbourg@ldh-france.org. Evènement retransmis en Live sur Facebook.
Manifestation contre la loi de sécurité globale, samedi 20 mars à partir de 13h, départ place de la République, Strasbourg – Neustadt. L’appel à manifester sur Facebook.
"Pourtant, peu de voix ont remis en cause la pertinence de l’état d’urgence sanitaire ou sa stricte proportionnalité, laquelle résulte d’une comparaison entre ses avantages en termes de lutte contre la pandémie et ses effets négatifs d’ordres économique, social, éducatif, culturel, psychologique et même sanitaire. Nombre de mesures totalement absurdes lorsqu’elles sont considérées isolément, telle la fermeture sur l’ensemble du territoire national des remontées mécaniques, des salles de spectacle ou des universités, n’ont été justifiées au cas par cas que par un contexte sanitaire dégradé, sans jamais que soient prises en compte leurs conséquences cumulées, de plus en plus considérables et même dramatiques avec le temps."
Paul Cassia