

Sur le parvis de la fac de droit, déjà environ 300 personnes (Photo MG)
Vers 11 heures ce matin, ils étaient quelque 300 étudiants et professeurs rassemblées sur le parvis de la faculté de droit. A présent entre 500 et 800, ils se dirigent vers le Crous et la préfecture. Ordre du jour de la manifestation : soutien aux étudiants étrangers en situation irrégulière et, pour certains, menacés d’expulsion.
Au milieu des drapeaux de l’UNEF (syndicat étudiant de gauche) ou du MJS (Mouvement des jeunes socialistes), quelques banderoles, sur lesquelles on peut lire des messages du type : « Solidarité pour nos étudiants étrangers », « En France, un étudiant sur 10 est exclu du système social (…), il faut plus de 7000€ sur son compte en banque pour étudier (…), si l’on redouble on est arrêté, on doit montrer ses notes à la préfecture (…) ».
Le cortège des manifestants, après s’être rassemblé sur le parvis de la fac de droit, avance ensuite boulevard de la Victoire. Avec en ligne de mire, le Crous en face de la station Gallia, puis la préfecture. Quelques professeurs sont présents, mais le président de l’UdS, qui vient de publier une lettre de soutien aux étudiants étrangers, n’est pas dans le cortège. A l’approche du Crous, les slogans se font plus agressifs : « A ceux qui veulent virer les étrangers, les jeunes répondent résistance ! C’est Claude Guéant qu’il faut virer ! » Et le traditionnel : « Nous sommes tous des enfants d’immigrés à la première, à la deuxième, à la troisième génération ! »
Le but de cette matinée de manifestation, apprend-t-on, est de « faire prendre conscience aux gens de ce que peuvent vivre les étudiants étrangers » au quotidien, et « du fait que ce n’est pas l’université qui décide de leur avenir mais la préfecture ». Pour Dilara Hatipoglu, militante à l’UDEES, association qui existe depuis dix ans et qui vient en aide à ses étudiants étrangers en difficulté :
» On a un scénario catastrophique où le gouvernement s’acharne sur les étudiants étrangers pour remplir leurs quotas. La circulaire Guéant c’est une chose, mais il y a aussi les ressources financières que les étudiants doivent justifier chaque année en renouvelant leurs titres de séjour qui ont augmenté cette année pour atteindre 7680€. De plus, un étudiant étranger n’a le droit de travailler que 21h par semaine, donc il y a impossibilité à obtenir cette somme-là à moins de bénéficier d’une aide extérieure. »
Plus le cortège s’approche du centre-ville, plus les policiers sont visibles. De nombreux médias sont également présents.

Huées et sit-in sous les fenêtres du Crous. (Photo MG)

Devant le Crous, quelques 700 personnes manifestent. (Photo MG)
« La mairie fait des efforts pour accueillir ses étudiants quelques soient leurs origines et en parallèle, on a un gouvernement avec son représentant territorial qui est le préfet, qui expulse des étudiants qui sont dans un cursus, ceci tout simplement pour respecter des quotas et une circulaire inepte. »
Ces étudiants tiennent à « la diversité culturelle et à la richesse » des étudiants étrangers apportés à la ville de Strasbourg, ceci d’autant plus que l’université représente pour eux « un lieu d’émancipation et de rencontre » et la France « une terre d’accueil et d’humanité » qui ne devrait se priver de diplômés qu’elle a elle-même formés.
Après le sit-in sous les fenêtres du Crous, même combat place de la République, devant la préfecture. Alors que les manifestants réclament l’abrogation de la circulaire Guéant, leurs rangs se sont nettement éclaircis. Sur la fin, la manifestation se radicalise, au sons des « Pétain, reviens, t’as oublié tes chiens »… Treize heures : la manifestation prend fin.

Devant la préfecture, les manifestants scandent "une carte étudiant, un titre de séjour". (Photo MG)
Si vous le permettez, un petit point de justification à notre sujet.
Nous avons été créé en 1923 sous la forme d'AGE et appartenions à la grande UNEF (UNAGEF puis UNEF) jusqu'à sa radicalisation qui à conduit à la création d'un syndicat de gauche scindé (UNEF-ID / UNEF-SE) puis regroupé ainsi que d'un syndicat de droite (UNI).
Le désaccord que nous avions à l'époque était notamment sur la charte de Grenoble qu'à signé l'UNEF considérant l'étudiant comme un travailleur intellectuel alors que nous considérons l'étudiant comme un travailleur en devenir (et non, ce n'est pas que de la sémantique) ce qui nous a poussé à sortir de la grande UNEF.
Aussi nous ne sommes ni de droite ni de gauche ni ecolos ni centristes nous sommes un regroupement d'associations étudiantes fédérées dont la politique générale est déterminée par les associations qui la votent.
Notre organisation nationale est la FAGE : www.fage.org qui adopte le même mode de fonctionnement, vous pouvez retrouver nos contributions, enquêtes de vie étudiantes, etc. sur notre site web afin de vous faire une idée des positions que nous défendons au quotidien.
Et sinon le choix de la couleur Orange, c'est surtout pour gagner en visibilité...et quand on voit que sans drapeau et sans banderoles, on est quand même visible sur toutes les photos et que vous vous posez des questions à notre sujet...on à eu raison de prendre cette couleur (malgré la connotation centriste, bien que le MoDem ait choisi le orange après nous...leur communication plus forte que la notre - évidemment - fait qu'elle leur est approprié, ce qui est dommage).
Hésitez pas si vous avez d'autres questions, je me ferai une joie d'y répondre.
A bientôt,
Et tout d'abord merci pour ces précisions.
A signaler tout d'abord que vous êtes dans un des plus beaux anciens hôtels de Strasbourg et que lorsque j'étais étudiant plusieurs strasbourgeois de souche comme on dit ne cessaient de me signaler cela. Si vous aviez des infos à ce propos ... J'ai visité votre site et je dois avouer n'y avoir rien trouvé. Comme cela est devenu un bâtiment public...
Ensuite je vous serais également infiniment reconnaissant si vous pouviez m'éclairer sur cette assurément idéologiquement fondée distinction entre "travailleur intellectuel alors que nous considérons l’étudiant comme un travailleur en devenir".
Ne peut-on pas considérer une étudiant comme un travailleur intellectuel en devenir ?
D'autre part si vous êtes sorti de l'Unef était-ce uniquement sur la base de cette distinction ?
Parce que là, il y a une réelle distinction ( je n'écris pas opposition bien que dans la réalité cela se manifeste souvent) entre l'implication syndicale ( qui a forcément le souci de l'action politique organisée au niveau national ) et l'implication associative ( ce que les mecs de l'Unef appelaient à un moment les corpos ;-) ) forcément plus limitée ?
Je pensais que cela n'était pas incompatible à l'époque...
Quand à dire que vous n'êtes ni de droite ni de gauche c'est encore une autre question.
Historiquement vous avez sans doute raison, puisque vous êtes né à une époque mémorable ( on m'a dit qu'il y avait un livre là-dessus, est-ce vrai ?) ...
Par contre dans un passé plus récent, c'est une autre question...
Et vous le savez bien ! Prenez juste la liste de vos membres dirigeants ces 30 dernière années...
Pour le Orange, vous avez raison quant à la visibilité.
Ceci dit pour moi cela a marché moins parce que cela me rappelle le Modem que les fausses révolutions oranges de la cia dans les pays de l'Est
Ne me remerciez pas, c'est bien naturel de répondre aux questions implicites que contenaient vos commentaires.
Le bâtiment dans lequel nous sommes n'est devenu public qu'à la suite de la seconde guerre mondiale, mais je ne trouve pas d'article à ce sujet sur notre site web. (Par ailleurs si cela vous intéresse, la partie historique est disponible à l'adresse suivante :
http://afges.org/fr/129536657122939-historique-de-l-afges.html
L'AFGES n'est effectivement pas sorti de la grande UNEF seulement sur cette distinction, mais c'est à partir de ce moment qu'elle se range dans le camps des minos, elle désadhèrera de l'UNEF en 1971 suite aux nombreuses prises de positions partisanes du syndicat qui sont hors champ étudiant.
A l'époque l'implication syndicale et associative était liée, le côté gestionnaire qui était allié au côté revendicatif à disparu petit à petit des antiques AGE.
Quant à savoir si on est de droite ou de gauche, encore une fois, c'est un marquage politique qui est difficile à établir même pour nos détracteurs :) l'UNEF nous traite de droitistes et le Met de gauchistes.
Finalement, le positionnement politique des organisations étudiantes n'est qu'un leurre utilisé par les deux syndicats de gauche et de droite afin de tenter une transposition du champ politique "classique", qui est bipolaire, au sein du champ politique étudiant. Ce qui les arrangerait terriblement.
Pour conclure, je vous dirais de vous faire votre propre idée en consultant nos contributions sur notre site internet : http://afges.org/fr/12943268475332-contributions-des-elus.html
Vous pouvez également retrouver nos enquêtes sur : http://afges.org/fr/129440218810563-les-enquetes-de-l-afges.html
Bien cordialement,
Par contre c'est qui ces mecs en orange dans la manif.
On n'est pas à Kiev, bon sang !
L'AFGES réunit aujourd'hui les corpos et était dans mon souvenir assez proche de l'UNI. Dans le champ politique alsacien cela évoquerait donc moins Kiev et les révolutions orange téléguidés par la CIA qu'une adhésion à la droite modérée (style Modem)
Il faut quand même rappeler que c'est une des plus vieilles association de France fondée en 1926 avec au départ une vocation avant tout amicaliste.
Et qu'elle avait été noyautée en 1966 par les Situationnistes qui ont publié cette année là à Strasbourg le fameux "De la misère en milieu étudiant" dont certains ont prétendu qu'il était comme le manifeste de Mai 68 et que les étudiants reliraient aujourd'hui avec profit. :-)