Dos voûté sur sa chaise, Hugo plonge ses rétines dans l’écran bleuté de son ordinateur. Seul dans l’open space désert de l’entreprise Mathis à Muttersholtz, il griffonne quelques notes sur un papier, dans son jargon d’ingénieur. Comme tous les matins, il est arrivé au bureau à sept heures et demie, sans déjeuner. Rien ne change, ce mercredi 19 avril sera une journée comme les autres. À la même heure pourtant, une nuée de journalistes franciliens convergent vers la gare de l’Est à Paris, direction Sélestat, puis Muttersholtz et, enfin, son lieu de travail.
Bien sûr, aucun média ne s’intéresse à l’existence d’Hugo. Les regards des journalistes étaient entièrement tournés vers le président de la République, Emmanuel Macron, qui effectuait une visite pour congratuler les dirigeants de sa boîte – Mathis réalise des structures en bois. À mesure que sa venue se précise, le temps s’étire et les locaux se vident, les salariés se pressent pour voir le président. « Moi, y aller ? Non, je m’en fous », décrète Hugo, catégorique. « Et ça n’a rien de politique, je ne fais pas de boycott contre lui, je trouve juste que ça ne sert à rien. »

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