![[Diaporama] La mobilisation antinucléaire s’éssouffle à Fessenheim](https://www.rue89strasbourg.com/wp-content/uploads/2013/01/Vin-chaud.jpg)
Ambiance bon enfant ce dimanche devant la Maison des énergies EDF, à quelques centaines de mètres de la centrale nucléaire de Fessenheim (voir notre diaporama). Mais malgré un appel à manifester des deux côtés du Rhin et la présence de groupes musicaux, seuls 250 militants antinucléaires environ ont fait le déplacement, en majorité des Allemands.
Sur les 250 personnes présentes en milieu de journée le long du Rhin à Fessenheim, on ne comptait qu’une cinquantaine de Français. Parmi eux, des militants d’Europe écologie – Les Verts et du Parti de gauche venus de Strasbourg, mais également quelques élus, Eric Schultz, conseiller municipal strasbourgeois, Jacques Muller, maire de Wattwiller et ancien sénateur EELV ou Alison Ober, porte-parole régionale du parti écologiste.
Et un constat s’est imposé : les belles heures de la mobilisation contre cette doyenne du parc nucléaire français appartiennent au passé. Et pour cause, l’annonce par François Hollande d’une fermeture du site pour « fin 2016 » semble avoir été intégrée par une majorité d’opposants au maintien en activité des deux réacteurs.
Alors, pour les irréductibles présents aujourd’hui qui veulent voir le site fermer dès 2013, reste une position de vigilance, nécessaire selon eux, alors que le délégué interministériel chargé de la fermeture de la centrale, Francis Rol-Tanguy, n’a pas pu y accéder lors de son premier déplacement en Alsace le 17 décembre. Et une crainte : « fin 2016 », c’est presque 2017, et 2017, ce sont de nouvelles élections présidentielles en France…
Le rassemblement de ce dimanche en images
- Stop Fessenheim (Photo MM / Rue89 Strasbourg)
suis soufflé t'as forcé sur le vin chaud
Le point cardinal de ce grand débat consiste à réduire les émissions de gaz à effet de serre qui contribuent à l’augmentation de leur concentration dans l’atmosphère. C’est précisément cet accroissement qui menace la planète et toutes les formes de vie existantes.
Le débat sur la transition énergétique joue un rôle capital car la combustion des combustibles carbonés est le responsable principal des émissions de gaz carbonique.
Or la France consomme chaque année 140 Mtep de combustibles carbonés et c’est cette consommation qu’il est essentiel de réduire en :
Faisant des économies d’énergie avec des temps de retour tels que les dispositions adoptées soient supportables économiquement,
Substituant des énergies décarbonées aux combustibles fossiles.
Le débat sur la transition énergétique n’est donc pas un débat sur la réduction de la principale énergie décarbonée : l’électronucléaire. C’est un débat autrement plus large. Il devrait notamment décrire, dans différents scenarii, les perspectives énergétiques à horizon 2050 en donnant les consommations totales, les consommations par type d’énergie, les conséquences en matière d’émissions de CO2 et les coûts pour la collectivité nationale.
Lors du discours de lancement de la Conférence Environnementale, le 14 septembre 2012, le Chef de l’Etat a confirmé l’arrêt définitif de la centrale nucléaire de Fessenheim en fin 2016 et l’objectif consistant à ramener la proportion d’électricité d’origine nucléaire à 50 % en 2025.
Avant d’aborder une transition énergétique, il est essentiel de garder présent à l’esprit que le prix de l’électricité est en France de 119 euros par MWh pour un ménage, alors qu’il est en Allemagne de 251 euros. Pour les entreprises, les prix sont de 80 euros par MWh en France contre 122 en Allemagne.
L’arrêt de la centrale nucléaire de Fessenheim en fin 2016, alors que l’ASN en avait autorisé le fonctionnement jusqu’en 2018 et que sa durée de vie devrait pouvoir être allongée sans dommage pour la sûreté de 10 ans, voire de 20 ans, coûterait à la France plus de 1 milliard d’euros par an (La NRC américaine a autorisé la centrale de référence de Fessenheim à fonctionner 60 ans).
L’objectif d’un passage à 50 % d’électricité d’origine nucléaire en 2025 dilapiderait ainsi un capital compris entre 50 et 100 milliards d’euros sur la période 2017 à 2025, somme qui ne pourrait se justifier que pour des problèmes graves et irréversibles de sûreté.
Un tel objectif se traduirait par une augmentation des prix de l’électricité aux ménages et aux entreprises supérieures à 50 % d’ici 2020. L’impact direct sur l’emploi serait considérable. Il en va probablement de même sur les autres emplois car l’augmentation du coût de l’électricité pour les entreprises leur ferait perdre inutilement un avantage de compétitivité certain comme le souligne le Rapport Gallois.
Il est nécessaire que le rééquilibrage soit plus lent, compatible avec l’économie, le social, la sûreté nucléaire, les besoins électriques du pays, la montée en puissance des EnR et les engagements environnementaux sur les émissions de CO2.
La production d’électricité en France devrait être, pour substituer de l’électricité décarbonée à des combustibles fossiles, de l’ordre de 660 TWh en 2025 : 600 TWh de consommation intérieure et 60 TWh de solde exportateur. Ceci à condition que des efforts considérables soient faits pour économiser de l’énergie et accroître l’efficacité énergétique.
Il est nécessaire de conserver à notre pays, dans l’avenir, sa capacité électronucléaire de 2016 soit 432 TWh, c’est-à-dire : sans l’arrêt définitif de Fessenheim et avec la production de l’EPR
Si l’on conserve la capacité que le parc nucléaire aura atteinte en 2016 soit 432 TWh, la part relative du nucléaire serait de 65 % en 2025 par rapport à une production totale de 660 TWh. Se produirait alors une tendance naturelle à un rééquilibrage compatible avec la stabilité du réseau électrique, le social, l’économie et l’arrivée des énergies renouvelables aléatoires et intermittentes qui nécessitent une compensation par des centrales à cycles combinés au gaz (CCGT).
Pour être réaliste sur le plan technique, économique, social et limiter les conséquences environnementales, il est donc souhaité une transition progressive vers des énergies renouvelables intermittentes et aléatoires compensées par des centrales à cycle combiné gaz CCGT et complétées par des réacteurs de 3ème génération venant en relève des précédents au fur et à mesure de la fin de vie de leur cuve.
ça donne du baume au coeur que de lire une intervention aussi pertinente.
La barre est tout de suite fixée très haute. Les militants antinucléaires auront fort à faire pour y répliquer.
http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9acteur_nucl%C3%A9aire_naturel_d%27Oklo
Le stockage définitif sera passif à plus de 300 mètre de profondeur (le nouvel hangar qui va être construit à la Hague est lui aussi passif, refroidissement par flux d'air). Seule une civilisation disposant de moyens pas complètement archaïque peut y accéder, sans aération mécanique forcé, il n'y a plus d'oxygène à cette profondeur. Tous les déchets depuis 30 ans tiennent dans seulement 2 hangars à la Hague, c'est une vraie aiguille dans une botte de foin à dénicher aussi profond.
Et quand on voit comment tout le Bangladesh a été empoisonné par l'arsenic depuis 20 ans, présent dans son sous-sol, et accidentellement libéré par de nouveaux puits qui devaient résoudre son problème d'eau potable, on constate qu'il y a de toute façon déjà un paquet de substances dangereuses dans le sous-sol, si on ne maitrise pas ce qu'on y fait. A raison de 3 grammes par tonne dans le croute terrestre, celle ci en contient au total des quantités énormes, et c'est en fait la chaleur de la radioactivité qui maintient la température du noyau terrestre.
Par ailleurs, les Allemands eux maintiennent un autre réacteur de 1400MW, Phillipsburg-2, à quelques kilomètres de là au moins jusque 2019.
Ceci dit il y est bien moins dangereux que le mercure qui réduirait le QI des portugais et espagnols, cf http://www.lemonde.fr/planete/article/2013/01/11/la-pollution-au-mercure-ferait-perdre-du-qi-et-de-l-argent-a-l-europe_1815407_3244.html