Le grand débat national, suite à la crise des Gilets jaunes, a été lancé mardi 15 janvier par Emmanuel Macron. Dans la lettre qui l’annonce, le Président de la République avait désigné les maires comme « intermédiaires légitimes » des discussions.
Mais du côté de la municipalité de Strasbourg, les élus locaux peinent à se mettre d’accord pour prendre l’initiative et sur la manière d’organiser ce moment. Le maire de Strasbourg se disait sceptique dans les pages des Dernières Nouvelles d’Alsace mardi 15 janvier sur une concertation « très ouverte en apparence mais qui peut déboucher sur rien ».
Sur son compte Facebook, Chantal Cutajar, adjointe au maire en charge de la démocratie locale, rapporte les débats au sein de la mairie. Comme Roland Ries, elle est favorable à ce que Strasbourg prête des salles pour permettre l’organisation de débats par tous ceux qui le souhaitent. Mais elle aimerait aussi plus de volontarisme de la part de Strasbourg :
« Je crois, personnellement, que notre ville […] devrait aller plus loin et s’impliquer dans l’organisation d’un débat pour proposer aux Strasbourgeois qui le souhaitent d’apporter leur contribution à l’amélioration de la démocratie en France. »
Pendant ces palabres internes, le député Thierry Michels (LREM) est le premier élu strasbourgeois à annoncer la tenue d’un débat dès ce lundi 21 janvier. Dans son entourage, on balaie le risque de doublon avec une éventuelle future initiative municipale :
« Chaque personne peut organiser un débat. On aura peut-être des restitutions différentes, mais personne ne s’est jamais plaint d’un surplus de consultation. »
Une école d’ingénieurs accueillera le premier débat
Pendant la réunion publique prévue à 19h30, l’élu animera les échanges autour de la « transition énergétique et écologique ». Les participations sont ouvertes et l’opposition est invitée à se rendre au débat. « Le plus intéressant serait que des gens qui ne sont pas d’accord avec sa vision des choses viennent le dire, » espère un collaborateur.
Pour ce qui est du lieu, c’est l’Ecole Nationale du Génie de l’Eau et de l’Environnement de Strasbourg (ENGEES), au 1 quai Koch qui a répondu favorablement à la sollicitation de l’élu. L’équipe du député explique ce choix par la proximité entre le thème du débat et la spécialité de l’école, et espère que les enseignants ou le directeur se joindront à eux.
Des questions encadrées de près
Parmi les quatre thèmes délimités par le gouvernement, c’est la transition écologique et énergétique qui a retenu l’attention de Thierry Michels. Les trois autres, la « fiscalité et les dépenses publiques », « la démocratie et la citoyenneté » et « l’organisation de l’Etat et des services publiques » feront l’objet de prochaines réunions. Le prochain thème abordé devrait être la fiscalité.
En fin de débat, chaque participant pourra faire remonter son avis au gouvernement sous forme d’un questionnaire très cadré. Ceux-ci font partie d’un dossier introduit par un état des lieux du sujet débattu et du programme gouvernemental. On y retrouve une méthode de consultation utilisée par En Marche, qui avait séduit pendant la campagne présidentielle : les consultations sont devenues un « grand débat national » et le « diagnostic » du pays revient en introduction des dossiers, un peu à l’instar de « la Grande marche », qui n’a que trois ans… La situation a-t-elle tellement changé ?
Les réponses se feront dans la deuxième partie du dossier : il faudra cocher des cases ou rédiger quelques lignes. De son côté l’équipe de Thierry Michels à l’issue de la réunion publiera un compte-rendu sur le site du grand débat. Pour connaitre l’engagement la municipalité strasbourgeoise, il faudra s’armer d’un peu plus de patience.
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