

Le spectacle aérien Galileo doit être l’un des grands moments du festival des arts dans la rue. (photo compagnie Deus Ex Machina)
Nouvelle formule pour le festival des Arts dans la rue. Avancé à la mi-juillet, l’événement souhaite davantage impliquer le public.
Après 15 ans, il fallait un peu innover. Jusqu’ici réservé aux alentours du 15 août, le festival des Arts dans la rue se déroulera du vendredi 17 au dimanche 19 juillet 2015. Et si la nouvelle mouture trouve son public, cette période de l’été restera celle où les artistes occupent les places du centre-ville de Strasbourg.
Adjoint (PS) au maire de Strasbourg, chargé de la politique événementielle, Mathieu Cahn, avait le sentiment que l’événement manquait d’identité et d’un « esprit de festival » :
« Malgré les 30 000 à 40 000 spectateurs, beaucoup de Strasbourgeois n’ont jamais entendu parler de ce festival qui a 15 ans et se trouve dans une période creuse de l’été. Nous voulons lui donner une nouvelle envergure et en faire un événement pivot de l’été. »
Pour cette nouvelle formule, 16 compagnies de théâtre de rue, de cirque, de danse et de grandes farandoles sont conviées. Les grandes équipes ont été privilégiées aux petits groupes. Toutes se produiront au moins deux fois sur les dix lieux de spectacles, gratuits, en extérieur. La sélection a été réalisée avec l’aide du danseur et chorégraphe Ali Salmi pour cette année.
Appel aux bénévoles pour l’organisation
La programmation se regroupe désormais sur trois jours : de 17h à 23h le vendredi, 15h à 22h le samedi et de 15h à 21h dimanche. Le premier soir, les chorégraphie aériennes de Deus Ex-Machina place Kléber à 22h devraient être le point d’orgue des festivités. Le festival se concentre surtout autour l’axe place d’Austerlitz – place Kléber, mais aussi du côté de la Petite France, comme au square Louise Weiss. Le festival a même obtenu une augmentation de budget, passant ainsi de 130 000 euros à 150 000 euros.
Autre souhait des organisateurs : davantage de contacts entre les artistes et le public, mais aussi avec les organisateurs ou les techniciens. La Ville de Strasbourg organise un appel aux bénévoles pour l’encadrement. Le but est de davantage impliquer les Strasbourgeois. La cour de récréation de l’école Pasteur, à deux pas de la Cathédrale, sera utilisée comme zone conviviale pour se retrouver avant ou après les performances. Une petite scène permettra quelques improvisations aux plus motivés.
Deus Ex Machina le vendredi à 22h
Y Aller
Festival des arts dans la rue de Strasbourg Eurométropole (FARSE) vendredi 17 juillet de 17h à 23h, samedi 18 juillet de 15h à 22h et dimanche 19 juillet de 15h à 21h, dans le centre ville de Strasbourg. Voir le programme détaillé. Télécharger le programme (PDF).
La volonté semble bel et bien orienté vers les masses touristiques plutôt qu'un public spécifique, donc c'est très prétentieux de parler de festival ! Car dans le premier cas on a un public composé de gens qui étaient là de toutes façons, dans l'autre on a un public composé de gens qui viennent spécifiquement pour ça ... ça semble subtil, mais la nuance est importante ! Il suffit de voir le festival de Chalon dans la rue !
Si la dimension culturelle est visée il faudrait mettre en place un IN et un OFF et élargir les lieux de représentation. l'incident du pourtales continue à peser sur les mentalités après toutes ces années et bloque énormément de choses hélas, car un véritable festival se devrait d'habiter bien plus de lieux que juste l'axe touristique qui est déjà bondé.
Hier j'ai voulu tenter d'aller voir un spectacle place Gutenberg ... j'ai rapidement renoncé tant la foule était importante et empêchait de voir quoi-que ce soit ... le badaud a tendance à s'agglutiner rapidement ... c'est bien pour l'image de la ville et les commerçant, mais ça nuit au fond des choses.
Bref, je rejoins ce qui a déjà été dit ici sur le fait qu'on ne peux pas réellement parler de culture avec l'axe qui est donné, mais de divertissement. Je serai moins dérangé si c'était assumé, mais malheureusement on essaie, comme souvent, de nous faire prendre des vessies pour des lanternes. Un peu d'ambition et surtout du fond ne nuirait pas à ce projet ...
Je suis de plus en plus déçu par le fait que la politique culturelle de Strasbourg manque cruellement d'audace et ne fait en général que surfer sur l'opportunisme lié au tourisme plutôt que de réellement proposer du fond et de s’intéresser aux habitants.
On voit bien aussi que la cour de "récréation", avec buvette sans doute et possible vente de DVD des spectacles n'est qu'un élément commercial de plus. Les artistes locaux y trouveront peut-être une place pour y présenter leur création de la saison, ou alors en bénévioles servir les bières et vendre les dvd des clowns invités
Il fut un temps où de vieilles compagnies comme Les Drapiers allaient dans les villages présenter des pièces de Brecht ou de Heiner Müller portant réellement la culture et donc la réflexion en des lieux oubliés.
Dans le fond, tout cela n'est rien d'autre que la reconversion du cirque sur la place publique, rappelant certes un peu les saltimbanques du Moyen-Age, mais où les fauves sont les municipalités qui domptent les touristes.
Quant je pense pense que la municipalité ne veut plus rien payer aux agents sous prétexte d’économie ,mais quelle engraisse les prestataires extérieure (sans aucun doute cousin ou ami de...) ça me donne la nausée.
l'addition sur la qualité du service public dans les années à venir seras lourde
A faire remarquer d'abord que des événements de ce type profitent aussi aux emplois non "extérieurs" puisqu'en premier lieu y sont adjoints les agents municipaux qui travaillent à tout ce qui est régie, espaces verts, etc.. Ils sont donc promoteurs d'emplois publics tout d'abord. Ensuite, et puisque il s'agit ici principalement d'animation touristique, en profitent aussi les commerçants (hôteliers, restaurateurs,etc..) de Strasbourg.
Maintenant il est vrai que les initiatives culturelles d'il y a quelques années qui mettaient en valeur les compagnies de théâtres locales en des lieux dont certains comme le parc du Pourtalés sont malheureusement restés en triste mémoire, étaient du point de vue de la qualité culturelle supérieures à des spectacles de rue souvent très bien ficelés il est vrai mais plus généralement distractifs.
A être donc ici d'accord avec Monsieur Jacob sur les "prestataires extérieurs", bien que le soutien aux locaux implique aussi leur exportation au-delà des lignes bleues...:-)
Par contre, sinon à ne rien comprendre du rôle de la Culture dans une société, on ne peut pas en contester les subventions sur le seul motif d'une rentabilité ou non immédiate.
Tant il est vrai que la sphère de la Culture est intellectuellement riche et économique rentable au-delà d'une vison simplement comptable...
Ce qui prouve bien qu'on est dans une logique de concurrence commerciale et touristique et non dans le souci de la promotion artistique.
Maintenant, il ne faut pas être naïf non plus.
La promotion que connaissent les spectacles de "théâtre" (on ne parle pas pour rien plutôt d'arts) de rue depuis quelques années pas seulement en France tient avant tout au fait que pour une municipalité, ils sont devenus un facteur majeur de l'animation d'été.
Il n'est donc pas étonnant que les habitants des villes (amateurs de théâtre surtout) concernées aient tendance à s'en désintéresser, tant est que la programmation des troupes et la nature des spectacles (enfin pour ce que j'en connais...) vise avant tout un public de touristes.
Pour les municipalités c'est tout benef.
Des spectacles politiquement correct de distraction plutôt que de réelle réflexion.
Des troupes qui ne demandent guère d'infrastructures et donc dont les spectacles sont souvent moins coûteux ( à moins de faire du Royal de Luxe) que les spectacles classiques.
Une animation ( il serait intéressant de vérifier à quel budget - animation ou culture ? - ces spectacles émargent....) sans exigences particulières donc qui est susceptible de satisfaire le touriste de passage qui cherche plus la distraction légère des saltimbanques que la véritable culture.
Je ne nie pas qu'une réelle qualité existe dans le théâtre de rue, dans les arts de rue en général qui requièrent souvent pas mal d'ingéniosité du fait de leurs dispositifs spécifiques, mais il faut ne pas occulter pour autant qu'on est là en présence plus d'une politique de communication des municipalités que d'une réelle promotion culturelle.
- mi-août, ça permettait d'avoir justement des animations en période creuse : août deviendra période complètement morte...
- que de gros groupes qui font peu de représentations : on risque de passer de l'ambiance familiale au spectacle de masse avec grande foule.
Je pense que les raisons de ce changement de dates tiennent tout simplement à la nature de ce type d'animation.
Bien que l'on parle des strasbourgeois que l'on veut plus impliquer, il semblerait que la chose ne se produit de fait qu'en destination des touristes.
On pourra bien entendu objecter qu'il y a plus de touristes en Août qu'en Juillet ( si l'on part des nuitées dans le Bas-Rhin par exemple) mais il y a aussi plus de visites par groupes en Juillet ( selon les statistiques de la ville de Strasbourg) et surtout beaucoup plus de commerces ouverts...