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Au FRAC Alsace, une exposition qui dépasse les frontières et l’horizon

Jusqu’au 2 juin, le FRAC Alsace à Sélestat accueille « Il était une fuite ». Fruit d’une collaboration entre des étudiantes de l’Université de Strasbourg et des FRAC du Grand Est, l’exposition tente de déconstruire les notions de frontière, de fuite et d’horizon. 

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Au FRAC Alsace, une exposition qui dépasse les frontières et l’horizon
Marco Godinho, Forever Immigrant, 2012

Six étudiantes du Master Écritures Critiques et Curatoriales des Arts (ECCA) de l’Université de Strasbourg. ont participé à la conception d’une exposition visant à déconstruire les notions de frontière, de fuite et d’horizon. Le résultat est à découvrir au Fonds régional d’art contemporain (FRAC) d’Alsace à Sélestat jusqu’au 2 juin.

Alors que les tensions géopolitiques, les crises migratoires et les conflits socio-économiques continuent d’émailler l’actualité, l’idée de fuite émerge comme une réponse à ces réalités complexes. Fuir, c’est laisser derrière soi bien plus qu’un territoire. C’est un saut vers l’inconnu, vers un avenir incertain. Parsemée d’obstacles et de douleurs, la fuite demeure une affirmation de liberté et de résilience, inspirant ceux qui osent la faire et ébranlant ceux qui la voient. Plus que jamais, il est nécessaire d’aller au-delà des limites de nos perspectives anthropocentriques et de dépasser les frontières physiques et idéologiques qui nous divisent. 

L’exposition invite à remettre en question les structures de pouvoir et à adopter une vision plus inclusive de la place de chacun dans le monde. Citons par exemple le travail de Zineb Sedira, qui rend palpable une frontière qui enferme, Philippe Mayaux et son train surplombant un paysage désertique ou Katrin Ströbel qui suggère une alternatives aux tracés habituels des cartes.

Vue de l’exposition « Il était une fuite » – Xavi Bou, Ornithography #185, 2015Photo : Estelle Hoffert

« Le fait de fuir, naïvement rattaché à l’idée d’évitement et de lâcheté, est ici envisagé comme un acte fort, courageux et vital, mais aussi comme un moyen de s’affranchir de ces limites. » 

Les étudiantes commissaires de l’exposition.
Marco Godinho, Forever Immigrant, 2012Photo : Estelle Hoffert

Perspective, frontière et liberté

Le parcours d’exposition se divise en trois parties, axées autour de trois notions : la perspective, la frontière et l’horizon. Dans chacune d’entre elles, les œuvres présentées cherchent à s’affranchir d’une vision occidentalo-centrée du monde. Les lignes imaginaires et invisibles qui cloisonnent les êtres humains et déterminent leur identité culturelle sont repensées. L’horizon est alors vu comme un espace d’accueil, de liberté et de partage plus inclusif. L’œuvre de Marco Godinho Forever Immigrant se présente comme un nuage, volatile et sans frontières définies. À travers la répétition de l’inscription « Forever Immigrant », l’artiste pousse à questionner le statut de celles et ceux qui ont dû partir de leur territoire.

Les étudiantes ont aussi collaboré avec le groupe de musique Almost rose afin de proposer un livret sonore, disponible à partir de codes à scanner, disposés tout au long de l’espace d’exposition. 


#Art contemporain

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