Chaque jour, à 5h, la famille hébergée à l’école Léonard de Vinci se réveille pour remettre en ordre la salle de classe où ils dorment. Toutes les affaires sont rangées. Depuis un mois, ce couple d’origine géorgienne, leurs trois enfants et un grand-père, sont obligés de suivre ce rythme éprouvant dans un espace exigu. « C’était la seule solution pour qu’ils ne se retrouvent pas à nouveau à la rue », explique Annabelle Rodrigues, enseignante et membre d’Elsau Solidaire, un collectif ayant permis à la famille d’obtenir cet abri de fortune.
À quelques mètres de là pourtant, juste derrière l’école Léonard de Vinci à l’Elsau, un logement de fonction est vacant depuis plusieurs mois. Cette coexistence entre le vide administratif et l’urgence sociale cristallise tensions et incompréhensions, pour les parents d’élèves mobilisés.
Promesses évasives
Ce logement de fonction appartenant à la Ville est resté inoccupé depuis août 2024. Pourtant à plusieurs reprises, des élus ont évoqué des « logements vacants » pour répondre aux besoins d’hébergement d’urgence, sans pour autant que ces annonces ne débouchent sur des solutions concrètes ou que cet habitat là soit clairement proposé.
Anabelle Rodrigues assure avoir multiplié les courriels à l’administration, sans succès. Si la Ville confirme l’existence du logement vacant, elle rappelle que tout hébergement municipal nécessite une vérification préalable de la conformité électrique et sanitaire. « Les services doivent mener des contrôles approfondis, cela prend plusieurs semaines, voire des mois », justifie Hülliya Turan (PCF), l’adjointe au maire en charge de l’Éducation, également référente du quartier.
La Ville se défend
L’élue communiste mentionne d’autres dispositifs d’urgence ayant été mise en place pour aider les familles, comme la création récente de « tiny houses » à la Robertsau. Elle affirme également que plus de 600 personnes sont prises en charge dans le cadre du plan d’hébergement d’urgence. Mais sans procédure accélérée pour ce logement, l’appartement à quelques rues de l’école, est encore indisponible.
Un rendez-vous est fixé samedi 28 mai avec une travailleuse sociale du centre communal d’action sociale (CCAS) pour trouver une solution rapide pour cette famille géorgienne.
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