Enquêtes et actualité à Strasbourg et Eurométropole

Expulsés du camp du Heyritz : « En Afghanistan, il n’y a pas de futur pour ma fille »

Démantelé à l’aube du mardi 12 août, le campement du Heyritz à Strasbourg abritait de nombreuses femmes et enfants ayant fui l’Afghanistan ou la Syrie. La France a accordé l’asile à une partie d’entre elles, qui se retrouvent à la rue le soir même.

,
Édition abonnés
Expulsés du camp du Heyritz : « En Afghanistan, il n’y a pas de futur pour ma fille »

Mains dans les poches, Modasser, 10 ans, secoue la tête de droite à gauche quand on lui demande s’il a peur de devoir quitter le camp. Sa mère, assise sur le sol à côté de lui, sourit doucement en voyant la mine courageuse de son fils. « Il ne sait pas vraiment ce qui se passe. Tous les jours, en réalité, il pleure… Le départ d’Afghanistan a été dur pour lui. »

Il est 6 heures du matin, au parc du Heyritz au centre de Strasbourg. Le soleil se lève à peine mais déjà, parmi les quelques 200 personnes présentes, chacun s’affaire à plier ses bagages. Le campement, installé depuis des mois entre les arbres, doit être évacué. Les occupants n’ont appris que la veille au soir qu’ils devraient partir à l’aube, sans trop savoir à quoi s’attendre. « Est-ce que je peux prendre ma tente avec moi ? Je l’ai payée, je ne veux pas la laisser », demande une jeune femme au milieu de la foule. Les bénévoles des associations présentes lui font signe que ce n’est pas possible. Elle devra l’abandonner. Comme tous les effets laissés sur place, la tente sera détruite.

6h30, des dizaines de policiers débarquent. Les journalistes et les associations sont expulsés du campement. Pas d’exception, même les travailleurs sociaux de la Ville de Strasbourg sont escortés à l’extérieur d’un périmètre mis en place pour cacher ce qu’il se passe à l’intérieur du camp. En l’espace de deux heures, les occupants sont dirigés vers cinq bus affrétés par la Ville. Direction les gymnases Branly dans le quartier des Contades, Jean-Fischart à la Meinau, et Jacques-Twinger à Koenigshoffen, où ils espèrent se voir proposer un hébergement.

Abonnez-vous

Cet article fait partie de l’édition abonnés. Pour lire la suite, profitez d’une offre découverte à 1€.

Contribuez à consolider un média indépendant à Strasbourg, en capacité d’enquêter sur les enjeux locaux.

  • Paiement sécurisé
  • Sans engagement
Abonnez-vous maintenant pour suivre l’actualité locale.

Déjà abonné⋅e ?

Connectez-vous

#Hébergement d'urgence

Activez les notifications pour être alerté des nouveaux articles publiés en lien avec ce sujet.

Voir tous les articles

Autres mots-clés :

Partager
Plus d'options